Le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, a tenu dimanche une conférence de presse, trois jours après le double attentat-suicide de Bourj el-Brajneh, qui a fait plus de 40 morts jeudi, dans la banlieue sud de Beyrouth. Livrant de nouvelles informations sur les membres identifiés du réseau terroriste responsable de l'attentat, le ministre a prévenu que cette attaque ne sera pas la dernière.
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L'hôpital Rassoul el-Aazam visé
Saluant "le véritable exploit des services de renseignement des FSI qui ont identifié l'ensemble des membres du réseau responsable de l'attentat de Bourj el-Brajneh en 48 heures", le ministre a indiqué que "le réseau était composé de sept kamikazes". "L'opération devait viser à l'origine l'hôpital Rassoul el-Aazam", dans le quartier de Bourj el-Brajneh, a révélé M. Machnouk.
Il a également annoncé l'arrestation de neuf personnes, dont sept Syriens, en lien avec les attentats suicide. "Jusqu'ici, nous avons arrêté sept Syriens et deux Libanais", a déclaré Nohad Machnouk, précisant que parmi les personnes interpellées figurent un Libanais qui comptait commettre un autre attentat suicide ainsi qu'un trafiquant qui avait fait traverser à certaines de ces personnes les frontières depuis la Syrie.
M. Machnouk a adressé un message ferme à l'égard des passeurs qui facilitent le passage de clandestins à travers la frontière libano-syrienne. "Vous contribuez à l'assassinat de Libanais et vos responsabilités sont aussi importantes que celles des kamikazes", a-t-il assuré, indiquant qu'un ou plusieurs kamikazes sont arrivés sur le territoire libanais par le Hermel, dans la zone frontalière.
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Le Liban dans la ligne de mire
En outre, le Libanais équipé d'une ceinture explosive qui a été arrêté à Tripoli avait pour objectif de commettre un attentat-suicide dans le quartier de Jabal Mohsen, a indiqué le ministre. Vendredi, le procureur général près la Cour de cassation libanaise, le juge Samir Hammoud, avait évoqué un éventuel lien avec un suspect arrêté la veille à Tripoli, et qui comptait apparemment perpétrer un attentat-suicide simultané dans la capitale du Nord.
M. Machnouk a toutefois prévenu que l'attentat de Bourj el-Brajneh ne sera pas le dernier, critiquant le manque d'attention de la communauté internationale. "L'attentat de Bourj el-Brajneh ne sera certainement pas le dernier", a prévenu le ministre de l'Intérieur, assurant que les terroristes "ont clairement décidé d'attaquer le Liban". "Contrairement à la Syrie ou le Yémen, le Liban est absent des écrans radar de la communauté internationale", a-t-il estimé.
Pour faire face aux menaces terroristes, M. Machnouk a estimé que seule la stabilité politique permettrait d'assurer durablement la sécurité du Liban. "Le Liban n'est pas un incubateur pour le terrorisme", a-t-il assuré, estimant que "les déclarations, la veille, de Hassan Nasrallah sont sérieuses et responsables, et Saad Hariri s'est solidarisé avec ces propos". La veille, le secrétaire général du Hezbollah avait déclaré que "les terroristes cherchent à semer la discorde entre les Libanais, les Palestiniens et les réfugiés syriens", mettant en garde contre une guerre sunnito-chiite.
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commentaires (4)
"Boursouflé", est-ce à cause du Hommosss ou du cigare Havane sis Äâmchîte ?
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
15 h 01, le 17 novembre 2015