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Sport - Basket-ball - Championnat du Liban

La Sagesse, de défaite en débâcles

On parle déjà d'une action en justice commune devant le Tribunal arbitral de basket, qui regrouperait la majorité des joueurs actuels de l'équipe contre les dirigeants de leur club.

Les forces de l’ordre aux prises avec les supporters de la Sagesse. Une image désormais trop courante et qui hélas ne fait du bien à personne, et encore moins au basket en général…

Cette année, comme pratiquement depuis déjà une décennie (ou même plus), à l'heure de faire les comptes à la fin de la saison de basket, force est de constater cette fois encore que la Sagesse est le grand perdant, sur le parquet, comme à l'intérieur des bureaux ou même devant les différentes juridictions...

Sur le terrain pourtant, la Sagesse disposait d'un potentiel que personne ne soupçonnait : après s'être hissée en finale du championnat national à la force du poignet, l'équipe s'imposait nettement, et contre toute attente, lors de la première journée face au Club sportif sur le terrain de ce dernier, déjouant ainsi tous les pronostics qui la voyaient s'incliner par 4 à 0 dans cette série qui se jouait au meilleur des sept manches.

Le Riyadi, apparemment remis de la douche froide reçue au premier match, remportait les deux rencontres suivantes pour mener 2-1, mais les Verts remettaient ça au match 4 dans leur fief à Ghazir, et revenaient à égalité.
Deux à deux donc et balle au centre, mais pas pour longtemps malheureusement pour la Sagesse, qui subissait une fois de plus à Manara la loi de son adversaire. Ce dernier prenait l'avantage (3-2) avec une prochaine rencontre cruciale prévue à Ghazir, et la possibilité d'être sacré, en cas de victoire, dans l'antre de la Sagesse....

Effectivement, les Jaunes, qui possédaient une confortable avance de 10 points (61-51) avant l'entame du dernier quart temps, semblaient sur la bonne voie de réaliser leur vieux fantasme et remporter le championnat devant le public des Verts pour découper ainsi les filets des paniers du stade de Ghazir, comme le veut la tradition. Mais c'est précisément le moment que choisissaient les supporters de la Sagesse pour commencer à jeter des projectiles, notamment des bouteilles d'eau, en direction du terrain et des joueurs, blessant même un officiel du staff des Jaunes à la tête, forçant ainsi l'arbitre à stopper la rencontre.

 

 

Des propos consternants
La suite, tout le monde la connaît pour l'avoir vue et revue en boucle sur les chaînes de télévision locales et mêmes arabes, mais ce qui a le plus choqué, ce sont les paroles du président de la Sagesse, Maroun Ghaleb, qui clamait haut et fort qu'il ferait tout pour empêcher le Riyadi de fêter son sacre à Ghazir avec les coutumes qui vont avec, des propos jugés bien loin des valeurs sportives que tout président de club qui se respecte, qui représente de surcroît une des plus anciennes et mythiques écoles libanaises, devrait s'abstenir de proférer en public et devant les caméras de télévision...

Des propos qui sont malheureusement en harmonie avec d'autres, encore plus consternants, puisque émanant d'un membre du clergé, qui est allé jusqu'à comparer l'eau présente dans les bouteilles jetées sur le terrain à de l'eau bénite...

De plus, les déclarations du président des Verts laisseraient à penser que le jet de bouteilles sur le terrain, alors que la Sagesse était à la ramasse dans le match face à un Riyadi en pleine forme, était un acte prémédité, accompli en toute connaissance de cause et des lois, pour forcer l'arbitre à suspendre la rencontre, et l'empêcher ainsi d'aller à son terme pour éviter à M. Ghaleb un spectacle apparemment insoutenable à ses yeux...

 

(Pour mémoire : Club sportif vs La Sagesse : un énième « match de la honte »)

 

Bras de fer perdu
Juste pour rappel, la Sagesse avait fêté comme il se doit son titre de champion lors de la saison 2000-2001 sur les parquets de Manara, au milieu des supporteurs et des dirigeants du Riyadi, qui ont su rester très dignes alors, et les filets des paniers du terrain Saëb Salam trônent depuis dans la salle des trophées de la Sagesse...

Outre cette défaite sur le terrain, mais qui était somme toute assez attendue tant le Club sportif a paru supérieur aux autres équipes durant la saison régulière, avec en plus une profondeur de banc qui surpasse de loin tous ses rivaux, la Sagesse a également perdu son bras de fer dans les locaux de la Fédération libanaise de basket-ball, qui a décidé d'appliquer à la lettre l'article 150 du règlement et donc de faire perdre l'équipe qui évolue à domicile si la rencontre est arrêtée par faute du public.

La Sagesse, qui était menée 2-3 dans cette série face au Club sportif, et 61-51 dans le sixième match avant son interruption, perd finalement cette rencontre sur tapis vert par 20 à 0 sur décision de la FLB, offrant ainsi au Riyadi sur un plateau son treizième titre sur les 24 championnats du Liban de l'ère moderne déjà disputés... Mais, du point de vue assez étroit des dirigeants, si le match est perdu (et le championnat avec), les apparences sont à leur avis au moins sauves avec les joueurs du Riyadi fêtant leur victoire loin de Ghazir...
Piètre, et surtout déplorable consolation...

 

Faire comme Stephan
Les malheurs et les défaites de la Sagesse ne s'arrêtent pas là... Maintenant que la saison est terminée, les joueurs ont le sentiment du devoir accompli, et commencent, ou plutôt recommencent, à réclamer leur dû, constitué de salaires impayés, bonus, ainsi que divers autres avantages que le club s'obstine, pour diverses raisons, à ne pas régler...

Le précurseur en la matière n'est autre qu'Élie Stephan, un ex de la maison verte qui a déjà attaqué en justice et eu gain de cause face à son ancien club devant le TAB (Tribunal arbitral de basket). Ce dernier a effectivement condamné la Sagesse à verser au plaignant la somme rondelette de 153 000 dollars représentant des arriérés de salaires et autres droits impayés.

Les autres joueurs, apparemment alléchés par cette procédure, commencent à se ruer à la queue leu leu dans la brèche, à l'image de Daniel Farès, Kiko Haidar, ou même l'ancien joueur ukrainien Andriy Becherov, qui ont tous eu recours au TAB, et on parle déjà d'une action en justice commune qui regrouperait la majorité des joueurs actuels de l'équipe.

Bref, la défaite face au Club sportif risque finalement d'être un moindre mal devant les problèmes auxquels doit maintenant faire face la Sagesse, tant sur le plan juridique que financier, ou même encore sur le plan de sa popularité, qui n'est pas sortie indemne suite aux déclarations lamentables de certains de ses dirigeants.

 

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Cette année, comme pratiquement depuis déjà une décennie (ou même plus), à l'heure de faire les comptes à la fin de la saison de basket, force est de constater cette fois encore que la Sagesse est le grand perdant, sur le parquet, comme à l'intérieur des bureaux ou même devant les différentes juridictions...
Sur le terrain pourtant, la Sagesse disposait d'un potentiel que personne ne...

commentaires (2)

"La Sagesse", c'est des maronites ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 59, le 08 juin 2016

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Commentaires (2)

  • "La Sagesse", c'est des maronites ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 59, le 08 juin 2016

  • la sagesse etait un modele pour les autres, maintenant c'est les autres qui agissent avec dignite et la sagesse comme des sauvages...qu'on les virent du championnat pendant 2 ans et puis c'est mieux

    George Khoury

    10 h 32, le 08 juin 2016

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