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Lifestyle - This is America

Smiley, cinquantenaire et tout son sourire

Son visage rond et jaune, un vocabulaire à lui seul, universel et porte-parole de la planète, n'a pas pris une ride.

Harvey Ball et son fameux Smiley.

Le Smiley, une icône qui semble en apparence d'une totale simplicité, a une histoire complexe, contée dans un documentaire télévisé diffusé par la chaîne du Smithsonian Institution. Tout a commencé ainsi : pour booster le moral de ses employés, affectés par des difficultés et des transformations internes, une société d'assurances du Massachusetts avait demandé en 1963, à un artiste graphiste, de créer un dessin pour dérider son monde. Ce qu'il avait fait, en 10 minutes, pour la somme de 45 dollars. Son nom, Harvey Ross Ball. Sa création ? Sur un rond de couleur jaune, il trace juste deux yeux (de forme ovale, l'un plus grand que l'autre) et, en guise de bouche, un demi-cercle exprimant un sourire « monalisien ». Trois coups de crayon en somme. L'image fut reproduite en posters et en pins. Au-delà du changement d'humeur ou pas, les pins ont constitué un hit et la société en a vendu des milliers.


Faute de droits d'auteur, Smiley a proliféré et a été imité à l'infini. À commencer par l'initiative de deux frères, propriétaires de magasins spécialisés dans les cartes pour toutes les occasions, Hallmark, qui, au début des années 70, ont apposé sur Smiley le slogan : « Have a Happy Day » (Nous vous souhaitons une bonne journée) et en ont créé des variantes. En un an, ils avaient vendu 50 millions de ces boutons et autres gadgets ainsi signés. Un bon profit qui correspondait à la nécessité de faire souffler un vent d'optimisme dans le pays durant la guerre du Vietnam. Des Smiley ont notamment été collés sur les casques des soldats au front. Les deux frères, eux, avaient pris soin de breveter leur trouvaille.

 

Succès outre-Atlantique
Smiley a ensuite traversé l'Atlantique jusqu'à Paris où il a été récupéré par le journaliste Franklin Loufrani, qui collaborait au quotidien France Soir et qui a eu l'idée d'accompagner chaque bonne nouvelle publiée du visage jaune souriant. De là, il en a fait une marque déposée et l'a revendue à une centaine de pays. Son fils, Nicolas, a ensuite pris en charge l'affaire et en a fait un empire. Aujourd'hui, le chiffre d'affaires annuel de « la Smiley Company » est estimé à 140 millions de dollars. Elle compte parmi les cent plus importantes licences du monde. Fort de leur succès, les Loufrani sont restés sceptiques quant à l'origine américaine de Smiley, arguant que ce dessin est si basique qu'il aurait pu être réalisé par n'importe qui. Alors même que celui utilisé dans France Soir était similaire à l'initial, croqué à l'origine par l'Américain Harvey Ball (mêmes yeux différents). En 2011, le fils de ce dernier, Charlie Ball, avait essayé de récupérer, mais en vain, l'héritage optimiste par le biais d'une fondation caritative.


Le simple Smiley, produit en 1963, a ainsi donné naissance à des dizaines de milliers de déclinaisons, apparaissant partout : sur des posters et des coussins, aussi bien que sur des parfums et des articles artsy, devenant le logo de moult situations et restant toujours un best-seller. Son message a suivi les changements socioculturels : du message optimiste de la compagnie d'assurances qui l'avait lancé à la commercialisation de son image tous azimuts, en passant par l'illustration d'une boîte de pilules ecstasy, jusqu'à la gamme d'émotions, emoji, devenue actuellement le langage courant, axé sur l'économie du temps et de la parole, comme le dit si bien son nom, « Short Message Service » (SMS).


Pour Dave Gibbons, l'auteur britannique de bandes dessinées, « cette physionomie n'aurait pas pu être plus simple. À ce degré, son dépouillement est ouvert à toutes les interprétations. Si vous la mettez dans une chambre de bébé, elle ira parfaitement. Si vous la collez sur le masque à gaz de la police antiémeute, elle devient tout à fait autre chose. »

 

Pour mémoire
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