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Liban - L’éclairage

Un statu quo paradoxal

« Qu'est-ce qui pourrait modifier le statu quo politique au Liban et conduire le pays vers une fin de crise? » s'interrogent les observateurs, sachant que certaines données de ce statu quo sont plutôt paradoxales. On sait par exemple que malgré la vacance présidentielle, malgré le flottement auquel est condamné le système politique, la stabilité du Liban est une « ligne rouge » avec laquelle ne plaisante pas la communauté internationale. Au demeurant, aucun des protagonistes de la crise politique ne souhaite modifier le statu quo sur ce plan, en dépit des ambitions contradictoires des différentes puissances régionales auxquelles ils prêtent allégeance.

Pour une source diplomatique, la meilleure preuve que tout le monde souhaite la stabilité du Liban est le dialogue entre le courant du Futur et le Hezbollah, axé sur une politique de « containement » de la crise, en dépit des exigences contradictoires des deux formations, voire de leurs prises de position diamétralement opposées, politiques et religieuses, et les violentes diatribes auxquelles se livrent Saad Hariri et Hassan Nasrallah, l'un contre l'Iran, l'autre contre l'Arabie saoudite.

Finalement, seuls les groupes jihadistes Daech et le Front al-Nosra ont intérêt à « briser le statu quo », sauf qu'ils n'en ont pas les moyens, étant privés d'un environnement porteur, malgré les sympathies dont ils peuvent bénéficier dans certains milieux sunnites radicaux. Cette absence étant par ailleurs doublée d'une action de répression efficace des services de sécurité et de l'armée.

D'une certaine manière, le statu quo au Liban est le répondant du statu quo en Syrie, où, selon le correspondant du quotidien Le Monde Benjamin Barthe, « pour l'instant, il n'y a pas plus de solution militaire que de solution politique ». Est-ce à dire donc qu'une sortie de crise au Liban dépend d'un règlement en Syrie ?
Selon un diplomate occidental, « il n'y a pas de lien entre ce qui se passe au Liban et la crise en Syrie ». Pour lui, c'est l'Iran qui aujourd'hui détient les clés de la présidentielle, et Téhéran est déterminé à la vendre très cher, au point que même les Russes ont considéré que « la facture iranienne est hors de prix ».

De fait, comment imaginer que Téhéran cède une carte si précieuse, à l'ombre des restrictions financières que Washington impose en ce moment au Hezbollah, y compris à ses députés et ministres, et même son établissement hospitalier, l'hôpital al-Rassoul el-Aazam. Comment imaginer qu'il cède quoi que ce soit, sans l'ouverture des marchés devant ses produits et sans qu'on ne lui reconnaisse un droit de regard sur les crises régionales.

Tout cela fait dire aux observateurs qu'un règlement de la crise au Liban exige une prise de position iranienne inexistante à l'heure actuelle. Selon un leader politique du Liban-Nord, pour parler présidentielle, Téhéran attend « un signe » de Washington, sous une forme ou une autre, par exemple un assouplissement de sa politique d'assèchement des sources de financement du terrorisme, dont son allié est la cible. De toute évidence, ce moment est encore loin, selon la source citée.

Toutefois, certains font le raisonnement exactement contraire et estiment qu'en facilitant l'élection de l'un ou de l'autre de ses propres alliés, le Hezbollah serait en train d'assurer une bien meilleure protection à ses projets politiques.

 

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commentaires (2)

La recherche de "filiation libaniste" est encore interdite, malheureusement, par le Code et Pénal et Civil !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 26, le 11 juin 2016

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Commentaires (2)

  • La recherche de "filiation libaniste" est encore interdite, malheureusement, par le Code et Pénal et Civil !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 26, le 11 juin 2016

  • Selon un diplomate occidental, « il n'y a pas de lien entre ce qui se passe au Liban et la crise en Syrie ». Pour lui, c'est l'Iran qui aujourd'hui détient les clés de la présidentielle, et Téhéran est déterminé à la vendre très cher, au point que même les Russes ont considéré que « la facture iranienne est hors de prix ». Haha qui disait le contraire !?! ( quand je répétais cela ya tres longtemps depuis 2011) Assad a deja perdu du pouvoir et de l'influence !!

    Bery tus

    06 h 59, le 11 juin 2016

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