Conseil des ministres : Le plan de gestion des déchets sera appliqué vendredi

Le plan de gestion des déchets qui s'accumulent dans les rues de Beyrouth et ses environs depuis le 17 juillet dernier sera appliqué vendredi soir. C'est ce qu'ont affirmé jeudi le ministre des Télécoms, Boutros Harb, ainsi que celui de l'Intérieur, Nohad Machnouk, depuis le Grand Sérail, où le gouvernement s'est réuni en Conseil des ministres.

Le 12 mars, le gouvernement avait approuvé un plan qui prévoit des mesures temporaires immédiates, et qui s'étale sur une période de quatre ans, au cours de laquelle une solution à long terme devra être mise en place. Les mesures temporaires comprennent l'aménagement de deux décharges sanitaires avec des centres de traitement à Bourj Hammoud, au nord de Beyrouth, et sur le site de Costa Brava, à Khaldé, au sud de la capitale. Les déchets du Beyrouth administratif seront répartis dans ces deux décharges ainsi que dans l'usine de traitement de Saïda.

Les déclarations de MM. Harb et Machnouk confirment celles tenues mardi par le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, selon leuel le plan serait appliqué sous 48 heures. Le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a affirmé pour sa part que "les contacts établis laissent envisager un dénouement heureux au problème des déchets". "Je ferai d'autres contacts cet après-midi afin de suivre l'affaire", a-t-il ajouté.

Toutefois, lors de la lecture du compte-rendu final de la réunion, le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, n'a pas mentionné le dossier de la crise des déchets. Interrogé à ce sujet par les journalistes, il s'est contenté de dire qu'il n'y a "aucun obstacle à la mise en application du plan".

Plus tôt dans la journée, la société Sukleen et sa compagnie-sœur, Sukomi, chargées du ramassage des ordures au Liban, ont justifié la revalorisation de leurs contrats avec l'État, arguant de "l'élargissement de la zone géographique dont les sociétés ont désormais la charge dans le cadre du plan de gestion des déchets". Sukleen et Sukomi font l'objet de plusieurs poursuites par le parquet financier.

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Le litige autour de la Sécurité de l'Etat

Sur un autre plan, le litige autour de la question du service de la Sécurité de l'Etat a empoisonné les débats. Plusieurs ministres chrétiens dénoncent un "blocus" de la part du pouvoir à l'encontre de ce service dirigé par un général grec-catholique, Georges Karaa. "Si la question de la Sécurité de l'État n'est pas abordée, je me retirerai", avait menacé le ministre de l'Économie (grec-catholique), Alain Hakim. Le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, a de son côté affirmé qu'il est "en faveur de l'application de la loi en ce qui concerne la Sécurité de l'État".

Le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, également grec-catholique, a pour sa part affirmé que la Sécurité de l'État subit "un blocus inacceptable". Il s'est également dit surpris de voir que le directeur de ce service n'ait pas été convoqué aux réunions consacrées à la sécurité.

Voulant calmer le jeu, le Premier ministre, Tammam Salam, s'est engagé à inscrire la question de la Sécurité de l'État en tête de l'ordre du jour de la prochaine séance du gouvernement.

Le ministre de l'Education, Elias Bou Saab, s'est dit inquiet pour l'avenir du gouvernement. "Le Conseil des ministres se dirige vers l'abîme", a-t-il estimé durant la réunion, faisant état de débats houleux. Ce à quoi M. Jreige à répondu, à l'issue de la réunion : "C'est peut-être M. Bou Saab lui-même qui se dirige vers l'abîme".

(Lire aussi : Constat accablant : des matières fécales, bactéries et métaux lourds dans l'eau)

La question du blé contaminé

Par ailleurs, la question des quantités de blé contaminé, dont a fait état la veille le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, s'est invitée aux débats de jeudi.

M. Bou Faour avait révélé mercredi qu'une partie du blé importé contient un parasite fongique toxique à fortes doses. Il a toutefois appelé jeudi au calme. "Il n'y a pas de raison de paniquer, mais les mesures nécessaires doivent être prises, car la situation est dangereuse et sérieuse". Le ministre de l'Economie, Alain Hakim, ne l'entendait pas de cette oreille. "Les résultats sur les échantillons examinés ont prouvé qu'il n'y a aucun problème et aucune matière cancérigène", a-t-il dit. Boutros Harb a de son côté fait savoir que le versement d'indemnités aux cultivateurs de blé a été approuvé par le gouvernement.

En outre, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a fait savoir que "l'article concernant les concours au corps diplomatique a été approuvé". "Les résultats des concours ont été validés, et 56% des candidats ayant réussi sont chrétiens", a précisé M. Bassil. Enfin, le Conseil des ministres a nommé Georges Ayda au poste de directeur général du ministère du Travail. L'affaire des réseaux télécoms illégaux, qui a fait l'objet d'une conférence de presse de M. Harb la veille, n'a, elle, pas été abordée en Conseil des ministres.

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