Un juge d'instruction libanais a requis mercredi la peine de mort contre 106 personnes, en majorité des Syriens, pour leur implication dans les combats ayant opposé des jihadistes à l'armée libanaise dans l'est du pays à l'été 2014, selon une source judiciaire.
Dans son acte d'accusation, la juge d'instruction militaire Najat Abou Chakra a inculpé 73 Syriens, 32 Libanais et un Palestinien pour appartenir à des "organisations terroristes", avoir attaqué la localité libanaise d'Ersal près de la frontière avec la Syrie et avoir enlevé et tenté de tuer des militaires et des policiers libanais, rapporte la source à l'AFP.
Soixante-dix-sept des inculpés sont en détention et les 29 autres en fuite, dont l'"émir" local d'Al-Nosra dans la région de Qalamoun, à cheval entre la Syrie et le Liban, connu sous le pseudonyme d'Abou Malek al-Talli.
La dernière exécution au Liban remonte à 12 ans. Ce moratoire de fait n'empêche pas les juges de continuer à prononcer des peines de mort, car ils sont tenus de respecter la loi.
Une trentaine de militaires et policiers libanais avaient été enlevés en août 2014 à l'issue de violents combats à Ersal entre l'armée d'une part et le groupe Etat islamique (EI) et le Front Al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) d'autre part. Quatre des kidnappés ont été exécutés par les deux groupes jihadistes.
Après de longues négociations, Al-Nosra a libéré, en décembre 2015, 16 soldats et policiers en échange de la libération de détenus islamistes au Liban. L'EI détient toujours neuf militaires.
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La peine de mort sans exécution n'a aucun sens .
20 h 04, le 18 mai 2016