Il est optimiste et déterminé à clôturer au plus tôt le dossier des ordures, « la semaine prochaine, si Dieu le veut ». Avec un bémol toutefois. « Certaines parties politiques ne veulent pas que les poubelles soient ramassées des rues. Elles ne veulent pas nous permettre de travailler pour le pays. Elles poussent à la discorde et refusent de signer les décrets d'application du plan de résolution de la crise. »
C'est dans cet état d'esprit que le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, chargé du dossier des déchets, a commenté hier pour L'Orient-Le Jour la réunion de suivi sur la crise qu'il a tenue au Grand Sérail, avec le Premier ministre, Tammam Salam, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, et le président du Conseil de développement et de la reconstruction, Nabil Jisr. Il évite toutefois de nommer la partie qu'il montre du doigt. « Je n'accuse pas les mouvements de protestation populaire », tient-il à préciser. « Nous travaillons dur, assure le ministre, la voix prise par un refroidissement. Nous avons fait signer aujourd'hui les décrets nécessaires, en dépit de ceux qui ont refusé de les signer. » M. Chehayeb assure que la commission chargée de la crise des ordures « fait son maximum » pour que les poubelles soient ramassées des rues le plus tôt possible.
(Pour mémoire : Dix leçons, entre autres, à tirer de la crise des déchets...)
La solution imminente porte sur l'aménagement de deux décharges sanitaires. La décharge de Srar, dans le Akkar, est déjà « en voie d'aménagement, afin d'être en conformité avec les normes sanitaires requises ». Elle a été confirmée à l'issue de pourparlers menés par le ministre de l'Intérieur avec les notables de la région, malgré certaines réticences exprimées par les municipalités et les habitants. « Les travaux sont déjà bien avancés », affirme-t-il. « Une seconde décharge sera aménagée dans la Békaa, dans un site qui sera déterminé incessamment par les forces actives de la région », note le ministre, sans en dire plus sur le lieu exact de cette décharge. « Il faut tenir compte de nombreux facteurs dans le choix du site, la situation démographique de la région, l'aspect sécuritaire et enfin les facteurs environnementaux », observe-t-il à ce titre. Quant à la décharge de Naamé, « elle ne sera rouverte que pour sept jours, promet le ministre de l'Agriculture, le temps que soient dégagées les ordures qui jonchent les rues ».
Qu'en est-il des revendications populaires de tri à la source ? « Cela dépendra des politiques des municipalités, répond M. Chehayeb. Le tri est indispensable, sans aucun doute. Mais encore faut-il que les municipalités apprennent à recycler les déchets triés, ce qui n'est toujours pas d'actualité, vu que la grande majorité des municipalités continue de mélanger les déchets organiques... aux déchets triés. »
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09 h 39, le 09 octobre 2015