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Liban - Reportage

« Ce porc a ouvert sa veste en hurlant Allah Akbar ! »

Dans la forme, le double attentat terroriste à Bourj el-Brajneh est différent des précédents, dans le sens où ses commanditaires ont voulu faire mal, excessivement mal, au Hezbollah. Marwan Tahtah/AFP

Le sang des victimes n'a pas encore séché dans l'étroite ruelle commerçante de la husseiniyé, sur les lieux du double attentat-suicide. Ici, il est partiellement recouvert de carton, pudeur oblige. Quelques mètres plus loin, il se mélange aux débris de vitres qui jonchent le sol, aux chaussures dépareillées aussi. L'alarme d'une voiture défoncée n'en finit pas de sonner, sous une façade éventrée par le souffle, à quelques mètres de la husseiniyé (lieu de culte chiite) et de l'école de bienfaisance visées par la deuxième explosion. Des voisins se retrouvent et s'enlacent. D'autres, pendus à leur téléphone portable, se frappent la tête en signe de désespoir. Une femme de couleur pleure son frère blessé.

Le déroulement du drame
Tenus à l'écart, derrière une rangée de barbelés, les habitants hagards, encore sous le choc, observent les enquêteurs des services de renseignements à l'œuvre. Ces derniers viennent tout juste d'entamer leur travail de fourmi, à la recherche d'indices, d'informations, de restes humains. Ils sont encadrés par l'armée libanaise, mais aussi et surtout par les miliciens du Hezbollah en nombre imposant, armés jusqu'aux dents, le visage fermé, qui ont bouclé la totalité du secteur.

Des heures après le drame, des habitants n'ont toujours pas quitté leur balcon. D'autres errent, à la recherche d'un proche à consoler, d'un voisin avec lequel partager sa colère. D'abord muettes, les langues se délient. « Il était 17h30, lorsque deux kamikazes, descendus d'une mobylette, se sont fait exploser devant la boulangerie Makké, raconte un partisan du Hezbollah. Mais seule la ceinture d'explosifs de l'un d'entre eux a été actionnée, tuant les deux hommes », dit-il. C'est alors qu'un troisième kamikaze s'est mis à courir vers la mosquée, située juste en face de la husseiniyé où des fidèles étaient réunis pour réciter la prière du jeudi soir, à une cinquantaine de mètres de la première explosion.
« Ce porc a ouvert sa veste en hurlant Allah Akbar ! » crache un habitant de la famille Karout. « Un jeune homme du quartier s'est précipité vers lui et l'a enlacé, soucieux de lui couper l'accès à la mosquée. Le kamikaze s'est alors fait exploser en pleine rue, à l'entrée du lieu de culte et de l'école, trois minutes à peine après la première explosion. » Fort heureusement, les élèves étaient déjà rentrés chez eux.

Désormais, le nom de Adel Termos est sur toutes les lèvres. Chacun rend hommage à sa manière à ce héros, père de trois enfants, qui s'est sacrifié pour sauver des vies. On raconte aussi qu'un « quatrième kamikaze a été appréhendé par le Hezbollah avant de se faire exploser », de même que « des ressortissants syriens, par mesure de sécurité ». Des propos difficiles à confirmer.

 

 

Le souk populaire touché
Dans ce quartier populaire surpeuplé où se côtoient, non loin de l'hôpital al-Rassoul al-Aazam, des habitants défavorisés du Sud, de la Békaa et de la banlieue sud, la tristesse se lit sur les visages. On revit en boucle les deux explosions. « La maison en a tremblé », raconte un garçonnet. « Le quartier tout entier a été secoué », renchérit une voisine. Les habitations sont si modestes. « Ça fait mal. Ils ont touché le souk populaire de Bourj el-Brajneh », lance une habitante. Excédée par le cordon sécuritaire déployé par l'armée, elle s'en prend à un soldat. « Laissez-nous passer, nous habitons dans la rue. Où étiez-vous donc au moment du drame ? Vous n'étiez même pas là », lui crie-t-elle, dans un sanglot.

Hassan Ammar, un habitant, n'en revient pas. Sa fille de 12 ans est sortie de l'école de la husseiniyé sept minutes à peine avant l'explosion. Son frère, lui, tient un stand de vêtements, à quelques mètres des lieux des deux attentats. « Ils sont tous deux sains et saufs, mais ceux qui sont morts sont nos amis, nos voisins, nos proches », observe-t-il tristement.
« Ce drame unira-t-il les Libanais ? Je l'espère, sincèrement », pense tout haut un homme qui a grandi dans ce quartier et fréquenté son école. Mais pour l'instant, il ne peut que penser avec révolte et indignation à ceux qui ont perdu la vie dans cet attentat inutile.

 

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Ils ont dit sur l'attentat de Bourj el-Brajneh

Le sang des victimes n'a pas encore séché dans l'étroite ruelle commerçante de la husseiniyé, sur les lieux du double attentat-suicide. Ici, il est partiellement recouvert de carton, pudeur oblige. Quelques mètres plus loin, il se mélange aux débris de vitres qui jonchent le sol, aux chaussures dépareillées aussi. L'alarme d'une voiture défoncée n'en finit pas de sonner, sous une...

commentaires (14)

Ils se traitent de "Porcs", et viennent après nous bassiner avec les judéo-sionisto-maçonniques "complots" !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 31, le 13 novembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (14)

  • Ils se traitent de "Porcs", et viennent après nous bassiner avec les judéo-sionisto-maçonniques "complots" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 31, le 13 novembre 2015

  • il faut etre libanais avant pour pouvoir comprendre la nuisance du hezb au liban !!

    Bery tus

    13 h 29, le 13 novembre 2015

  • Ce "Porc" ! Pourquoi pas Klebs alors ? Ils se traitent entre "eux" de klebs et de porcs, et ils viennent nous parler après de judéo-sionisto-maçonniques "comPlots" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 13, le 13 novembre 2015

  • Putz quel cauchemar ! Les mots sont introuvables pour exprimer la révolte devant ce crime colossal. Ces salauds iront en enfer et seront accueillis chacun par 70 démons !

    Halim Abou Chacra

    11 h 48, le 13 novembre 2015

  • EST CE UNE MAUVAISE SURPRISE CET ATTENTAT ? TOUS LES GENS QUI PENSENT UN PEU PLUS QUE LEUR NEZ NE SONT PAS SURPRIS. ON DIT DENT PAR DENT OEIL PAR OEIL N'EST CE PAS ? LE MALHEUR C'EST QUE LES GENS INNOCENTS CE SONT EUX QUI PAYENT LE PRIX À LA PLACE DES RESPONSABLES CES MERCENAIRES IRANO/SAOUDIEN CACHÉ DANS UN BUNKER SOUS LA TERRE OU À L'ÉTRANGER DANS UN GRAND HÔTEL À DONNER LES ORDRES.

    Gebran Eid

    11 h 07, le 13 novembre 2015

  • En Afghanistan au Pakistan la résistance du hezb est absente pourtant, quelles seraient les raisons de cette acharnement alors ? En Égypte en Lybie en Somalie et ailleurs non plus point de hezb résistant et c'est pas des chiites qui meurent. Il faudra chercher plus loin les raisons de cet acharnement barbare que dans l'immersion du hezb en syrie, comme du côté d'une connivence avec ordres du maître sioniste juif d'Israël à son esclave bensaoud. Vaillants combattants du hezb ne vous laissez pas abattre votre combat est juste il ne se terminera que par une debandade des ces coalisés comme en 2000 ou pendant 18 ans on avait les mêmes réactions chaque fois que vous aviez le dessus sur le terrain. N'oubliez pas que les usurpateurs aussi tuaient les civils devant cette impuissance à vous soumettre. on a vu leur fin en 2000. et en 2006. Leur force est que vs n'employez pas les mêmes méthodes. Et c'est aussi votre force courageux combattants du JUSTE.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 54, le 13 novembre 2015

  • PLUS QUE BARBARE... HORRIBLE ! NOS COEURS SONT AVEC LES FAMILLES DES VICTIMES AVEC NOTRE COMMUNAUTÉ CHIITE ET AVEC LE HEZBOLLAH... MAIS... N'EST-IL PAS TEMPS POUR QU'IL REFASSE SES CALCULS... DE SE RETIRER DE LÀ Où çA NE LE REGARDE PAS ET DE SE REPLIER AU SEIN DE LA FAMILLE LIBANAISE QU'IL DEVRAIT TOUTE RESPECTER ET DE CONFIER LA DÉCISION DE GUERRE ET DE PAIX À QUI DE DROIT... AU LIEU D'EXACERBER PAR SES INTERVENTIONS LES SENTIMENTS DE HAINES RELIGIEUSES DANS LE PAYS ET LES PAYS DE LA RÉGION ?

    LA LIBRE EXPRESSION. VERITES ! EQUITE !

    08 h 54, le 13 novembre 2015

  • Ce n'est que la continuation des conséquences des actions du Hezbollah en Syrie et au Liban. Et dire que nous ne sommes qu'au début de ce qui est encore a venir. Il est temps que le peuple de tout bord demande des comptes. Non pas a l’Armée, comme cette dame qui s'en prend injustement au soldat, mais a ceux pour lesquels elle a voté et qui ne remplissent pas leurs obligations constitutionnelles et leurs devoir envers la patrie. Il faut que tous retournent a la légalité, aux institutions étatiques, aussi branlantes soit elle, et mettre la pression sur les députés pour améliorer les choses sans cela nous allons droit vers un nouveau 1975 et ...

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 41, le 13 novembre 2015

  • "Ce drame unira-t-il les Libanais ? Je l'espère, sincèrement, pense tout haut un homme qui a grandi dans ce quartier." ! Les unir pour faire quoi ? Pour continuer à s'attaquer à des Syriens chez eux ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 46, le 13 novembre 2015

  • "Une habitannnte, excédééée par le cordon sécuritaire déployé par l'armée, s'en prend à un soldat : Laissez-nous passer ! Où étiez-vous donc au moment du drame ? Vous n'étiez même pas là, lui crie-t-elle, dans un sanglot." ! Mais, äâïynéééh, où était, plutôt, le héZébbb ? Toujours en sœur-syrie ? A Qoussaïr ou au Qalamoûne ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 32, le 13 novembre 2015

  • "On raconte aussi que des ressortissants syriens ont été appréhendés par ce héZébbb, par mesure de sécurité." ! La "chasse aux sorcières" continue ? Alors que ces kamikazes sont probablement des Libanais ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 28, le 13 novembre 2015

  • Merci monsieur Hassan Nasrallah!

    Yves Prevost

    06 h 26, le 13 novembre 2015

  • Ils usent des mêmes méthodes que le Hamaj en Israël !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 24, le 13 novembre 2015

  • et voila l'implication militaire en syrie nous apporte la guerre ou les malheurs de celle ci jusqu'à dans nos familles nos proches nos amis nos connaissances .. Allah yerham kul el mawta et que Dieu donne la force au survivant de vivre ce drame ..

    Bery tus

    02 h 55, le 13 novembre 2015

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