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Lifestyle - La bonne nouvelle du lundi

La productrice libanaise Sabrina Chammas frappe à la porte des oscars

Coupures d'électricité, crise économique, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, « L'Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Capture d’écran de la bande-annonce du documentaire « Looking at the Stars », produit par Sabrina Chammas, récompensé par une médaille d’or aux Students Academy Awards.

La nouvelle génération du cinéma libanais s'est trouvée une nouvelle pépite outre-Atlantique. Le 17 septembre dernier, le documentaire Looking at the Stars a remporté la médaille d'or remise par l'Académie des oscars lors de la 42e cérémonie des Student Academy Awards, l'équivalent des oscars du film étudiant, qui s'est déroulée à Beverly Hills.
Ce documentaire sorti en 2014, qui raconte le quotidien de jeunes danseuses étoiles souffrant de déficience visuelle dans une école de danse de São Paulo, au Brésil, a été coproduit par Sabrina Chammas, une jeune Libanaise qui commence à se faire un nom à Hollywood.
C'est en effet sa deuxième incursion dans le cercle fermé des oscars. En 2013, elle a travaillé dans l'équipe de production du documentaire Al-Midan, nominé par l'Académie, qui suit un groupe de révolutionnaires égyptiens dans sa lutte contre le régime.
La jeune femme est née et a vécu 17 ans au Liban avant de s'envoler pour les États-Unis, en 2006, pour ses études. Après avoir obtenu un diplôme en arts et communication à l'Université de Boston, elle s'inscrit à l'Université de Californie du Sud (USC), la prestigieuse école de cinéma de Los Angeles, tout près des studios d'Hollywood, où elle obtient un diplôme en production. Elle vit aujourd'hui à Vancouver, au Canada.

« Atteindre le plus de gens possible »
« Cette reconnaissance est très importante pour mon équipe et moi. C'est un encouragement que nous apprécions énormément », réagit Sabrina Chammas, interrogée par L'Orient-Le Jour. Se prend-elle à rêver de la récompense suprême du cinéma américain ? « Nous ne dirions pas non à un autre oscar, mais le but ultime est d'atteindre le plus de gens possible avec ce film », répond humblement celle qui a aussi été assistante de production sur le film Gibran. Après avoir été primée, Sabrina Chammas s'attelle d'ailleurs à transformer le documentaire en film de 90 minutes.
D'autres anciens lauréats des Student Academy Awards, créés en 1972, comme les réalisateurs Robert Zemeckis et Spike Lee, ont fini par être récompensés lors de la cérémonie-reine des oscars. 42 d'entre eux ont été nominés et neuf ont remporté la petite statuette.
L'idée de Looking at the Stars lui a été soufflée par Alexandre Peralta, le réalisateur du film et son camarade de promotion à l'USC, avec qui elle a déjà travaillé.
« Nous voulions tout d'abord dessiner le portrait complet et réaliste de la vie de ces jeunes filles aveugles qui veulent être considérées comme des danseuses professionnelles et vivre comme tout le monde », souligne cette passionnée d'art. « Nous espérons qu'après avoir vu le film, certains suivront l'exemple de l'école de danse et donneront plus de chance aux aveugles et autres handicapés, et leur accorderont davantage de droits. Nous voulions montrer que les personnes handicapées sont très capables et que rien n'est impossible », poursuit-elle.

« Faire le bien dans le monde »
Sabrina Chammas estime en effet que le cinéma doit servir à montrer les dures réalités de la société, avec le secret espoir de réveiller les consciences. « Le cinéma est une forme de communication de masse, un outil très puissant qu'il faut, à mon sens, utiliser pour faire le bien dans le monde et contribuer aux causes humanitaires », relève-t-elle.
C'est précisément le but qu'elle souhaitait atteindre en 2010 lorsqu'elle réalise son tout premier court-métrage documentaire consacré aux enfants des rues au Liban.
Dans les films qu'elle réalise ou produit, Sabrina Chammas aime raconter les histoires de petites gens qui poursuivent leurs rêves même s'ils semblent inaccessibles. Cette année, elle a par exemple produit un court-métrage, The Magic Shoes, qui raconte l'histoire d'un jeune Iranien de neuf ans, vivant à Los Angeles en 1992, persuadé qu'une paire de chaussures de sport lui permettra de voler. Dans Residence Break, sorti en 2011, elle raconte l'histoire d'une vieille femme qui veut s'échapper de son hospice pour pouvoir aller danser.
Que pense Sabrina Chammas du cinéma libanais ? « Je suis impressionnée par les progrès du Liban dans ce domaine, explique-t-elle. De plus en plus de films sont tournés au Liban et le cinéma commence enfin à être reconnu comme une industrie qui a sa place. » Ce constat encourageant la conduira-t-elle à venir travailler dans son pays natal ? « J'aimerais un jour retourner au Liban et travailler sur des films libanais mais, pour le moment, je veux gagner en expérience », répond-elle.


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commentaires (1)

Merci et bonne chance Sabrina.Merci de continuer, d' aller de l' avant. Merci aussi à tous les cinéastes, les écrivains,les peintres, les photographes, les sculpteurs, les conteurs,merci aux artistes créateurs Libanais tous réunis, Depuis 1975 vous êtes pratiquement notre seul poumon. 2015: Heureusement qu' il y a encore une source de créativité chez nous car l' air y est bien trop insalubre et la pollution actuelle un véritable fléau, un cataplasme qui va engluer nos pauvres citoyens dans Dieul seul sait quelles complications pulmonaitres et autres comme si toutes ces années de misère n' étaient pas cher payées. Alors nous n' avons plus d' autre choix que de nous accrocher à vous pour ne pas mourir asphyxiés. Najla Misk Malhamé

Najla Misk Malhame

22 h 49, le 12 octobre 2015

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Commentaires (1)

  • Merci et bonne chance Sabrina.Merci de continuer, d' aller de l' avant. Merci aussi à tous les cinéastes, les écrivains,les peintres, les photographes, les sculpteurs, les conteurs,merci aux artistes créateurs Libanais tous réunis, Depuis 1975 vous êtes pratiquement notre seul poumon. 2015: Heureusement qu' il y a encore une source de créativité chez nous car l' air y est bien trop insalubre et la pollution actuelle un véritable fléau, un cataplasme qui va engluer nos pauvres citoyens dans Dieul seul sait quelles complications pulmonaitres et autres comme si toutes ces années de misère n' étaient pas cher payées. Alors nous n' avons plus d' autre choix que de nous accrocher à vous pour ne pas mourir asphyxiés. Najla Misk Malhamé

    Najla Misk Malhame

    22 h 49, le 12 octobre 2015

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