Les combats ont repris samedi entre rebelles et forces du régime dans trois localités clés de Syrie au terme d'un cessez-le-feu local de 48 heures, ont indiqué une ONG et un médiateur.
Ailleurs dans le pays en guerre, de nouveaux combats meurtriers ont opposé rebelles et jihadistes aux abords de la ville stratégique de Marea, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La trêve de 48 heures a expiré à l'aube à Zabadani, fief rebelle près de Damas, et dans les villages chiites de Foua et Kafraya aux mains du régime de Bachar el-Assad dans la province d'Idleb (nord-ouest).
Depuis le début juillet, l'armée syrienne et ses alliés, dont le Hezbollah libanais, combattent les groupes rebelles pour s'emparer de Zabadani, dont la prise permettrait au pouvoir de parachever le contrôle de sa frontière avec le Liban.
En représailles à l'assaut contre cette dernière place forte des insurgés sur l'unique autoroute reliant Damas à la frontière libanaise, une alliance rebelle comprenant le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, a assiégé et bombardé sans répit Foua et Kafraya.
(Lire aussi : Assad : Le combat du Hezbollah en Syrie est « légitime »)
Ces deux villages sont les derniers aux mains du régime dans la province d'Idleb outre un aéroport militaire. "Le cessez-le-feu a été rompu à Zabadani, Foua et Kafraya", a dit Rami Abdel Rahmane, le chef de l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de sources en Syrie.
Un résident de Kafraya, parlant au téléphone à l'AFP, a fait état de "dizaines d'obus tombés sur la ville".
Durant la trêve, les protagonistes ont tenté de négocier un accord prévoyant le retrait des rebelles de Zabadani en échange de l'évacuation des civils de Foua et Kafraya.
Mais les négociations ont échoué, a affirmé un médiateur, Mohammed Abou Qassem.
C'est la deuxième trêve depuis le début août qui vole en éclats dans ces trois localités, après une première rompue après des désaccords sur la libération de prisonniers aux mains du régime.
(Pour mémoire : Pas de réédition du scénario Qalamoun ; Zabadani serait une guerre d'extermination)
Dans le nord du pays, les combats se poursuivaient aux abords de Marea entre les rebelles qui tiennent la ville et les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui cherchent à s'en emparer.
Les accrochages ont fait depuis vendredi 58 morts -30 rebelles et 20 jihadistes ainsi que 6 civils, dont deux femmes et deux enfants, selon l'OSDH.
Les jihadistes avaient pris plusieurs localités aux alentours de Marea et les rebelles cherchent à les repousser.
Marea est considérée comme stratégique pour les insurgés car elle se trouve sur une route d'approvisionnement entre la frontière turque et les positions rebelles au nord d'Alep. L'EI l'a visée maintes fois dans sa tentative d'étendre sa présence dans cette province.
Par ailleurs, selon l'agence officielle Sana, l'explosion d'une voiture piégée a fait cinq morts et 24 blessés à Homs, une ville du centre du pays sous contrôle gouvernemental.
L'OSDH a confirmé le bilan précisant que la quartier al-Mouassalat où s'est produit l'attentat était habité majoritairement par des alaouites, la confession du chef de l'Etat.
En outre, toujours selon Sana, deux obus tirés par les rebelles sont tombés sur Damas, faisant deux blessés.
Les combats se poursuivent sur tous les fronts en Syrie où la guerre a fait depuis mars 2011 plus de 240.000 morts et poussé la moitié de la population à la fuite.
Le conflit a été déclenché par la répression sanglante de manifestations antigouvernementales pacifiques qui ont dégénéré en révolte armée puis en guerre civile. Les combats opposent désormais régime, rebelles, Kurdes et jihadistes qui s'affrontent sur un territoire de plus en plus morcelé.
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commentaires (7)
Bien fait pour leurs gueules.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
08 h 43, le 01 septembre 2015