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Liban - Universités

Un renouveau au master en information et communication de l’USJ : connecter les étudiants au marché du travail

Le master en info et com de l'USJ connaît un nouveau souffle grâce à un effort visant à rendre la formation plus proche du marché du travail.


À l'heure où la saison des examens s'achève, il est temps pour les élèves les plus indécis de se dessiner un profil universitaire et d'apporter des réponses à leurs nombreuses interrogations : quel métier exercer ? Quelle université choisir ? Et surtout quelle formation suivre ? Force est de relever sur ce plan que chaque année, le monde universitaire se renouvelle et les formations universitaires évoluent en s'adaptant aux exigences internationales.
Le responsable du master en information et communication relevant de la faculté de sociologie de l'Université Saint-Joseph, Amine Issa, a initié dans ce contexte un nouveau souffle au master en question qu'il a pris en charge il y a un an. Cette formation s'offre en effet une nouvelle jeunesse, en quelque sorte, en proposant dès la rentrée 2016 aux étudiants qui aspirent aux métiers du journalisme ou de la communication un parcours plus proche du marché du travail.
L'objectif du cursus en info com est de former des cadres en communication appelés à être embauchés au sein d'entreprises publiques ou privées et d'organisations non gouvernementales (ONG), et de former aussi des journalistes qui désirent faire carrière dans la presse écrite ou dans les médias télévisuels et audiovisuels, ou au niveau des sites Web.
L'Université Saint-Joseph est l'unique établissement au Liban qui propose aux étudiants un master en information et communication. Amine Issa explique le choix d'associer ces deux filières dans le cadre d'un même cursus par le fait que « la base des deux métiers est la même ». Il faut « trouver la bonne information, savoir la transcrire en texte, en image ou en son, et savoir la diffuser par le biais du bon canal de diffusion ».

Des spécialisations diversifiées
La formation comprend, sur trois semestres, un large tronc commun couvrant les techniques d'écriture journalistique, la diction, la culture politique, l'écriture digitale, le marketing, la sociologie et la psychologie de la communication. Cela permet à l'étudiant d'apprendre à moduler son discours et ses questions, à maîtriser la façon d'obtenir des informations en fonction de la cible, ou à apprendre à retranscrire une information et à capter l'attention des lecteurs en fonction des contraintes requises, comme cela est le cas du Web avec un espace et un nombre de caractères limités.
Quant au quatrième semestre de formation, il est réservé à une spécialisation diversifiée dans l'une des deux filières. Pour les étudiants qui désirent se lancer dans le journalisme, une spécialisation dans la mode, la culture, le journalisme de guerre ou d'investigation est possible. Pour le volet communication, les spécialisations sont axées sur les ONG, la finance, la santé et la gestion événementielle.
L'ensemble des nouveautés initié au niveau du master en information et communication est le fruit d'une réflexion poussée et d'un travail de recherche mené par Amine Issa. Après avoir pris en charge ses fonctions, il a établi un audit complet pour cerner les failles du master. Cet audit a été réalisé par le biais d'un questionnaire adressé aux anciens diplômés comme aux étudiants de deuxième année du master. M. Issa a également tenu à rencontrer de nombreux professionnels, des hauts responsables en communication ainsi que des journalistes ayant une longue expérience.
Parallèlement, dans le but d'offrir aux étudiants un parcours ayant pour finalité l'insertion sur le marché professionnel, M. Issa a épluché une centaine d'offres d'emplois afin d'adapter les enseignements aux profils recherchés par les recruteurs. Enfin, il a conclu son évaluation par une analyse des tendances et des enseignements proposés par les autres universités offrant un parcours purement journalistique ou dédié uniquement à la communication.
De son étude, M. Issa a pu tirer de nombreuses conclusions qui se sont traduites par des changements en conséquence dans le programme du master. Il a tenu ainsi à redonner toute son importance au trilinguisme, notant que les diplômés doivent être capables, à niveau égal, de s'exprimer aussi bien en français qu'en arabe ou en anglais. Plus encore, le responsable du master a constaté la nécessité pour les étudiants d'acquérir et de maîtriser les techniques digitales qui, aujourd'hui, gagnent les métiers de diffusion de l'information. Aux techniques digitales s'ajoute le rôle imminent de la sémiotique (science des signes) dans le processus d'attraction et de captation de l'attention des lecteurs. En outre, des enseignements substantiels permettant d'accroître le bagage culturel des étudiants, tel qu'un cours sur l'histoire du Liban, ont également été introduits.

Un blog ouvert au public
En dépit du fait que les changements apportés sont prévus essentiellement pour la rentrée 2016/2017, la nouvelle approche se reflète d'ores et déjà par la création d'un blog ouvert au public où les étudiants ont la possibilité de publier leurs propres articles. Cette forme de travaux pratiques, encadrés par les enseignants, offre ainsi aux étudiants une certaine visibilité. Représentant dans une certaine mesure un moyen de recrutement pour les professionnels, cette plate-forme constitue une source de motivation pour les étudiants, leur permettant d'engranger de l'expérience.
Évoquant l'importance du profil pour réussir sur le marché du travail, Amine Issa souligne les nombreuses opportunités offertes par le marché aux diplômés du master en information et communication de l'USJ. Malgré les rumeurs portant sur la possible fermeture de certains organes de presse, M. Issa estime que la presse, perçue en tant que métier, n'est pas en crise. Il note à ce propos que « le métier de journaliste change et s'adapte à la réalité ». « Le niveau élevé d'éducation fait accroître l'exigence et la demande d'informations rigoureuses, précise-t-il. Aujourd'hui, la presse fait face à l'essor du digital et, de ce fait, au niveau de l'actualité factuelle, le journalisme a perdu son rôle de révélateur. C'est à travers l'information sérieuse, celle qu'on a appris à chercher, à vérifier, à obtenir, en posant les bonnes questions, que le journaliste reste aujourd'hui un élément indispensable. Le métier de journaliste n'est pas en crise, mais il y a juste un bouleversement des rôles avec l'apparition de nouveaux acteurs grâce au digital. »
Cette formation proposée par l'Université Saint-Joseph est ouverte à l'ensemble des licenciés, sans spécialisation particulière, et elle n'est pas soumise à un concours d'entrée. Les enseignements sont couverts à 80 % par des professionnels, tels que des rédacteurs en chef ou des directeurs de communication en entreprise, qui grâce à leurs carnets d'adresses font également intervenir d'autres professionnels lors de tables rondes ou de séminaires. Il y a un réel échange de savoir-faire et d'expérience avec les professionnels, un partage qui peut également se construire grâce aux nombreuses mobilités universitaires proposées par l'Université Saint-Joseph. L'université bénéficie également dans ce cadre d'un accord spécifique établi avec le Celsa (Centre d'études littéraires et scientifiques appliquées) de la Sorbonne, à Paris.

À l'heure où la saison des examens s'achève, il est temps pour les élèves les plus indécis de se dessiner un profil universitaire et d'apporter des réponses à leurs nombreuses interrogations : quel métier exercer ? Quelle université choisir ? Et surtout quelle formation suivre ? Force est de relever sur ce plan que chaque année, le monde universitaire se renouvelle et les formations...

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