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Lifestyle - This is America

Pour la Saint-Patrick, les USA voient des trèfles partout

Jeudi, l'Amérique s'est mise au vert, non par souci écologique, mais pour l'incontournable célébration du fameux saint irlandais, placée, comme il est de coutume, sous la couleur de l'Éire.

Le 17 mars est une date sacrée dans la mémoire populaire américaine. On y fête en grande pompe saint Patrick, patron de l'île d'Émeraude, décédé ce même jour en 461. Pourquoi tout ce buzz gaélique au pays de l'Oncle Sam? Il faut dire que plus de 55 millions de citoyens américains sont d'origine irlandaise, dont une grande partie vit à New York et constitue l'âme de Big Apple. C'est là que se déroule la plus grande parade dédiée au sacré saint, qui attire chaque année plus de trois millions de personnes. Dans cette même ville, la cathédrale portant son nom, construite entre 1853 et 1878, est la plus grande cathédrale catholique néogothique de l'Amérique du Nord.

L'eau verte
La capitale fédérale n'est pas en reste. Washington est de la fête, à un niveau important. La tradition veut qu'elle reçoive, chaque année à cette même date, la visite du Premier ministre irlandais en poste qui, en étant accueilli par le président américain à la Maison-Blanche, lui offre un pot de trèfles, symbole de son pays. Cet insigne est un legs de saint Patrick, évangélisateur de l'Irlande qui, lors d'un sermon, aurait exhibé au peuple un trèfle pour lui expliquer la Sainte Trinité: Dieu le père, Dieu le fils et Dieu l'Esprit-Saint. Un trèfle à quatre feuilles est extrêmement rare et porte chance à qui le trouve. À noter également que l'actuelle First Lady, Michelle Obama, a inauguré, il y a six ans, une nouvelle tradition pour la Saint-Patrick : colorer en vert l'eau de la fontaine de la Maison-Blanche. Le président Obama, lui, va boire, ce jour-là, un bock de bière dans un pub portant bien son nom, le Dubliner.

Le meilleur Irish Coffee à San Francisco
Aux USA, on savoure également, à longueur d'année, le Irish Coffee, concocté en premier à San Francisco, dans les années 40, par un journaliste du San Francisco Chronicle (qui l'avait découvert en Irlande) et le barman de l'établissement le plus in de la ville, le Buena Vista Café. Les deux compères avaient planché durant des nuits pour arriver à restituer le goût exact. Restait un autre problème: faire flotter la crème sur l'élixir. Après avoir consulté le plus grand producteur de laitage de la région, ils ont compris que la crème, conservée durant 48 heures à une température froide, pouvait flotter «comme un cygne» à la surface de ce nectar. Leur boisson a connu un succès immédiat et sa réputation (et son parfum) s'est répandue à travers toute l'Amérique. Aujourd'hui encore, le Buena Vista Café sert le même Irish Coffee.
Connus pour leur smiling eyes, les Américains de cette souche, aujourd'hui une communauté riche et prospère, n'ont pas oublié que leur patron, selon les mots du pape Jean-Paul II, «premier primat de l'Irlande, a su déposer dans l'âme irlandaise une tradition religieuse profonde».
Ainsi, ils lui témoignent leur indéfectible attachement en assumant notamment une grande partie des finances du Vatican. Il existe d'ailleurs dans les bibliothèques américaines plus d'un million d'ouvrages relatifs à ce grand melting-pot. Dans les archives de l'Université de New York, un document le confirme: «Vous devez comprendre que l'histoire américaine serait incomplète sans la dimension irlandaise.»

Kennedy, Clooney et Obama mère
Aux États-Unis, les personnes partageant ces racines ont notamment pour noms le clan Kennedy, Bill Clinton, l'actuel vice-président Joe Biden, Grace Kelly, Bing Crosby, Mariah Carey, ou encore George Clooney. Et, last but nos least, la mère du président Barack Obama. Tous gardent vivant ce legs, soutenus par un grand nombre de chaînes de télévision qui, le soir de la Saint-Patrick, diffusent un chef-d'œuvre du cinéma, deux fois oscarisé, The Quiet Man, réalisé par John Ford en 1952. L'histoire du retour dans son Irlande natale, pour y couler des jours paisibles, d'un boxeur, campé par le grand John Wayne, ayant fait carrière aux USA.
Il y a aussi l'humour malicieux du vert pays, illustré par l'anecdote que conte un très irish journaliste: «Il fut un temps, dit-il, où le gouvernement irlandais prêtait aux éleveurs, pour une semaine, un taureau destiné à fertiliser leurs troupeaux de vaches. N'ayant pas récupéré, pendant des mois, un mâle ruminant, un inspecteur s'était rendu chez l'éleveur qui l'avait gardé et l'avait trouvé attelé à une charrue. Faisant remarquer que l'animal n'était pas destiné à ce genre de tâche, il reçut la réponse suivante: "Il faut qu'il apprenne que la vie n'est pas faite seulement de romances! Mais aussi de labeur."»

Le 17 mars est une date sacrée dans la mémoire populaire américaine. On y fête en grande pompe saint Patrick, patron de l'île d'Émeraude, décédé ce même jour en 461. Pourquoi tout ce buzz gaélique au pays de l'Oncle Sam? Il faut dire que plus de 55 millions de citoyens américains sont d'origine irlandaise, dont une grande partie vit à New York et constitue l'âme de Big...

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