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Cinema- - À l’affiche

Batman vs Superman : aube ou crépuscule des semi-dieux ?

Cette aube de la justice, signée Zak Snyder, longue, brouillonne et rattrapée par l'actualité, marque peut-être le crépuscule des films de superhéros tels que nous les subissons avec plus ou moins de bonheur depuis quelques années.

Le choc des titans ou simple pétard mouillé ?

Le film est lancé par une introduction de Zak Snyder, le réalisateur tout en tatouages, exhortant les spectateurs à ne rien révéler du film. Aveu de faiblesse ou manque de confiance en son produit, c'est une façon assez peu superhéroïque de présenter son œuvre. Et après 2h33 passées dans ses univers glauques faits d'une multitude de palettes de gris, de voix graves, de corps toujours plus musclés et de gloubi-boulga scénaristique, aucune révélation ne sera faite puisque quasiment tout se trouve dans les bandes-annonces et que rien d'imprévu ne se passe vraiment.

Par contre, il y a beaucoup à dire autour du film et sur son contexte. Les noms qui défilent au générique constituent un best of du cinéma de superhéros, aussi bien pour les acteurs, Ben Affleck, Jeremy Irons, Laurence Fishburne, Diane Lane et Henry Cavill, que pour les personnes impliquées dans la production ou l'écriture, puisqu'au couple Snyder s'ajoutent Christopher Nolan, réalisateur/auteur de la dernière et excellente trilogie Batman, et David S. Goyer, scénariste du chef-d'œuvre Dark City, du légendaire The Crow et de l'atypique trilogie Blade.

Sur un plan cinématographique et commercial, puisque c'est finalement de ça qu'il s'agit, le film sert en fait d'introduction aux futurs chapitres de l'univers DC Comics que Warner Bros veut développer pour concurrencer les studios Marvel (propriétés de Disney), avec en tête d'affiche une Wonder Woman, ici en deus ex machina, très éloignée de l'interprétation BDesque de Lynda Carter à la fin des années 70. Marvel est très en avance avec ses Avengers et ses multiples succès, mais a déjà subi ce qui risque d'arriver à Warner, une érosion des ventes due à la fatigue des spectateurs devant des histoires qui se ressemblent, des destructions toujours plus importantes et inutiles, un rythme de sortie laissant peu de chance à la respiration et des univers devenus trop sombres au fil des sorties.

Pas de révélations donc, mais un conseil à donner : il faudrait avoir vu ou revu Man of Steel, la version de Superman de Zak Snyder sortie en 2013 et dont la fin constitue le début de ce film, pour comprendre cette œuvre et le pourquoi de la mise en opposition de nos deux superhéros. Devant tant de sérieux, il ne nous reste plus qu'à constater un détail géographique, Metropolis et Gotham, les deux villes ou sévissent nos capes, sont aussi proches que Beyrouth et Dora, et sont à nouveau le théâtre de destructions gratuites et finalement les vraies victimes collatérales de leurs superpouvoirs. Les intérêts de Bruce Wayne dans la construction ne justifient pas tout, mais il serait plus écologique que les combats se situent dorénavant dans les champs de blé alentours. Autre détail abscons, la famille Wayne tiendrait sa fortune du commerce de peaux et fourrures avec la France... Comment ? Pourquoi ? Qui a eu cette idée ? Enfin, une remarque adressée aux sous-titreurs, « whale » veut dire baleine, pas requin, et ce n'est pas pareil.

 

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