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Lifestyle - This is America

Une « Pink Tie Party » pour les cerisiers...

Il est malheureusement bien court le temps des cerisiers japonais, qui font virer le Tout-Washington au rose et attirent des milliers d'admirateurs du monde entier.

À l’ombre des cerisiers en fleurs. Photos DR

Certaines célébrations américaines ont des effluves qui nous viennent de très loin. Il y a deux semaines, Washington s'était mis au vert pour fêter la Saint-Patrick, patron de l'Irlande, que les très nombreux émigrés de ce pays avaient emmené avec eux, en s'installant chez l'Oncle Sam. Cette semaine, la capitale fédérale a viré au rose pour se mettre à l'heure de la spectaculaire floraison des cerisiers japonais, appelée The Cherry Blossom. Un magnifique prodige de la nature et de l'homme, unique au monde, qui enjolive la capitale d'une manière si spéciale l'espace d'une dizaine de jours, généralement situés entre le 25 mars et le 10 avril. Les visiteurs viennent de tous les coins de la planète pour admirer ces arbres qui, soudain, s'épanouissent en se couvrant entièrement de fleurs roses et blanches.

Actuellement, environ 4 000 cerisiers ont été dénombrés, plantés surtout en bordure d'un lac artificiel, le Tidal Basin. Lors de leur floraison, ils composent un impressionnant paysage, rehaussé par son reflet sur l'eau. Quant à la présence de ces spécimens nippons en terre américaine, elle remonte à ce coup de cœur d'une Américaine, Eliza Ruhamah Scidmore, qui, après un voyage au Japon en 1885, avait proposé à la direction américaine des parcs de planter des cerisiers japonais sur les bords du Potomac.

C'était Helen Taft...
Tout cela étant tombé dans l'oreille d'un sourd, elle avait insisté, déterminée à mener son projet à bout. En 1906, un botaniste du département de l'Agriculture, David Fairchild, importe 75 de ces spécimens et les plante sur ses terres, dans le Maryland, pour étudier leur développement. Comme ils avaient bien poussé, Fairchild, pensant lui aussi qu'ils pourraient embellir la ville de Washington, en a donné quelques spécimens aux écoliers de la capitale fédérale pour qu'ils les plantent dans les jardins de leurs établissements.

En 1909, Eliza R. Scidmore collabore avec lui. Le duo se lance dans une collecte de fonds afin d'acquérir des cerisiers japonais qui seraient offerts à la ville de Washington. Elle envoie à ce sujet une note à la First Lady de l'époque, Helen Taft (épouse du président William Taft), qui avait vécu un moment au Japon. Enfin, ayant eu vent de l'engouement américain pour les arbres de son pays, un chimiste japonais suggère à la ville de Tokyo de faire don à la ville de Washington de 2 000 cerisiers.

Le 26 mars 1912 débarquent ainsi à Washington 3 020 cerisiers, appartenant à 12 différentes variétés. Le lendemain, Helen Taft et l'épouse de l'ambassadeur du Japon à Washington, la vicomtesse Chinda, plantent les deux premiers arbres en bordure du Tidal Basin. Depuis, ces arbres sont devenus l'une des plus belles parures de la capitale fédérale et leur épanouissement, l'événement clou du printemps, générant, outre un grand nombre de touristes, un festival annuel qui célèbre en musique et autres performances artistiques la saison des promesses et du renouveau. Le grand plaisir reste de se promener sous les voûtes des branches, pliant sous le poids de fleurs magnifiques et tellement éphémères. On dit aussi que le 26e empereur du Japon, Ketai, avait fait planter cette espèce de cerisier, il y a 1 500 ans, pour célébrer son ascension au trône. En 1922, ces arbres seront déclarés trésor national du pays.
À Washington, le coup d'envoi de cette courte mais si féerique période rose est donné par un grand gala intitulé Pink Tie Party, où le rose prend toutes les couleurs du bonheur.

 

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