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Liban - La psychanalyse, ni ange ni démon

L’interprétation des rêves -2-

Le rêve nous mène en bateau par son contenu manifeste, et il nous dit la vérité par son contenu latent.
La grande dévouverte de Freud fut de distinguer le contenu manifeste du rêve de son contenu latent. En fait, il a découvert que derrière le rêve tel que raconté par les patients ou par lui-même, se cache un autre rêve qui reste lui invisible, inconscient.
À partir du contenu manifeste ou apparent du rêve, les patients débouchaient dans leurs associations sur des éléments qui leur échappaient au départ mais qui se révélaient ensuite pleins de sens. Progressivement, ces éléments associatifs apparaissent comme un contenu, le contenu latent du rêve qui est l'élément le plus important du rêve, dont le contenu manifeste ne serait qu'une déformation, une façade. Il fallait prendre acte que ces contenus latents étaient des pensées inconscientes, c'est-à-dire un acte psychique.

Mais pourquoi le rêve? Qu'est-ce qui le justifie ? Pourquoi un texte si insensé au niveau du contenu manifeste et un contenu si riche de sens dans les pensées latentes sur lesquelles débouche le patient ? Le rêve apparaît à l'analyse comme la réalisation d'un désir inconscient. En cherchant à répondre à ces questions, Freud découvrit ce qu'il ne tarda pas à appeler « la voie royale de la psychanalyse ». Le rêve est la voie royale de la psychanalyse. Royale parce qu'elle allait déboucher directement, mais après analyse du rêve, sur ce qui le constitue, c'est-à-dire le désir inconscient. Le rêve serait donc la réalisation de ce désir inconscient.

L'analyse des associations du rêveur montre invariablement la présence d'une pensée qui tranche complètement avec les autres et s'en détache. Les premières pensées sont connues du patient : elles lui sont compréhensibles, acceptables et liées à des restes de sa vie quotidienne éveillée, le plus souvent des restes de la journée qui a précédé la nuit du rêve. Ce sont les restes diurnes. Ces restes diurnes vont servir de matériel, une sorte de tremplin sur lequel, pendant le sommeil, le sommeil paradoxal plus exactement, la pensée inconsciente du rêve va s'appuyer pour se propulser jusqu'à notre conscience.
Cette pensée inconsciente, d'abord isolée, contient un désir choquant, inacceptable et étranger au rêveur. Il l'accueille souvent avec dénégation, étonnement et indignation, nous dit Freud. C'est une constatation très fréquente qui peut se résumer ainsi : « N'allez pas croire – dit le rêveur – que cette personne que je tue dans mon rêve est bien ma mère ou mon père. »

Même quand on arrive à dégager le désir inconscient du rêve, le rêveur ne peut donc l'accueillir qu'avec dénégation, indignation ou étonnement. Ce qui met Freud sur la piste de la déformation du rêve. Si le contenu manifeste du rêve est si incompréhensible, c'est parce que le désir inconscient ne peut arriver à notre conscience tel quel. Il est déformé parce qu'il est censuré. La déformation du rêve est donc due à la censure qui transforme le rêve en « réalisation déguisée d'un désir refoulé ». Comme le symptôme, il est donc une formation de compromis entre un désir inconscient, qui insiste continuellement pour se faire reconnaître par le sujet, et une instance refoulante, censurante, au service des exigences idéales du dormeur, qui imposent au désir de se taire.

Or le sommeil, par le retrait des intérêts du monde extérieur sur le dormeur, à l'image du dormeur en position fœtale, parce que la motricité et donc la motilité sont suspendues, diminue l'intensité de la censure et favorise le retour du désir inconscient. Ce qui est impossible à l'état de veille. La censure est moindre qu'à l'état de veille, mais néanmoins encore opérationnelle. Cela suffit pour que le désir inconscient revienne au dormeur, mais cependant déguisé pour pouvoir traverser la barrière de la censure. C'est l'élaboration du rêve.
Nous ne pouvons pas rêver à l'état de veille. Sinon, nous sommes en mesure de réaliser pour de bon, dans la réalité, nos pires désirs. Dans ce cas, l'humanité n'existerait plus, nous régressons à l'état de la horde primitive. La paralysie motrice, au contraire, dans le rêve, nous permet de réaliser les mêmes désirs, mais sur un plan symbolique.

 

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