Julie Andrieu au baptême de la rose qui porte son nom. Photo Mathilde Gendron
Elle a déposé sa fourchette et son sac à dos, ses voyages et toutes les belles émissions qui les accompagnaient pour ses « Carnets de Julie ». « L'idée m'est venue lors de mon passage au Liban et du tournage de mon émission "Fourchette et sac à dos" chez vous, à Ain el-Qabou, en 2010. À travers les témoignages des unes et des autres, j'ai réalisé que de nombreuses recettes de grand-mère avaient disparu. Pas de traces écrites, mais une tradition orale qui risquait de s'effacer avec le temps. Cette émission est donc née de mon désir de conserver, de figer dans son époque une recette traditionnelle pour que les générations à venir puissent la pratiquer, la revisiter. Ça me paraissait important », soutient Julie Andrieu. « Autant commencer par mon pays », a-t-elle pensé. Ce qu'elle fit.
Depuis septembre 2012, la journaliste, productrice, animatrice et auteure d'une vingtaine de livres de cuisine saupoudre de légèreté et de bonheur le samedi sur France 3. Le concept de l'émission : des documentaires de 52 minutes sur ses voyages à bord de sa « Micheline », à la découverte des recettes ancestrales et traditionnelles françaises. Comme elle le faisait pour sa précédente émission, et parce que, « ce qui compte surtout, ce sont les rencontres », chaque épisode se termine par un grand repas convivial avec les personnes croisées au cours de sa courte escale gastronomique dans une région. « La cuisine est un voyage, précise-t-elle, un moyen et non une fin. Je le fais surtout pour le moment, plus que ce qui va paraître à la télé. Je ne suis pas vraiment accro à ce monde, avec ma mère, Nicole Courcel, autrefois actrice, j'en connaissais les travers... » Julie Andrieu préfère donc suivre les saisons plutôt que l'audimat, même si son émission connaît un succès considérable. Consommer les produits de saison, en saisir les parfums et « ralentir le temps qui passe ».
La vie en roses
Alors une rose qui porte son nom, à la fois « gourmande et gaie », fruitée, qui aurait le goût d'un « macaron à la fraise », précise-t-elle, n'est presque pas surprenante.
C'est dans le beau cadre de la roseraie de Provins, en Seine-et-Marne, que la rose Julie Andrieu a été dévoilée. Acquise par Bruno Clergeot, agriculteur de formation et passionné de la rose de Provins, emblème de la région, elle a même été labelisée « jardin remarquable. » « Nous avions tourné une émission des Carnets de Julie à Provins, confie l'animatrice. En découvrant la roseraie tenue par Bruno Clergeot, j'ai eu un véritable coup de cœur pour ce lieu magique et son architecture historique. Bruno m'a, plus tard, présenté à Arnaud Delbard. » Lorsqu'elle visite les Pépinières et roseraies Georges Delbard, créées en 1935, Julie Andrieu est séduite par la variété de plantes et de roses. « Quelques mois plus tard, Arnaud m'a proposé de donner mon nom à une rose. »
Après Sylvie Vartan, Tchaïkovski, Jean-Pierre Foucault, Élie Semoun ou encore Guy Savoy, la gastronome passe au parfum ! « Ça me va, dit-elle, j'adore les roses et l'univers des jardins. C'est une culture, si j'ose dire, à laquelle je suis profondément intéressée. Un peu comme la cuisine que j'aime, la plante est imprégnée des saisons. Elle se fait attendre, se laisse regarder. » Après lui avoir proposé une dizaine de roses, Julie Andrieu en retiendra une. « La rose Julie Andrieu » d'Arnaud Delbard est composée d'environ 80 pétales. « Tout en rondeur et en douceur, elle offre une déclinaison de tons délicats choisis dans une palette très féminine. Ses différents tons de rose et de blanc crème tourbillonnent autour d'un cœur jaune lumineux turbiné », précise le créateur. « Aux notes florales classiques de rose succèdent rapidement des senteurs estivales qui mettent l'eau à la bouche, de fruits rouges, notamment la griotte, mais aussi de fruits jaunes gorgés de soleil, comme la pêche et l'abricot. »
« J'aime le rapport au temps, au climat et au temps qui passe. Le jardin est un apprentissage du regard. On apprend à se poser, à réfléchir », note la marraine de la nouvelle rose.
Dans ses moments d'arrêt, Julie Andrieu a déjà envisagé la rentrée télévisée. Toujours la même énergie, les mêmes envies de voyage sur les routes de France, toujours les mêmes Carnets de Julie, mais avec une nouveauté : la présence du chef Thierry Marx et d'un scientifique, « une rencontre entre science et tradition », au cours de laquelle elle va cuisiner des plats à la manière traditionnelle, ses invités présenteront leur version, et le nouveau duo s'amusera à en décortiquer les trucs et les astuces...
Pour mémoire
Exquise Julie Andrieu !
