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Liban - Commémoration du 13 octobre 1990

L’agression syrienne occultée lors du rassemblement organisé devant le palais de Baabda

Plusieurs milliers de partisans du Courant patriotique libre se sont rassemblés devant le palais présidentiel de Baabda pour la commémoration du 13 octobre 1990, date de l'offensive syrienne contre Baabda et Yarzé. Une occasion pour les manifestants de réclamer une fois de plus l'accession de leur leader à la magistrature suprême.

Des convois de voitures venus des différentes régions du pays se dirigeant vers le palais présidentiel de Baabda. Photo Michel Sayegh

L'espace d'une matinée, les rues menant au palais présidentiel de Baabda ont vibré sous les pas de plusieurs milliers de partisans du Courant patriotique libre (CPL). Venus des différentes régions du pays – certains inconditionnels du parti ont même érigé leurs tentes dans le périmètre du palais dès la veille –, l'immense foule tenait à montrer son soutien indéfectible au général Michel Aoun. Elle réclamait, à l'occasion de la commémoration des événements du 13 octobre 1990, l'accession de son leader à la magistrature suprême.

Le paysage rappelait sensiblement celui des années 1989-1990, lorsque les partisans du général Aoun, alors chef du cabinet transitoire, investissaient la cour extérieure du palais de Baabda, faisant fi des bombes syriennes, pour exprimer leur appui inconditionnel à l'armée et à celui qui combattait pour « la liberté, la souveraineté et l'indépendance du pays ». À une différence près. Dans les années 1989-1990, la lutte menée par Michel Aoun était ouvertement dirigée contre l'occupation syrienne et l'ingérence du pouvoir baassiste dans les affaires libanaises, alors qu'hier, aucune allusion à la Syrie et à l'agression des troupes de Damas, en ce 13 octobre 1990, contre Baabda et Yarzé, sans compter d'autres régions chrétiennes du Metn-Nord, n'a été faite, notamment dans le discours de Michel Aoun.

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« Je suis venue continuer ce que nous avions commencé en 1990 », confie Lisette, se remémorant les membres de sa famille « tués par les soldats syriens » ce jour-là. « Nous avons été élevés suivant une même valeur : aimer l'armée et respecter le Liban, ajoute-t-elle. Michel Aoun respecte ces valeurs. Il tient toujours le même discours. »

« Union entre la Résistance et le CPL »

« Aoun est la dignité du peuple » ; « Une nation dont les leaders sont Aoun et Nasrallah (en référence au secrétaire général du Hezbollah) et dont le pilier est le Christ ne saurait plier l'échine » ; « C'est ici que le temps s'est arrêté... et c'est à partir d'ici qu'il continuera... Tout ce qui reste est de la "prostitution" » ; « Aoun et nous-mêmes sommes incontournables. Nous voulons récupérer la maison du peuple » ... Autant de slogans brandis sur des banderoles portées par les partisans de Michel Aoun.

Drapeaux orange à la main, T-shirts aux couleurs de la formation, grands et petits occupent toute la zone s'étendant de la bifurcation menant à la route du palais présidentiel, au niveau du faubourg Saint-Jean, jusqu'au collège de La Sagesse. Certains même hissent un immense drapeau russe, estampé d'une grande croix orthodoxe. Des portraits de l'ancien chef des commandos, le général Chamel Roukoz, et de Michel Aoun en treillis sont également brandis.

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Des écrans géants, installés pour l'occasion, permettent à la foule orange de suivre le déroulement de la cérémonie. Des chants à la gloire de Michel Aoun sont diffusés par haut-parleurs. Deux stands sont également mis en place, à l'intention de ceux qui désireraient s'affilier au CPL.
« Nous soutenons l'union entre la Résistance (en référence au Hezbollah) et le CPL, affirme Roger. Ils veulent rompre cette entente, mais ils ne réussiront pas à le faire. Nous ne comprenons rien à la politique, mais nous savons déceler les personnes honnêtes ! »

En mémoire des soldats tombés au champ d'honneur...

La cérémonie, à laquelle ont pris part le président du CPL, Gebran Bassil, des députés du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, et des cadres du parti, débute par une allocution de Pierre Raffoul, membre du directoire du CPL, qui estime que « le général Aoun est la cause d'un pays et d'un peuple ». « C'est la planche du salut qui sauvera le Liban et les Libanais de la corruption généralisée dans la pensée de certains responsables », insiste-t-il.

Suivent des prières à la Vierge Marie et une récitation des versets du Coran. Le général Paul Matar et la fille du général Georges Zohrob, mort au combat, énumèrent par la suite les noms des nombreux civils et soldats tombés en ce 13 octobre 1990. Aucune mention n'est toutefois faite des nombreux civils et militaires tenus en captivité jusqu'à ce jour par le régime syrien, et dont le sort reste toujours inconnu.

(Lire aussi : Nidal Tohmé : Ceux qui se souviennent du 13 Octobre sont-ils restés fidèles à cette commémoration ?)

Après que le chef du CPL, Gebran Bassil, eut déposé une gerbe de fleurs devant le mémorial des Martyrs, Colette Zohrob, veuve de Georges Zohrob, et les généraux à la retraite Fouad al-Achkar et Michel Aouad témoignent de leurs souvenirs des événements de ce jour. Samedi, M. Bassil avait déposé des gerbes de fleurs à Bsous et à Dahr el-Wahch, caza de Aley, où de nombreux soldats avaient été tués par les forces syriennes. Des fleurs ont également été déposées devant des mémoriaux sur l'ensemble du territoire.
« Si on veut que le Liban devienne une nation modèle comme les pays européens, il faut que Aoun soit élu à la tête du pays. Dans le cas contraire, je pense qu'il vaudrait mieux émigrer », affirme Ziad, un ancien des « Ansar » (volontaires ayant combattu avec l'armée).

Karl, un jeune du Metn, confie avoir décidé de participer à cette manifestation « en mémoire des militaires morts au combat ». Même son de cloche chez son ami Roger, dont l'oncle a été tué lors des affrontements de Dahr el-Wahch. « Nous ne les avons pas oubliés, souligne-t-il. Ce qui n'est malheureusement pas le cas du gouvernement ou du commandement de l'armée. »

Samir, un sexagénaire, insiste de son côté sur la nécessité que « le Liban redevienne un pays de charité et de paix ». « Regardez où ils nous ont menés, s'insurge-t-il. Le Liban n'a jamais été un pays caractérisé de terrorisme. Il a toujours été le pays de paix et du don de soi. J'aimerais que les responsables se remettent en question avant que le peuple et le pays ne les jugent. »

Des partisans du CPL interrogés sur place confient « ne pas pouvoir oublier nos martyrs et nos amis tués en ce jour par les soldats syriens ». Ils réitèrent leur appel à « l'élection d'un président fort », « à des législatives sur base de la proportionnelle », « à la réforme initiée par le général » ... « Ce qui diffère Michel Aoun des autres responsables politiques c'est que ces derniers considèrent le Liban comme une société SAL et œuvrent à se partager le gâteau, au moment où le général est un homme honnête qui a des droits », affirme Georges, venu dans un convoi de Aïn el-Delb, au Liban-Sud.

La commémoration du 13 octobre 1990 s'achève par le discours de Michel Aoun (voir par ailleurs). Une minute de silence est par la suite observée en mémoire de l'ancien député et ministre Élias Skaff, décédé samedi des suites d'une longue maladie. La foule commence à se disperser... dans l'attente du prochain appel de son leader.


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L'espace d'une matinée, les rues menant au palais présidentiel de Baabda ont vibré sous les pas de plusieurs milliers de partisans du Courant patriotique libre (CPL). Venus des différentes régions du pays – certains inconditionnels du parti ont même érigé leurs tentes dans le périmètre du palais dès la veille –, l'immense foule tenait à montrer son soutien indéfectible au...

commentaires (4)

LE PIRE DANS CA C'EST QUE LES FL ONT TELLEMENT DONNER AU LIBAN QU'IL Y AVAIT UN PRE-CARRE OU LES SYRIENS N'ONT JAMAIS PU ENTRER ... CE N'EST QU'APRES LA FAMEUSE GUERRE DE AOUN CONTRE GEAGEA QUE CET "MENTA2A HORRA" A ETE ENVAHIS PAR L'ARMEE SYRIENNE OU ILS ONT COMMIS LES CRIMES LES PLUS ABJECTE CONTRE LA POPULATION !! publier svp

Bery tus

15 h 12, le 12 octobre 2015

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Commentaires (4)

  • LE PIRE DANS CA C'EST QUE LES FL ONT TELLEMENT DONNER AU LIBAN QU'IL Y AVAIT UN PRE-CARRE OU LES SYRIENS N'ONT JAMAIS PU ENTRER ... CE N'EST QU'APRES LA FAMEUSE GUERRE DE AOUN CONTRE GEAGEA QUE CET "MENTA2A HORRA" A ETE ENVAHIS PAR L'ARMEE SYRIENNE OU ILS ONT COMMIS LES CRIMES LES PLUS ABJECTE CONTRE LA POPULATION !! publier svp

    Bery tus

    15 h 12, le 12 octobre 2015

  • La fête des boSSfèèèrs (h)amers sera commune à tous les chréti(e)ns oranginés et à tous les chïïtes Per(s)cés. Ils rendront des hommages au soldat disparu à Yârzéh ou à Dahrélwahéch. Et même à l’haSSine dans son bunker ! Ils inaugureront 1 new Marina entre Tabarga et Nahrélkaléb, 1 new Down Town à Râbïyéh et dévoileront un buste de l’aigri bigaradier en treillis ; moult statuettes de lui de Jbééél au Késsérwéééne et 1 allégorie en plâtre des gendres ou neveux avec ou sans bérets sur le côté en style frères Säâdéh…. dans les cordés ! Ils égorgeront les moutons et feront la fête. Ce sera carnaval dans leurs 2 ou 3 Cazas. Il y aura messes et vêpres dans les églises et les monastères. Ce sera jour d’extase. Il y aura même des reconstitutions, e.g. le retour de boSSfaïr de sa longue fuite, l'agression des Chemises Noires Chiffonnées en Mai, le dernier procès de Féééïyiz Karam à Äâdlïyéh et, le soir, on jouera un vaudeville du fils Réhbééénéh le smîîîc devant tous leurs oranginés pressées. Harrîssâh se retournera à nouveau maybe(h) vers le Ftoûh-Késsérwéééne. Et les danseuses de Dabbkéhs seront bien épilées. Partout. Il y aura des ristournes sur la facture d’électricité bidon pour les seuls oranginés et pour les Perscés de Dâhïyéééh. Partout les fêtes foraines et attractions indigènes seront gratuites. A condition que les bossféRàriens niais ne puissent moufter 1 seul mot de politique. Mais pourront boire de l’arack baladéh frelaté toute la nuit ! Ce sera déjà ça de gagné.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 55, le 12 octobre 2015

  • L'agression syrienne occultée... aucune allusion à la Syrie... Evidemment, selon la citation "On ne parle pas de corde dans la maison d'un pendu". De la démagogie rien que de la démagogie sur toute la ligne jusqu'à l'écoeurement.

    Un Libanais

    10 h 44, le 12 octobre 2015

  • PAUVRE LISETTE... KARL... ROGER ET AUTRES... ILS SONT DE BONNE FOI... MAIS ? ILS SONT A PLAINDRE VRAIMENT ! QUAND A UNE NATION DONT LES PILIERS SONT AOUN ET NASRALLAH... ET LE CHRIST ?... CHOU HAL MAZHA ? C,EST DU FAKIH QU,IL FAUT PARLER...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 20, le 12 octobre 2015

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