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Liban - Social

Journée champêtre réussie pour Oum el-Nour

L'association Oum el-Nour, qui vient en aide aux toxicomanes, a organisé samedi une récolte de fonds au domaine Ixsir, dans la région de Batroun.

Une atmosphère conviviale.

L'association Oum el-Nour, qui se bat contre les méfaits de la drogue, a organisé samedi « une journée champêtre » au domaine Ixsir, afin de récolter des fonds, mais surtout pour rendre hommage au travail acharné des équipes qui l'accompagnent depuis vingt-six ans. À travers cet hommage, elle a voulu mettre en valeur le résultat réussi et positif d'un long travail fourni avec les « résidents », appellation donnée aux toxicomanes accueillis dans les locaux de l'organisation.
La journée champêtre se déroule dans une ambiance festive qui rappelle celle des mariages. Au programme de la magnifique journée ensoleillée, de la bonne humeur, un déjeuner gargantuesque à l'organisation impeccable, de la musique, des balades, une tombola, une vente aux enchères... Des artistes reconnus ont offert les lots gagnants de la tombola animée par Mariana Wehbé. La créatrice Alia Mouzannar a offert un collier en or 18 carats, couvert de diamant et spécialement conçu pour Oum el-Nour. Le sculpteur Alfred Basbous a fait don d'une de ses sculptures. Le designer graphique Raafat Karimeh a également créé une collection exclusive de services de table avec des peintures réalisées par des « résidents » de l'association.
Des bijoutiers et des maroquiniers ont installé des stands où leur marchandise était exposée. Les recettes des ventes étaient entièrement reversées à l'association. Une vente aux enchères a été organisée avec des tableaux très originaux, réalisés par « les résidents » de Oum el-Nour. Ils les ont réalisés lors de l'atelier artistique auquel ils participent toutes les semaines. Six d'entre eux étaient mis aux enchères. Ils ont remporté plus de 30 mille dollars.
L'ONG créée par Gabriel Debbaneh est principalement financée par des donations et des aides ministérielles des Affaires sociales et de la Santé. Le paramètre de l'argent est important. Mais la dimension humaine a pris le dessus. Les discours prononcés pour l'occasion ont mis en relief le long chemin parcouru par les équipes de Oum el-Nour, qui accompagnent les jeunes toxicomanes au quotidien.

« Aimer, écouter, respecter »
L'ONG est équipée de deux centres, l'un pour les hommes (à Sheilé) et l'autre pour les femmes (à Fatka). Dans ces deux centres, les équipes ont mis en place deux programmes : la prévention et la réhabilitation. Ce dernier est un processus qui dure quinze mois, de façon intensive. Les « résidents » sont pris en charge gratuitement et volontairement.
Thérapie psychologique, rencontres collectives, travail sur la personnalité ainsi que sur les traumatismes du passé : toutes les étapes de reconstruction sont mises en œuvre durant la phase de réhabilitation. En parallèle, ils mettent en place un travail externe uniquement basé sur la famille. Une équipe se mobilise afin de « réhabiliter » les parents et les proches. Dans le cadre de cette phase intensive, un atelier artistique à été créé depuis 2006 afin de « faire évacuer la dépendance dans la création », nous explique Monique Chebli, responsable de cet atelier.
« Je ne suis pas psychologue, mais je pense que l'art-thérapie est un bon moyen pour extraire le positif de personnes qui s'expriment difficilement. Ils sont pour la plupart dotés d'une grande sensibilité, mais ils restent malgré tout renfermés sur eux-mêmes. Il est important qu'ils me parlent à travers cette expression, sans jugement et avec la persévérance d'aller jusqu'au bout de leurs travaux », poursuit-elle.
Créée en 1989, Oum el-Nour est actuellement la plus ancienne organisation s'occupant de la réhabilitation des personnes toxicomanes au Liban. Le taux de réussite de ses programmes est très élevé, comme en témoignent les récits de certains de ses pensionnaires.

« Il fallait à tout prix que je m'en sorte »
« Je me nomme D.C, je suis né en 1993 à Beyrouth, raconte l'un d'eux. J'ai eu une enfance heureuse, je n'ai jamais manqué de rien. À l'âge de 17 ans, j'ai commencé par fumer du haschisch avec des amis. J'étais curieux de découvrir le sentiment que cela pouvait me procurer. Par la suite, je me suis laissé vite entraîné par le monde euphorique de la drogue dure. Petit à petit, je me suis retrouvé coincé dans cet univers duquel je ne pouvais plus sortir. Ma relation avec mon entourage a commencé à se détériorer. Je m'enfonçais de plus en plus dans la drogue et j'ai commencé par perdre ce qui a le plus d'importance dans la vie d'un homme : la famille, les amis. »
« Cette vie n'était pas faite pour moi, ce n'était pas la vie d'un homme, il fallait à tout prix que je m'en sorte, poursuit le jeune homme. J'ai entendu parler d'Oum el- Nour par un ami qui m'a convaincu que c'était la seule issue. J'ai accepté. J'ai commencé à voir mes points faibles grâce au groupe, et j'ai aussi enrichi mes points forts. »
Et de conclure : « À présent, je suis dans la dernière étape du programme et j'estime que je suis devenu responsable. Je vois la vie objectivement et le futur aussi. J'ai beaucoup souffert pour m'en sortir mais c'était le prix à payer. À partir de maintenant, je ne veux plus être un esclave, je veux reprendre ma vie en main et être maître de mon destin. »

L'association Oum el-Nour, qui se bat contre les méfaits de la drogue, a organisé samedi « une journée champêtre » au domaine Ixsir, afin de récolter des fonds, mais surtout pour rendre hommage au travail acharné des équipes qui l'accompagnent depuis vingt-six ans. À travers cet hommage, elle a voulu mettre en valeur le résultat réussi et positif d'un long travail fourni avec les...

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