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À La Une - Syrie

Le musée de l'Ermitage prêt à œuvrer à la restauration du site antique de Palmyre

C'est le volet "culturel" de l'intervention russe en Syrie.

Fort d'une importante collection de sculptures et tombes de Palmyre, le célèbre musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, offre son aide pour reconstruire la cité antique. REUTERS/Omar Sanadiki/Files

Fort d'une importante collection de sculptures et tombes de Palmyre, le célèbre musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, offre son aide pour reconstruire la cité antique, tout juste reprise par l'armée de Bachar el-Assad aux jihadistes de l'organisation État islamique.

C'est le volet "culturel" de l'intervention russe en Syrie: l'armée russe a mis en action ses bombardiers dès la fin septembre pour infléchir le cours de la guerre, Vladimir Poutine et son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov sont chargés du volet politique et des discussions avec le président syrien ou avec les Arabes et les Occidentaux, le directeur de l'Ermitage, Mikhaïl Piotrovski, sera lui chargé de l'aide russe pour redonner son visage à Palmyre.
"Restaurer Palmyre est notre responsabilité à tous", dit-il lors d'une interview à l'AFP en montrant d'un geste l'une des salles de l'Ermitage, où sont exposées neuf pierres tombales, les fragments de sculptures, plusieurs objets tels que des pièces de monnaie, tous originaires de Palmyre.

La plus belle acquisition du musée russe sont quatre dalles lourdes de 15 tonnes au total: les inscriptions en araméen et grec indiquent les tarifs douaniers de Palmyre en vigueur au IIe siècle après Jésus-Christ, lorsque la ville-oasis s'était transformée en important carrefour caravanier. Découverte par un archéologue amateur, le prince Abamelek-Lazarev, lors de son voyage à Palmyre en 1882, cette pièce unique fait partie des rares trésors de la cité antique encore préservés, après que celle-ci est tombée aux mains des jihadistes de l'organisation État islamique.

Repris fin mars par les forces du régime syrien appuyées par l'aviation russe, le magnifique site antique de Palmyre n'est plus que colonnes démantelées et amas de gravas, selon un journaliste de l'AFP qui s'est rendu sur place.

 

( Lire aussi : Palmyre, la "perle" antique du désert syrien )

 

'Prendre son temps'
"Restaurer Palmyre est un travail de longue haleine et l'essentiel est de prendre son temps", souligne M. Piotrovski, qui estime que les dommages causés par les jihadistes aux ruines de Palmyre peuvent atteindre jusqu'à 70% du site. "Il va falloir inscrire où a été trouvé chaque pierre, avant de prendre une décision sur la façon de restaurer ces monuments historiques", explique-t-il.

Il en est convaincu: seule une "société internationale" où participeraient les pays-membres de l'Unesco et le directeur des Antiquités syriennes Maamoun Abdelkarim pourrait mener à bien la restauration de Palmyre.
M. Abdelkarim a ainsi appelé vendredi "les archéologues et experts du monde entier à venir travailler avec (lui) car ce site fait partie du patrimoine mondial de l'humanité".

Mais il faudra avant déminer Palmyre: l'EI a planté 4.500 engins explosifs artisanaux reliés par des téléphones portables à la centrale téléphonique et désamorcés in extremis, selon le gouverneur de Palmyre. Des démineurs russes, avec leurs chiens, détecteurs de mines et radars, sont déjà partis de Moscou et ont rejoint la cité antique.

 

(Lire aussi : Palmyre : une victoire militaire, symbolique et politique pour Assad, mais...)

 

'L'expérience russe'
Mais, en plus de ses compétence en déminage, la Russie "a beaucoup d'expérience concernant la restauration de monuments historiques détruits, notamment pendant la Seconde guerre mondiale", fait valoir le directeur de l'Ermitage.

Il cite l'exemple de Tsarskoïé Tsélo: la résidence d'été des Tsars, à quelques kilomètres de l'ancienne cité impériale, a été presque entièrement détruite par les combats entre troupes nazies et soviétiques. Elle est désormais entièrement restaurée, dans ses moindres détails, et sa façade bleue ciel attire de nombreux touristes, été comme hiver.

Palmyre pourrait tout aussi bien retrouver sa splendeur, affirme M. Piotrovski. Galina Prokhorova, guide pour visiteurs à l'Ermitage, a d'ores et déjà remarqué un regain d'intérêt pour l'art palmyrien. "La salle où sont exposés les objets de Palmyre est habituellement une salle où on ne fait que passer et il n'y a jamais beaucoup de monde. Mais cette semaine, j'y vois plus de personnes que d'habitude...", se réjouit-elle.

 

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