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Liban - Dictée plaisir

Des mots pour combattre les maux

Pour la deuxième année consécutive, la faculté des langues de l'Université Saint-Joseph (USJ) en partenariat avec l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) ont organisé une dictée publique pour promouvoir la langue française, sa richesse et sa rigueur, dans un contexte de perte de vitesse de la francophonie au Liban.

Les participants, souvent venus en famille ou entre amis, étaient fiers de leur prestation.

« Redonner l'envie d'écrire » selon les mots de Nadine Riachi Haddad, vice-doyenne de la faculté des langues de l'USJ. Tel est l'objectif que se sont fixées la faculté des langues et l'AUF pour la « Dictée-plaisir », organisée vendredi sur le thème des « Faits divers dans le journal ». Avec trois cent soixante participants de plus que l'année passée, et un amphithéâtre comble, l'exercice semble commencer à rentrer dans les mœurs. « De 7 à 77 ans », disait la feuille d'inscription, et les participants ont répondu à l'appel : jeunes comme moins jeunes, avec ou sans diplôme. Pour l'occasion, deux brèves de L'Orient-Le Jour ont été lues, l'une par Hervé Sabourin, directeur régional de l'AUF, l'autre par Elsa Yazbeck Charabati, directrice de l'interprétation à l'Etib, également journaliste. Dans le jargon journalistique, les faits divers sont appelés « les chiens écrasés », nous rappelle-t-on. Le choix s'est porté sur des événements amusants plus que tragiques, puisque l'exercice cherchait avant tout à être plaisant. Si quelques mots ont posé problème, comme « immarcescible » ou encore « ornithologues », les participants, souvent venus en famille ou entre amis, ont été fiers de leur prestation.

Un hymne d'amour à la langue française
« Je t'aime A.I.M.E., simplement j'y ajoute ces mots "À la folie", mais soudain j'ai un doute. Folie avec un L, un seul L ou bien deux ? Deux ailes serait mieux. » Sur ces paroles de Charles Aznavour, s'ouvre l'événement de la « Dictée-plaisir ». Le ton est donné. Henri Awaïss, doyen de la faculté des langues, se rappelle avec nostalgie de la dictée du vendredi après-midi et de sa fierté d'avoir réussi à ne faire que deux fautes. Pour lui, réside dans cet exercice le « génie d'une langue ». Hervé Sabourin insiste sur le double aspect de la langue française : « Une langue exigeante qui porte en elle la culture, mais aussi une langue de notre temps, symbole de modernité. » La moitié du vocabulaire anglais vient du français et le français est la deuxième langue utilisée dans le domaine des affaires, rappelle-t-il dans son discours, « c'est drôlement sympa ».

Conserver la diversité culturelle et linguistique du Liban
Trois cent quarante-neuf inscrits dans la catégorie junior et cinquante et un chez les adultes : les organisateurs se réjouissent, preuve que même l'exercice le plus redouté de la langue française attire encore, à l'heure du langage Twitter, et de l'anglicisation du monde. D'ailleurs, nombre des inscrits à l'exercice rappellent que si la langue de la mondialisation est l'anglais, le Liban reste un pays profondément francophile. Et Hervé Sabourin de souligner : « On est francophone si on défend le droit des langues à vivre et créer. » Le doyen de la faculté le rejoint. Il est dommage, dit-il en substance, qu'aujourd'hui les langues s'uniformisent, elles sont faites de nuances et doivent conserver leur spécificité. Les langues rendent service, mais ne sont pas des « langues de service ». Le Liban fait figure de bon élève aujourd'hui, en conservant ses trois langues : arabe, français, anglais, et Henri Awaïss sourit en se rappelant une confidence d'un étudiant, « la soirée commence autour de musique européenne et se poursuit par des tubes américains, mais à deux heures du matin tout le monde danse le dabké ».
Nadine Riachi Haddad saisit l'occasion pour défendre la création de la faculté des langues de l'USJ, née en 2012. Le cursus licence-master-doctorat avec la possibilité de suivre les cours en français, en arabe, en anglais ou en espagnol vise à former des spécialistes des langues polyvalents. Elle insiste sur les nombreux débouchés : recherche, enseignement ou commerce.

Les lauréates
Les femmes ont dominé cette édition. Chez les juniors, Danielle Asfar, en première S du collège Notre-Dame de Nazareth, remporte le premier prix, suivie de Mia Bardawil en classe de quatrième dans le même établissement scolaire. Lourdes Melki, professeure à l'école des sœurs de Besançon, Baabdate, remporte, quant à elle, le premier prix pour la seconde année consécutive, dans la catégorie adulte, suivie de Danielle Yazbeck, professeure elle aussi au Collège Saint-Grégoire.
Si à l'issue de l'épreuve, les participants semblaient heureux et confiants, il reste que le zéro faute n'a pas été obtenu. Alors, sans rancune et à l'année prochaine ?

« Redonner l'envie d'écrire » selon les mots de Nadine Riachi Haddad, vice-doyenne de la faculté des langues de l'USJ. Tel est l'objectif que se sont fixées la faculté des langues et l'AUF pour la « Dictée-plaisir », organisée vendredi sur le thème des « Faits divers dans le journal ». Avec trois cent soixante participants de plus que l'année passée, et un amphithéâtre...
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