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À La Une - Repère

France : Que préparent partis et gouvernement pour reconquérir un électorat déçu ?

Des affiches électorales à Paris, le 30 novembre 2015. Photo AFP.

Plan emploi présenté par le gouvernement, refonte de l'organigramme des Républicains, ambition de "grande gauche", interrogations au Front national (FN): les principaux blocs politiques esquissent des réponses au message des urnes, après les régionales et le score historique du FN au premier tour, et tentent d'anticiper la prochaine échéance électorale de la présidentielle.

 

Au gouvernement

 

Le Premier ministre Manuel Valls. Photo Reuters.


Très engagé lors de la campagne électorale pour faire barrage au FN, le Premier ministre français Manuel Valls veut reprendre la main sur l'emploi, le chômage, quelque peu occulté par les attentats du 13 novembre et le débat sur la sécurité, mais qui restent le premier facteur de vote.

Alors que le président François Hollande s'est engagé à lier son éventuelle candidature pour la présidentielle à une diminution du chômage, les résultats se font attendre. Dès lundi, le Premier ministre a posé les premiers jalons d'une nouvelle offensive sur le front de l'emploi, promettant des "mesures nouvelles" en janvier. Dans les tuyaux, "un plan massif de formation pour les chômeurs", en préparation au ministère du Travail, un gros coup de pouce à l'apprentissage -Manuel Valls veut "mettre le paquet" sur l'apprentissage, en associant les nouveaux présidents de région- et un encouragement des emplois de service (aide à domicile, garde d'enfants, jardinage...)

Selon le ministère de l’Économie, le ministre Emmanuel Macron, aux initiatives parfois controversées à gauche, doit par ailleurs faire des propositions au Premier ministre dans la semaine, dans le cadre de la future loi Noé, présentée en janvier au Conseil des ministres.

 

A droite

 

Le président du parti LR, Nicolas Sarkozy. Photo Reuters.


Chamboule-tout dans l'organigramme du parti de droite Les Républicains (LR) qui a réuni dès lundi un bureau politique: le président du parti, Nicolas Sarkozy, s'efforce de resserrer les boulons alors que la course à la présidentielle s'annonce sans pitié.

Après une victoire en demi-teinte aux régionales, le patron a fait le ménage à la direction du parti: exit Nathalie Kosciusko-Morizet, la numéro 2, très critique envers la ligne politique de Nicolas Sarkozy. La députée de l'Essonne restera néanmoins au bureau politique et à la commission nationale d'investiture. Elle avait remis en cause, dimanche soir, la position du ni-ni prôné par Nicolas Sarkozy, se disant "heureuse" que les électeurs "n'aient pas appliqué le ni-ni" sinon les régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte-d'Azur seraient tombés dans l'escarcelle du FN. Elle est remplacée au poste de vice-président délégué par Laurent Wauquiez, jusqu'alors numéro trois. Isabelle Le Callennec est nommée vice-présidente du parti et Eric Woerth devient secrétaire général chargé du projet.
D'autres nominations devraient intervenir début 2016.

"La ligne du parti" va faire l'objet d'un Conseil national les 13 et 14 février. Le CN (l'équivalent du "parlement" du parti) élira également un nouveau président, l'actuel, Jean-Pierre Raffarin, seul autre opposant déclaré au "ni-ni", ayant annoncé son intention de ne pas se représenter.

 

A gauche

Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. Photo AFP


Rassuré d'avoir échappé à la déroute annoncée, mais marqué par le "retrait civique" de ses candidats dans le Nord et en Paca pour faire barrage au FN, le Parti socialiste (PS) ambitionne de construire un "grand parti de gauche réformateur" avant l'échéance de 2017.

"L'Alliance populaire" souhaitée par le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis devrait être portée sur les fonts baptismaux à la mi-février au travers de la publication d'un texte fondateur, a indiqué la porte-parole du PS Corinne Narassiguin. M. Cambadélis en a fait l'annonce devant les membres du Bureau national réunis lundi soir. Ce "nouveau mouvement" ne sera "pas un nouveau parti", mais une "fédération de partis, de mouvements associatifs" associant largement les citoyens. Des débats seront organisés de fin décembre à fin janvier pour nourrir le texte fondateur.

Julien Dray avait évoqué dimanche un changement de nom du PS, avant d'être rapidement corrigé par M. Cambadélis. "Le changement de nom du #PS n'est pas à l'ordre du jour. Le dépassement du #PS l'est!", avait-il twitté. Cécile Duflot, ancienne ministre écologiste, de son côté "tend la main" à François Hollande pour bâtir une "coalition" avec EELV et les communistes.

 

Au Front national

La présidente du FN, Marine Le Pen. Photo AFP

 

Fort d'un record de plus de 6,8 millions de voix, mais ayant échoué à conquérir une région, le Front national n'échappe pas au débat, lancé lundi par plusieurs voix marginales à la direction.

Jean-Marie Le Pen, président d'honneur exclu du parti, a ainsi jugé que la stratégie du FN n'était "pas parfaite". Bruno Gollnisch a lui appelé sur son blog à ne pas "s'exonérer d'un travail introspectif". Le maire de Béziers Robert Ménard, qui soutenait le candidat FN Louis Aliot en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, a appelé le parti à s'ouvrir "à des personnalités indépendantes de la droite patriote" en vue de 2017.

Dimanche soir, sa présidente Marine Le Pen, battue dans le Nord, mais plus que jamais candidate à la présidentielle, a annoncé le lancement en 2016 de "comités bleu marine" aux contours pour l'instant imprécis. Lundi, son bras droit Florian Philippot a émis le voeu d'une alliance avec "Debout la France" de Nicolas Dupont-Aignan.

 

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