Trois semaines après l'adoption par le gouvernement de la décision d'exporter les déchets, comme solution à une crise qui ne fait que s'aggraver depuis cinq mois, et après que les contrats avec les deux entreprises chargées de la « mission » eurent été finalisés (alors que la LBCI a souligné que la compagnie néerlandaise n'a pas encore présenté une garantie bancaire, son sort dépendant donc d'une décision gouvernementale), une nouvelle donne est apparue dans ce dossier épineux : certains médias locaux avaient déclaré samedi que la Sierra Leone avait accepté, en principe, d'accueillir les déchets, une information que le consul général de la Sierra Leone Donald Abed n'a pas tardé à démentir. Dans un communiqué, M. Abed a souligné que « l'information, rapportée par certains médias et réseaux sociaux, selon laquelle la Sierra Leone a donné son accord de principe, est fausse et n'a aucun fondement » . « Les autorités sierraléonaises mettent en garde contre la circulation de telles informations. Elles useront de leur droit de poursuivre en justice toute personne ayant collaboré à l'émission de fausses informations concernant la Sierra Leone, portant atteinte à sa réputation internationale », a ajouté le communiqué.
Une source proche de la commission chargée du dossier de la crise des déchets a néanmoins indiqué à L'Orient-Le Jour que le gouvernement est encore en négociation avec la Sierra Leone, mais que ce n'est pas le seul pays. « Le gouvernement est en négociation actuellement avec plus de trois pays concernant la destination des déchets qui s'amoncellent dans les rues depuis des mois. Le Liban n'exportera pas ses ordures ménagères à des pays dont les gouvernements n'en veulent pas », a ajouté la source.
Elle a également affirmé que « l'idée du traitement des déchets en vue d'en extraire les matières toxiques avant de les exporter est actuellement débattue ».
(Lire aussi : 2015, une année placée sous le signe des déchets)
« L'État devait imposer les décharges »...
Parallèlement à ce volet « technique », la dimension politique du dossier reste importante. Et c'est dans ce cadre que l'on pourrait s'interroger sur la position des ministres qui s'étaient opposés à l'exportation, dont notamment les Kataëb. Ainsi, le ministre de l'Information Ramzi Jreige a souligné, dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour que « l'État devait imposer les décharges. Le gouvernement était obligé d'opter pour l'exportation pour des raisons de temps, mais j'avais émis des réserves à ce sujet ». En ce qui concerne la Sierra Leone, le ministre a noté que le refus de ce pays « n'implique pas un refus d'autres pays ».
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commentaires (5)
Si certains pays en veulent pourquoi on ne les garderai pas chez nous , une des 1eres conséquences seraient que le fumier est utilisé pour donner de belles plantes et légumes !
FRIK-A-FRAK
15 h 37, le 11 janvier 2016