C'est l'une des conséquences inattendues de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme : depuis le 24 mars, une nouvelle circulaire (n° 415) de la Banque du Liban (BDL) a interdit aux banques et institutions émettrices de cartes de commercialiser des cartes prépayées.
Comme les cartes de débit, elles permettent de payer des achats en magasin ou sur Internet, mais aussi de retirer des espèces via les distributeurs automatiques de billets, à la seule différence qu'elles ne sont pas liées à un compte bancaire. Selon l'indice Global Findex de la Banque mondiale, le taux de bancarisation de la population libanaise était de 47 % en 2014.
Anonymat
« Ces cartes sont surtout utilisées avec de petits montants par les adolescents dont les parents veulent pouvoir retracer les transactions, ou pour ceux qui souhaitent faire des achats plus sécurisés sur Internet », explique Dania Kassar, responsable de la communication du groupe Fransabank. Selon le site Bnooki.com, les plafonds des cartes prépayées varient entre 250 dollars et un montant illimité.
Leur usage a été pointé du doigt par le ministère français des Finances, Michel Sapin, lorsqu'il avait révélé qu'elles avaient étés utilisées par les assaillants lors de la préparation des attentats du 13 novembre à Paris – notamment pour l'achat de voitures et des appartements. En février, l'Union européenne a lancé son plan d'action contre le financement du terrorisme, incluant notamment une clause sur l'élargissement des exigences relatives à la vérification de l'identité des clients des cartes prépayées.
Au Liban aussi, c'est cet anonymat qui est en ligne de mire : « La circulaire vise surtout les cartes qui ne sont pas liées à un compte en banque, car l'ouverture d'un compte nécessite des procédures précises contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, tandis que les cartes anonymes peuvent être utilisées à mauvais escient et ne sont pas régulées par la Banque centrale », insiste une source à la BDL.
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Ainsi, « les parties concernées ont jusqu'au 30 septembre 2016 pour prendre les mesures nécessaires afin de régler les comptes des cartes prépayées existantes, et ne peuvent pas être rechargées dans l'intervalle », note la circulaire. « Nous évaluons encore les différentes possibilités qui s'offrent à nous : arrêter la commercialisation de ces cartes ou exiger l'ouverture d'un compte bancaire lors de leur achat », explique un banquier sous le couvert de l'anonymat. Pour autant, aucun acteur interrogé n'a pu indiquer ce qu'il adviendrait du solde éventuel restant sur ces cartes après le 30 septembre.
Des coupons alimentaires aux cartes cadeaux
Arrivées sur le marché en 2006, les cartes prépayées représentent 21,1 % du marché des cartes de paiement délivrées par les banques en septembre 2015, contre 6,7 % fin 2012, selon les chiffres de la BDL, enregistrant ainsi une croissance de 92,8 % entre 2010 et 2015 (soit 559 709 cartes prépayées en circulation en janvier 2015), contre seulement 15,2 % pour les cartes de débit (à 1,2 million). « Cette forte hausse est probablement due à la forte demande libanaise, mais aussi à la distribution d'e-coupons alimentaires par le Pam aux réfugiés syriens au Liban », note un rapport de l'Association des banques du Liban sur le marché des cartes. Contacté, le Programme alimentaire mondial affirme que ces coupons ne sont pas visés par cette circulaire et qu'ils comportent le numéro d'enregistrement du bénéficiaire au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
De son côté, la BDL refuse de dévoiler quelles seraient les exceptions à cette nouvelle circulaire. Pourtant, nombreux sont les organismes non bancaires qui offrent ce type de cartes sur le marché. C'est notamment le cas des magasins spécialisés dans la téléphonie mobile. « Nous vendons deux types de cartes prépayées, destinées à effectuer des paiements sur Internet. Elles sont anonymes et jetables, avec un plafond de 300 dollars. Nos fournisseurs viennent de nous informer qu'ils doivent stopper leur commercialisation. Nous allons donc écouler nos stocks et arrêter leur vente. C'est catastrophique car la demande est très élevée », déplore une responsable du magasin de téléphonie mobile Class sous le couvert de l'anonymat.
Quant aux cartes cadeaux proposées par les commerces de détail, la question n'a pas encore été tranchée : « Nous ne sommes pas au courant de cette nouvelle décision alors que nous nous apprêtons à lancer une nouvelle gamme de cartes cadeaux pour les supermarchés Fahed. Nous allons donc nous assurer des mesures à prendre pour se mettre en conformité avec cette décision, tout en essayant de satisfaire au mieux nos clients », explique le PDG des supermarchés Fahed, également vice-président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Beyrouth, Nabil Fahed.
FINIS LA DEMOCRATIE, LA LIBERTE ET LES DROITS... IL NE LEUR RESTE QU,A INSTALLER DES CAMERAS DANS NOS MAISONS ET NOUS SURVEILLER MEME DANS NOS MOMENTS LES PLUS INTIMES, ET POURQUOI PAS DANS LES W.C. AUSSI ? ... NOS CELLULAIRES MEME FERMES SONT DES MICROS D,ESPIONAGE... PUIS TOUT SERA FILTRE AUX U.S. QUI IMPOSENT LEUR VOLONTE AU MONDE ENTIER ET PARLENT DE PARADIS FISCAUX EXCEPTE DES LEURS...
09 h 27, le 11 avril 2016