Pour Moussaoui, le courant du Futur est « assujetti » à l’Arabie saoudite

Le Hezbollah a poursuivi hier son attaque contre l'Arabie saoudite l'accusant de « nourrir et d'encourager le terrorisme en Syrie » et de le condamner ailleurs, notamment lorsqu'il se manifeste dans le royaume wahhabite.
Revenant à la charge, le parti chiite, par la bouche du député Nawaf Moussaoui, a reproché au courant du Futur de « ne pas faire preuve d'indépendance » dans ses décisions politiques, laissant entendre qu'il reste « assujetti » aux desiderata de l'Arabie saoudite, notamment pour ce qui est de l'échéance présidentielle au Liban.
« Tout le monde sait pertinemment que le courant du Futur ne prend pas ses décisions de manière indépendante et que, du fait des difficultés financières qu'il endure actuellement, il se voit contraint de faire des concessions et de plier encore plus », a affirmé hier M. Moussaoui, faisant allusion à la crise financière à laquelle fait face la société Oger appartenant à la famille Hariri. Avant d'insister pour dire que la décision au sein du Hezbollah en matière de présidentielle « revient à Hassan Nasrallah », comprendre : et non pas à l'Iran. « Nous sommes certains que si les députés relevant du courant du Futur avaient la liberté de manœuvre pour l'élection d'un chef de l'État, le Parlement aurait déjà élu Michel Aoun », a-t-il ajouté, avant de rappeler que la décision du royaume saoudien a été, dès le départ, de « refuser » l'élection du chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme.
Nawaf Moussaoui a enfin promis « une victoire prochaine en Syrie » avant d'appeler les Libanais à « bien lire les développements » car, a-t-il dit, « nous voulons épargner au pays les dangers qui menacent toute la région ».

« Instrumentaliser » al-Nosra
Le secrétaire général adjoint du Conseil exécutif du Hezbollah, le cheikh Nabil Kaouk, a également tiré à boulets rouges sur l'Arabie saoudite, l'accusant de provoquer une « catastrophe » dans la région. « Ils financent et encouragent les attentats en Syrie, mais les contestent et les stigmatisent lorsqu'ils ont lieu sur leur propre territoire »,a-t-il dit. Et le dignitaire chiite de souligner qu'à ce jour, le royaume wahhabite « continue d'instrumentaliser le Front al-Nosra en Syrie, sachant que ce groupe est une émanation d'el-Qaëda, qualifiée de terroriste par la communauté internationale ».
Poursuivant sur sa lancée, le cheikh Kaouk a ajouté, s'adressant toujours à l'Arabie saoudite : « Ce que vous n'admettez pas pour la Turquie, à savoir le renversement du gouvernement par la force des armes, vous devez l'appliquer en Syrie également. » Selon lui, « l'avenir, l'unité et la stabilité du Liban dépendent de l'aboutissement de la bataille en Syrie. La situation au Liban ne se stabilisera pas tant que la Syrie continue de servir de base et de lieu de passage aux jihadistes ».