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Moyen Orient et Monde - France

Grandes manœuvres politiques pour contrer l’extrême droite d’ici à 2017

La guerre est désormais ouverte au sein du parti Les Républicains avec l’annonce d’une nouvelle équipe excluant notamment le numéro deux, Nathalie Kosciusko-Morizet, critique de l’ex-chef d’État (2007-2012). Miguel Medina/AFP

À 16 mois de la présidentielle de 2017, les grandes manœuvres sont entamées en France, où la gauche au pouvoir et l'opposition de droite sont contraintes à une remise en cause urgente après un scrutin régional ayant fait monter l'extrême droite à un niveau record.
À droite, les résultats en demi-teinte des régionales ont fragilisé Nicolas Sarkozy avant une primaire prévue pour 2016. Son parti, Les Républicains, est sorti en tête mais loin du raz-de-marée espéré, avec sept régions contre cinq au Parti socialiste (PS), qui a limité la casse. La guerre est désormais ouverte au sein du parti avec l'annonce d'une nouvelle équipe excluant notamment le numéro deux, Nathalie Kosciusko-Morizet, critique de l'ex-chef d'État (2007-2012). Nicolas Sarkozy a expliqué la mise en place d'une « nouvelle équipe » chez Les Républicains par « un souci de fond et de cohérence ».
« Penser que le parti se renforce en s'épurant, c'est une vieille idée stalinienne », a répliqué Nathalie Kosciusko-Morizet, qualifiant sa relation actuelle avec M. Sarkozy de « franche, dans le genre brutal ». « L'exclusion n'est jamais une bonne réponse », a renchéri l'ex-Premier ministre Alain Juppé, principal rival de M. Sarkozy pour la primaire. Vice-présidente de LR, « NKM », comme elle est surnommée, avait réitéré dimanche soir ses critiques sur la stratégie du « ni, ni » (ni Parti socialiste, ni FN) de l'ex-chef d'État et sur sa posture face à Marine Le Pen qui consiste à lui disputer ses thèmes favoris : sécurité, immigration, identité. « Cette stratégie nous mènera dans le mur », a aussi dénoncé Bruno Le Maire, ténor en vue de la jeune génération du parti. Ex-chef d'un gouvernement de droite, comme M. Juppé, et critique de Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin a invité sa famille politique à « travailler avec le gouvernement » pour « battre ensemble » le FN.

Meilleur rempart
Dans le camp adverse, le gouvernement socialiste de François Hollande va annoncer en janvier des mesures pour l'emploi, avec notamment « un plan massif de formation pour les chômeurs » et des mesures sur l'apprentissage, a assuré le Premier ministre Manuel Valls. Le chômage endémique (3,59 millions de personnes) est le point noir de l'action du président et le principal obstacle à sa candidature à un nouveau mandat. Sa popularité a rebondi après les attentats du 13 novembre et il bénéficie de l'effet positif de l'accord international sur le climat (COP21) obtenu ce week-end. Face à la progression de l'extrême droite, il doit cependant élargir son électorat et engranger des résultats de ses réformes économiques, pour être au deuxième tour de la prochaine présidentielle.
« Les responsables politiques de tous bords doivent pouvoir quand c'est nécessaire construire ensemble », avait plaidé dimanche le Premier ministre socialiste Manuel Valls, pour qui « le danger de l'extrême droite n'est pas écarté ». Le « front républicain » gauche-droite, qui a permis de faire barrage au FN aux régionales, peut servir à présenter François Hollande comme le meilleur rempart face à Marine Le Pen en 2017, juge-t-on dans son camp. Proche du chef de l'État, le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, a avancé hier l'idée d'un « grand parti de gauche réformateur » tourné vers d'autres sensibilités et la société civile pour « régénérer » le PS qui « ne fait plus envie ».

« Rien ne pourra nous arrêter »
La formation d'extrême droite Front national (FN) n'a pas réussi dimanche à conquérir la moindre région. En revanche, elle a consolidé son poids dans le paysage politique. Pour cet ultime test avant la présidentielle, le parti a atteint le record historique de 6,8 millions de voix. « Rien ne pourra nous arrêter », a d'ailleurs clamé sa présidente, Marine Le Pen, dénonçant « les dérives et les dangers d'un régime à l'agonie », après sa défaite en forme de camouflet dans le nord face à un adversaire de droite soutenu par la gauche.
« La dynamique du FN, elle est bien là. (...) Pour l'instant, la digue a tenu mais le FN progresse continument dans le pays et à un moment, la digue va se rompre », juge le politologue Stéphane Rozès. « Ce serait une illusion de penser que les partis politiques peuvent se passer de réflexions stratégiques sur les raisons profondes de (sa) progression. »
Enfin, l'influent quotidien Le Monde a appelé hier les responsables français à « agir avant la catastrophe ».

(Source : AFP)

À 16 mois de la présidentielle de 2017, les grandes manœuvres sont entamées en France, où la gauche au pouvoir et l'opposition de droite sont contraintes à une remise en cause urgente après un scrutin régional ayant fait monter l'extrême droite à un niveau record.À droite, les résultats en demi-teinte des régionales ont fragilisé Nicolas Sarkozy avant une primaire prévue...

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