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Sport - Basket-ball - Championnat du Liban

La magie du basket n’opère plus

À l'inverse du championnat national de football qui semble cette saison plus serré que jamais grâce à plusieurs équipes qui peuvent prétendre au titre, la première compétition locale de basket-ball se dirige une fois de plus vers un mano a mano entre La Sagesse et le Club sportif de Beyrouth, avec un avantage certain à ce dernier pour remporter la mise.

La Sagesse réalise, à l’image de sa vedette Julien Khazzouh, un début de saison irréprochable.

Et après quatre journées déjà disputées, cette tendance semble se préciser de plus en plus, les deux clubs ayant déjà réalisé un parcours parfait avec quatre victoires plus ou moins faciles pour chacun dans la besace.
Ce n'est pas nouveau, pourrait-on être tenté de répondre, cette situation dure depuis des dizaines années déjà, et seule l'équipe de Champville est parvenue durant la saison 2011-2012, au prix d'efforts héroïques, à briser cette hégémonie en remportant le titre face à la formation de Zahlé, Anibal. Depuis lors, cette dernière a disparu de la circulation, alors que Champville est tombé dans les oubliettes après avoir été, dans les semaines suivant son sacre, pillé de ses meilleurs éléments.
L'(éphémère) épisode Champville clos, le fils de l'ex-président de la République M. Michel Sleiman, sans doute alléché par la notoriété que confère le basket, a voulu entrer par la grande porte dans le monde du basket-ball par le biais du club de Amchit qu'il avait grandement contribué à créer, soutenir, financer et personnellement présidé.
Son intervention dans ce domaine fut effectivement fracassante, mais peut-être pas dans le sens dont il le souhaitait : hélas pour lui, tout ce qu'il a réussi à faire a été de créer un problème sans précédent dans l'histoire de ce sport, refusant au départ de disputer la rencontre comptant pour les quarts de finale du championnat contre le club de Champville pour des raisons fallacieuses et traînant ensuite ce dernier ainsi que toute la fédération libanaise devant la justice civile, faisant fi des règlements de la Fiba qui préconisent expressément de trancher uniquement par son biais tous les litiges et interdisent formellement tout recours devant les tribunaux locaux....

Amchit et Jounieh rayés de la carte... (du basket)
Résultat des courses, le championnat a été annulé, et le Liban, sélection et clubs y compris, suspendu par la Fiba pendant de longs mois de toute activité locale, continentale et internationale ayant rapport avec le basket, ce qui contribua grandement à l'élimination de la sélection des qualifications pour la Coupe du monde et à tuer dans l'œuf l'essor du sport roi au Liban.
Le championnat reprenait la saison dernière après la levée des sanctions, et le Riyadi s'imposait en finale face a son meilleur ennemi, La Sagesse, au terme d'une phase finale prévue au meilleur des sept manches et qui était à deux doigts d'être interrompue, la faute aux supporters des deux équipes qui ne sont toujours pas convaincus que la guerre confessionnelle est finie depuis belle lurette et les lignes de démarcation enlevées....
Pour en revenir à la saison actuelle, rien ne présage qu'elle sera d'un bon cru, surtout avec la participation de huit clubs seulement au championnat de première division au lieu des dix prévus, et ce après la défection du Club central de Jounieh (faute de moyens financiers) et de Amchit (disparu en même temps que le président), ce dernier ayant d'ailleurs fusionné avec le club de Jbeil qui joue désormais sous la pompeuse appellation United Byblos Amchit UBA.
La limitation des clubs de l'élite à huit a eu une répercussion néfaste et négative sur la compétitivité du championnat car les équipes qui ne jouent pas le titre (autrement dit, tous, exception faite du Club sportif de Beyrouth et La Sagesse) ont restreint leur budget jusqu'au dernier degré, étant donné qu'aucune ne sera reléguée en deuxième division en fin de saison, indépendamment de son classement. Et qui dit budget restreint dit moins d'entraîneurs et de joueurs étrangers, ou moins de qualité chez ces derniers, et même moins de joueurs locaux de premier plan.
L'équation est simple : pourquoi se vider les poches à disputer un championnat tout en sachant pertinemment d'avance qu'on ne peut le gagner et qu'on ne sera pas relégué ? Le Homenetmen l'a parfaitement compris et résolu ce problème en consacrant à son équipe masculine première un budget d'à peine... 100 000 dollars, soit beaucoup moins que ce que touchent les étrangers du Riyadi ou de La Sagesse.

Sacre attendu pour le Riyadi
Le fossé désormais énorme existant entre les clubs participants se traduit par un championnat diminué, bâtard, dénué de tout suspense tant sur le plan de la bataille pour éviter la relégation que de la lutte pour le titre, avec le nom du futur vainqueur connu d'avance et qui ne peut être que le Club sportif ou, à la rigueur, La Sagesse.
Les Verts peuvent espérer décrocher le Graal à condition toutefois que les arbitres arrêtent de se sentir obligés de donner des coups de pouce décisifs en faveur du Riyadi et que les politiciens se décident à laisser le dernier mot au terrain et stoppent leurs interventions pour tenter de faire gagner coûte que coûte les pensionnaires de Manara. À croire qu'on est en plein crime de lèse-majesté quand ces derniers concèdent une défaite....
N'en déplaise à la fédération libanaise qui, soit dit entre parenthèses, n'a pas fait preuve jusqu'ici d'une grande maîtrise de son sujet, ou des dirigeants des clubs, ou même des joueurs, il faut se rendre à l'évidence : la période faste et l'âge d'or du basket-ball libanais sont déjà loin derrière nous, et le simulacre du championnat qu'on nous propose chaque saison n'intéresse plus grand monde, hormis peut-être les quelques allumés ou pseudo-supporters qui persistent à prendre les gradins pour des tranchées....

Et après quatre journées déjà disputées, cette tendance semble se préciser de plus en plus, les deux clubs ayant déjà réalisé un parcours parfait avec quatre victoires plus ou moins faciles pour chacun dans la besace.Ce n'est pas nouveau, pourrait-on être tenté de répondre, cette situation dure depuis des dizaines années déjà, et seule l'équipe de Champville est parvenue durant...

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