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Liban - Environnement

Rencontre autour d’un noyau dur de militants pour initier un « nouveau mouvement écologique »

Dans le désordre ambiant, un groupe restreint d'écologistes s'est rassemblé pour discuter de ce que pourrait être une vision claire et globale des problèmes environnementaux.

Le mouvement écologique est loin d'être nouveau au Liban. Il a même connu une sorte d'âge d'or dans les années 90. Malgré la multiplication des associations écologiques et la création de deux partis, malgré l'importance croissante que prennent les problèmes écologiques, ce mouvement n'a pas tenu toutes ses promesses. Les différends entre ces principaux acteurs y sont certainement pour beaucoup. Certains vétérans du mouvement écologique ont appelé dimanche, avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert, à une rencontre avec de jeunes militants pour lancer un processus de revitalisation de ce mouvement écologique, malmené par la cacophonie ambiante depuis l'éclatement de la crise des déchets en juillet dernier.

 

Sortir du cercle vicieux dans lequel nous a plongés le chaos dans les médias, le manque de confiance entre la population et les autorités, et l'incohérence d'une certaine société civile, tout cela suppose de refonder le mouvement écologique en question, sur les bases du savoir et des principes environnementaux définis en conformité avec la spécificité et les intérêts nationaux. Telle est l'idée principale défendue, au cours de cette rencontre, par Habib Maalouf, journaliste et militant, à l'origine de cette initiative de rassemblement. Seul un mouvement écologique vaste et uni sur des principes peut prétendre avoir une vision globale de problèmes aussi complexes que ceux de l'environnement, a-t-il estimé.

 

(Lire aussi : Crise des déchets : Quelques obstacles à aplanir avant le jour J)


« Si nous avions pu entreprendre une action organisée, nous aurions mieux contribué à la résolution de la crise sur des principes scientifiques et rationnels, a-t-il dit. Nous aurions pu intervenir dans les inévitables négociations avec les responsables. Nous aurions pu parer au manque de clarté suscité par les multiples propositions en gestation, qui ont tendance à égarer le public et qui débouchent sur l'impossibilité de trouver des solutions viables. »
Le militant a appelé les écologistes à revenir au militantisme pur et dur, et œuvrer sur des projets communs répondant à une vision globale. « Les tentatives précédentes de rassemblement ont échoué parce que nombre d'associations étaient trop engagées dans de plus petits projets, a-t-il dit. Voilà pourquoi il est important aujourd'hui de s'entendre sur des principes généraux qui devraient guider nos choix, et surtout ne jamais perdre de vue l'environnement dans son intégralité. À titre d'exemple, dans la gestion des déchets, il s'agit de comprendre que les quantités d'ordures que nous produisons reflètent notre mode de vie. Pourquoi ne prôner que le tri et le recyclage quand le principe à privilégier est la réduction des déchets, à la base, par une série de politiques préventives ? »


L'intervention de Ali Darwiche, président de Green Line, était davantage axée sur l'aspect politique des dossiers environnementaux. Il a estimé que la période d'après-guerre a débouché sur un système instauré par les chefs de guerre eux-mêmes, fondé sur le clientélisme, qui a scindé la population en deux : une partie blasée et défaitiste, et une autre qui profite du système. Pour qu'un mouvement écologique digne de ce nom réussisse, il doit arrêter d'être passif et mieux s'impliquer dans son environnement, selon lui.
Mohammad Ayoub, de l'association Nahnoo, a pour sa part présenté sa vision d'une stratégie d'action et de communication qui viserait à faire réussir les campagnes d'une quelconque future structure de rassemblement écologique.


Parmi les idées principales retenues, le fait de s'entendre sur un background idéologique clair, sur une vision à suivre, avant de proposer des technologies qui pourraient – ou non – répondre aux besoins des Libanais. Il s'agira aussi d'éviter l'ambiguïté dans les positions – parler écologie et défendre, en même temps, les intérêts d'une industrie particulière, par exemple. Il faudra vaincre la peur de l'engagement politique et parer à l'absence de l'engagement volontaire et militant.
Pour poursuivre la discussion sur ces points et décider de la forme que pourrait prendre ce mouvement écologique, qui devrait à coup sûr s'ouvrir à un public plus vaste à l'avenir, un comité de suivi a été formé à l'issue de cette première réunion.

 

 

Le mouvement écologique est loin d'être nouveau au Liban. Il a même connu une sorte d'âge d'or dans les années 90. Malgré la multiplication des associations écologiques et la création de deux partis, malgré l'importance croissante que prennent les problèmes écologiques, ce mouvement n'a pas tenu toutes ses promesses. Les différends entre ces principaux acteurs y sont certainement pour...
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