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À La Une - Conflit

Washington prêt à discuter avec Moscou sur la Syrie

Damas demandera l'aide de l'armée russe si nécessaire, affirme Mouallem.

L'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Steffan de Mistura, a entamé le 17 septembre 2015 à Damas des entretiens avec le régime sur son initiative de paix. AFP PHOTO / STR

L'émissaire de l'Onu pour la Syrie s'est entretenu jeudi à Damas avec le régime et l'opposition de l'intérieur sur une initiative de paix tandis que Washington s'est dit "ouvert" à des discussions avec Moscou.

Tout en s'alarmant d'une montée en puissance militaire de la Russie en Syrie où Moscou soutient le président Bachar el-Assad, la Maison Blanche a indiqué être ouverte "à des discussions tactiques et pratiques avec les Russes" pour renforcer la coalition internationale contre les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique (EI).

Jusque là discrète, la Russie affiche de plus en plus ouvertement sa présence militaire en Syrie aux cotés du régime face à la coalition internationale conduite par les Etats-Unis. Moscou a dans ce contexte proposé à Washington d'ouvrir un dialogue "entre militaires" des deux puissances sur le conflit en Syrie, afin d'éviter en particulier tout incident entre forces armées américaines et russes sur le terrain, a révélé mercredi le secrétaire d'Etat, John Kerry.

Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a pour sa part affirmé que Damas demandera à l'armée russe de combattre aux côtés de ses troupes si cela s'avère nécessaire.  "Il n'y a pas d'opérations conjointes avec des forces russes, mais si nous en ressentons la nécessité, nous étudierons cette possibilité et en formulerons la demande", a déclaré M. Mouallem à la télévision nationale syrienne. "Jusqu'à présent, l'armée syrienne est à même de faire face (par elle-même), et, pour être franc, ce dont nous avons besoin, c'est de munitions et d'armes de bonne qualité, pour riposter à l'armement de bonne qualité des groupes terroristes", a-t-il ajouté.

 

(Lire aussi : Comment Moscou est passé à l'attaque en Syrie )

 

D'ailleurs, l'armée syrienne a commencé récemment à utiliser de nouveaux types d'armes terrestres et aériennes fournis par la Russie, a déclaré jeudi une source militaire syrienne citée par Reuters. Les militaires syriens sont formés depuis plusieurs mois à leur utilisation et ces armes, ajoute cette source, sont employées sur le terrain depuis plusieurs semaines. "Ces armes sont hautement précises et efficaces", a ajouté cette source.

Depuis le début du mois, les Etats-Unis disent observer un renforcement de la présence militaire russe sur une base aérienne proche de Lattaquié, un fief du président Bachar el-Assad, et soupçonnent Moscou de vouloir lui prêter main forte. La Russie, qui dispose depuis l'époque soviétique d'une base navale à Tartous, sur la Méditerranée, a déclaré dimanche qu'elle continuait à fournir en toute légalité du matériel militaire à la Syrie. Cette assistance, a précisé une porte-parole du ministère russe de la Défense devant la presse, vise à lutter contre le terrorisme, à préserver le statut d'Etat de la Syrie et à prévenir une "catastrophe complète" dans la région.

(Lire aussi : Assad : L'Iran aide la Syrie militairement et économiquement)


"L'idée d'une stabilité à tout prix gagne du terrain"
A Damas, le diplomate de l'Onu Staffan de Mistura est venu pousser une initiative de paix alors que l'Occident, submergé par l'arrivée des migrants, veut une solution politique au conflit quitte à trouver un compromis avec le président syrien, dont il exigeait le départ.
M. de Mistura n'a fait aucun commentaire après une rencontre avec le chef de la diplomatie syrienne mais ce dernier a insisté sur le fait que "la lutte contre le terrorisme" était "la priorité et le prélude à une solution politique", selon l'agence officielle Sana.

Bachar el-Assad et son allié russe Vladimir Poutine martèlent ce message en le liant à la crise des réfugiés, provoquée selon eux par l'avancée de l'EI en Syrie et Irak.
"Avec la crise des migrants, nous entendons des voix européennes plaider en faveur d'une coopération avec Assad et Poutine. L'idée d'une stabilité à tout prix gagne du terrain", constate Karim Bitar, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégique (Iris) à Paris.

M. Mouallem a précisé à son interlocuteur que Damas attendait plus de précisions sur son initiative de créer quatre comités thématiques avant de "prendre les décisions opportunes".
M. de Mistura avait assuré le ministre qu'il "s'agissait de quatre comités de réflexion et dont les résultats ne sont pas contraignants", a précisé à l'AFP sa porte-parole Jessy Chahine. Il s'agit d'un point essentiel pour les autorités syriennes, qui ne veulent pas avoir les mains liées.

L'émissaire de l'Onu avait proposé fin juillet une nouvelle approche sur la base de "discussions thématiques" entre Syriens. A la mi-août, son adjoint Ramzi Ezzedine Ramzi avait soumis à Damas un document de 60 pages présenté comme un "recueil d'idées" récoltées auprès d'interlocuteurs de l'opposition, du régime et de la société civile.

 

(Lire aussi : Pillage archéologique à l'échelle "industrielle" en Syrie)

 

Pas de répit dans les violences
En réalité, pour le quotidien al-Watan, proche du pouvoir syrien, des divergences persistent entre Damas et Moscou d'une part, l'Onu de l'autre pour résoudre la crise.
Pour les premiers, "il n'y a pas de solution politique sans vaincre le terrorisme", un terme qui désigne tous les opposants à Assad. Or, selon le journal, "le plan de l'émissaire onusien est aligné sur les positions de la Coalition de l'opposition syrienne, des Etats-Unis, de la Turquie et de l'Arabie saoudite qui veulent que la solution politique précède la lutte contre le terrorisme".
M. de Mistura a également obtenu l'accord de l'opposant de l'intérieur Hassan Abdel Azim pour que son groupe participe à ces comités. "Le terrorisme est un phénomène que nous rejetons tous et le combattre demande avant tout un arrêt du conflit entre le pouvoir et l'opposition", a déclaré M. Abdel Azim.

Sur le terrain la guerre ne connait pas de répit. A Alep (nord), 53 personnes dont 13 enfants et 2 femmes ont été tuées en 24 heures dans des frappes de l'aviation syrienne, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Le commissaire européen aux Affaires humanitaires Christos Stylianides a vivement condamné ces attaques contre des civils.
En outre, dans le fief de l'EI à Raqqa (nord), 18 civils et jihadistes ont péri lors de raids du régime.
L'EI est elle sortie de son silence sur la crise des migrants en diffusant jeudi plusieurs vidéos sur le sujet où elle critique les réfugiés tentant de gagner l'Europe.

 

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ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 40, le 18 septembre 2015

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Commentaires (3)

  • A propos ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 40, le 18 septembre 2015

  • La paix russe, on connait ! Celle du petit Hitler ne sera pas différente Les russes font fausses route en Syrie, on n'en est plus à l'époque de la Corée et du Vietnam Dans les paramètres de la paix en Syrie, il y a l'ambition iranienne dans la région MO, qui brouille toutes les cartes pour arriver à ses fins L'Iran, après fichu le bazar en Afghanistan, s'est emmuré derrière ses frontières laissant le pays aux mains des Talibans.... La photo éditée par l'OLJ est terrifiante Si les armes tant vantées sont assassiner le peuple syrien, ou est la paix russe Plus de 350.000 morts, ça ne suffit pas, il faut des armes nouvelles....!!!!!

    FAKHOURI

    19 h 43, le 17 septembre 2015

  • AVEC UNE SOLUTION POLITIQUE ACCEPTABLE PAR TOUS LA VOIE DE LA DÉFAITE DE TOUS LES TERRORISTES SERAIT LARGEMENT OUVERTE ET RÉALISABLE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 51, le 17 septembre 2015

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