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Économie - Finance

Flash crash : Londres autorise l’extradition de Sarao aux États-Unis

Navinder Sarao, 37 ans, est accusé d’avoir empoché 40 millions de dollars grâce à des manipulations frauduleuses. Toby Melville/Reuters

Un tribunal londonien a autorisé hier l'extradition, pour être jugé aux États-Unis, d'un courtier britannique accusé d'être en partie responsable du mini-krach boursier de mai 2010 à Wall Street. La décision du juge Quentin Purdy ne portait pas sur l'innocence ou la culpabilité de Navinder Singh Sarao, mais sur des détails techniques, notamment sur le fait de savoir si ce dont est accusé le courtier est considéré ou non comme un crime en Grande-Bretagne. Pour être effective, l'extradition doit encore être validée par la ministre de l'Intérieur britannique, Theresa May.
« Nous sommes très déçus », a déclaré aux journalistes Richard Egan, l'avocat de M. Sarao. « Nous estimons avoir encore de bons arguments, et ferons appel de cette décision » si elle est confirmée, a-t-il ajouté.
Navinder Sarao, 37 ans, est accusé d'avoir empoché 40 millions de dollars grâce à des manipulations frauduleuses. Il est visé aux États-Unis par 22 chefs d'inculpation, dont celui de fraude électronique et manipulation de contrats à terme sur le Chicago Mercantile Exchange (CME) et de « spoofing », une technique de manipulation qui consiste à prétendre acheter ou vendre un titre dans l'intention d'annuler cette opération au dernier moment. Chacune de ces accusations est susceptible de l'envoyer en prison pour 10 à 25 ans, et l'ensemble des charges pourraient lui valoir plus de 350 ans de prison.
Selon la CFTC, l'autorité américaine des produits dérivés, M. Sarao a été « très actif » sur le marché lors de la séance du « flash crash », le 6 mai 2010. Ce jour-là, dans un contexte de forte volatilité, alors que des inquiétudes pesaient déjà sur la dette grecque, l'indice Dow Jones s'était écroulé de 600 points en quelques minutes après une chute des prix des E-minis. Ces contrats à terme électroniques sont basés sur l'indice Standard and Poors 500. Un rapport à l'époque du gendarme boursier américain, la SEC, avait mentionné que 140 000 ordres de ventes d'E-minis s'étaient bousculés au même instant conduisant par ricochet à un décrochage brutal de Wall Street. Selon l'accusation, M. Sarao aurait commencé ses tentatives de manipulation des marchés à partir de janvier 2009.
Bien qu'ayant validé l'extradition de M. Sarao, le juge Purdy a émis des doutes quant au rôle que le courtier aurait joué dans le crash. « Les causes du ''flash crash'' ne sont pas le résultat d'une seule action, et ne peuvent en aucun cas être imputés entièrement ou principalement à Navinder Sarao, bien qu'il ait été actif ce jour », a déclaré le juge dans une décision écrite. Il a cependant ajouté que la journée du « flash crash » ne représentait qu'un seul des 400 jours de transactions boursières mentionnés par la justice américaine. « C'est ce sur quoi porte cette affaire depuis le début », a déclaré Richard Egan à propos des commentaires du juge sur le « flash crash ». « Même dans ce jugement, qui nous est pour l'instant défavorable (...), le juge a confirmé que ce n'était absolument pas juste. »
Lors d'une précédente audience devant le tribunal de Westminster, M. Sarao, qui avait effectué ces manipulations depuis la maison de ses parents en banlieue de Londres, avait indiqué devant la justice britannique n'avoir « rien à se reprocher, hormis le fait d'être bon dans (son) travail ».
(Source : agences)

Un tribunal londonien a autorisé hier l'extradition, pour être jugé aux États-Unis, d'un courtier britannique accusé d'être en partie responsable du mini-krach boursier de mai 2010 à Wall Street. La décision du juge Quentin Purdy ne portait pas sur l'innocence ou la culpabilité de Navinder Singh Sarao, mais sur des détails techniques, notamment sur le fait de savoir si ce dont est...

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