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À La Une - Liban

Crise des déchets : les entrées de Beyrouth seront bloquées lundi

Des routes de Khaldé, Dora et Hazmieh seront coupées lundi entre 6 et 10 heures du matin.

Manifestation à Choueifate contre le plan de gestion des déchets adopté par le gouvernement. Photo Facebook

Les activistes du collectif "Vous puez !" ont affirmé dans un communiqué de presse leur intention de bloquer les routes menant vers Beyrouth lundi matin afin de protester contre le plan de gestion des déchets du gouvernement. Le collectif invite "tous les citoyens à participer à la grève générale", affirmant que les routes de Khaldé, Dora (au niveau de Bourj Hammoud) et de Hazmieh (près du centre d'achat City Center) seront bloquées de 6 à 10 heures du matin. Le collectif avait promis samedi, lors d'une manifestation Place Riad Solh qu'ils allaient "paralyser le pays lundi". La campagne "Nous voulons des comptes" a quant à elle affirmé qu'elle ne participera pas à ce blocage, précisant qu'elle étudie d'autres moyens pour faire pression sur le gouvernement de Tammam Salam.

Les ministres du Travail et de l'Éducation ont, de leur côté, assuré dimanche que lundi était une "journée normale".

Au terme d'une réunion marathon, le gouvernement a adopté samedi un plan global destiné à résoudre la crise des déchets qui dure depuis le 17 juillet. Ce plan, qui prévoit des mesures temporaires immédiates, s'étale sur une période de quatre ans, au cours de laquelle une solution à long terme devra être mise en place. Les mesures temporaires immédiates comprennent l'aménagement de deux décharges sanitaires avec des centres de traitement dans les secteurs de Bourj Hammoud, dans le caza du Metn, et aux confluents du fleuve de Ghadir (dans la banlieue-sud de Beyrouth), autrement connu sous le nom de "Costa Brava". Les déchets du Beyrouth administratif seront répartis dans ces deux décharges ainsi que dans l'usine de traitement de Saïda.

La réunion du Conseil des ministres s'est tenue samedi au moment où des milliers de manifestants battaient le pavé au bas du Grand Sérail pour dénoncer l'incurie des responsables.

 

Arslane met en garde

Plus tôt dimanche, le député de Aley Talal Arslane a critiqué le plan gouvernemental. Lors d'une conférence de presse à son domicile de Choueifate, il a affirmé que "le gouvernement est défaillant selon tous les standards politiques. Il a imposé aux citoyens de choisir entre l'accumulation des déchets dans les rues et l'adoption des décharges". "Je n'accorde pas ma bénédiction (au plan), je n'y participerai pas, et nous n'accepterons pas le chaos ou la discorde confessionnelle", a martelé M Arslane.

Et de mettre en garde : "la décharge de Costa Brava (à Choueifate) ne sera pas exploitée de la manière dont ils souhaitent le faire. Nous allons exiger la présence d'experts internationaux et porter plainte car les décharges de Bourj Hammoud et Costa Brava sont contraires à la Convention de Barcelone (de 1976)"qui vise à réduire la pollution dans la zone de la mer Méditerranée et à protéger le milieu marin dans cette zone.

(Lire aussi : Crise des déchets : lundi, nous allons paralyser le pays", avertit "Vous puez!")

 

Bassil menace de recourir à la rue

Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a, de son côté, menacé dimanche de recourir à la rue si le Conseil des ministres, dont il fait partie, ne respecte pas les délais fixés. "Nous allons accorder un délai au gouvernement afin d'appliquer le plan de gestion des ordures ménagères, et s'il ne respecte pas ce délai, nous serons les premiers à manifester dans la rue", a averti M. Bassil sans préciser la durée du délai, lors d'un meeting du Courant patriotique libre qu'il dirige.

Sur le terrain, quelques manifestants se sont rassemblés dimanche matin à l'entrée de la décharge de Naamé, au sud de Beyrouth, afin d'exprimer leur opposition à la réouverture temporaire du lieu censé accueillir les ordures de la capitale, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). La décharge avait été fermée le 17 juillet dernier, marquant le début de la crise des déchets. Les habitants de Choueifate ont eux aussi manifesté leur colère dans l'après-midi, affirmant que leur région ne servira pas de décharge.

Le député Hagop Pakradounian, chef du parti Tachnag, a de son côté fait savoir qu'il ne pouvait accepter l'enfouissement des déchets dans la décharge de Bourj Hammoud. "Nous avons un droit de regard sur les opérations dans la zone, et nous ne pouvons compter sur des contreparties car les gouvernements changent", a-t-il fait savoir, avant de réclamer des éclaircissements de la part du Conseil des ministres.

Dans un communiqué lu par le ministre de l'Information à l'issue du Conseil des ministres, le gouvernement a précisé que "les municipalités où se trouveront des usines de traitement et les décharges, en l'occurence celles de Bourj Hammoud, Jdeidé-Bauchrié, Choueifate, Bourj el-Brajneh, et (celles des régions du) Chouf et de Aley, recevront des incitations financières, d'un montant de 40 millions de dollars".

M. Pakradounian a fait savoir que sa formation se prononcera de manière finale sur la question en cours de semaine prochaine.

 

Le ras-le-bol de Machnouk

Face aux critiques, le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk a, pour sa part, exprimé son ras-le-bol : "Ce que nous avons proposé c'est le tri, le traitement, le recyclage et le RDF (Refuse-Derived Fuel, ou combustible dérivé des déchets), et le reste qui sera enfoui", a expliqué M. Machnouk sur sa page Twitter. "Nous souhaitons éviter les blocages en raison des divergences de points de vue sur quelques détails, car le pays ne peut pas supporter plus qu'il ne supporte aujourd'hui, et nous en avons assez des leçons de morale", a-t-il conclu. 

 

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Autant la cause est juste, autant son traitement est stupide.Pourquoi punir les citoyens pour l'incompétence de ses dirigeants?

Yves Prevost

07 h 00, le 14 mars 2016

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Commentaires (2)

  • Autant la cause est juste, autant son traitement est stupide.Pourquoi punir les citoyens pour l'incompétence de ses dirigeants?

    Yves Prevost

    07 h 00, le 14 mars 2016

  • ET LES ENTREES DES MAISONS DES BOYCOTTEURS DE TOUTES LES INSTITUTIONS ETATIQUES ET DE L,ELECTION DE LA PRESIDENCE QUI QUJOURD,HUI EST PLUS CLAIRE QUE JAMAIS ? SINON L,ODEUR DE LA MANIPULATION SE DEGAGE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 32, le 13 mars 2016

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