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À La Une - Conflit

Les forces progouvernementales étendent leur emprise dans le sud du Yémen

Les combattants poursuivent leur avancée en direction de Taëz, la troisième ville du pays que des analystes présentent comme une porte d'entrée vers la capitale Sanaa.

Des miliciens yéménites pro-gouvernementaux levant les doigts en "v", en signe de victoire, le 11 août 2015, dans la province d'Abyan dans le sud du pays. AFP PHOTO / SALEH AL-OBEIDI

Les forces progouvernementales ont repris samedi aux rebelles Houthis une cinquième province dans le sud du Yémen, étendant encore leur contrôle sur cette partie du pays en guerre.

Elles poursuivaient par ailleurs leur avancée en direction de Taëz, la troisième ville yéménite que des analystes présentent comme une porte d'entrée vers la capitale Sanaa, dont la prise par les rebelles en septembre 2014 avait causé la fuite du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui s'est ensuite exilé en Arabie saoudite.

Les rebelles "se sont retirés" et ont "remis" la province de Chabwa aux forces progouvernementales après avoir obtenu des assurances sur un retrait en toute sécurité de cette province du Sud, a expliqué un officier à l'AFP. L'information a été confirmée par d'autres sources militaires."La province (de Chabwa) a été remise" au Mouvement sudiste qui se bat dans les rangs des forces progouvernementales, a précisé Salem al-Awlaqi, un militant politique dans ce secteur.

Mais après leur retrait, des convois rebelles qui faisaient route vers la province voisine de Baida (centre) ont été pris pour cible par l'aviation de la coalition menée par l'Arabie saoudite, ont indiqué des responsables militaires. Plusieurs personnes ont été tuées et blessées et 13 véhicules militaires détruits, ont indiqué ces sources, sans pouvoir préciser le bilan des victimes. 

 

( Pour mémoire : L'ex-otage française au Yémen, Isabelle Prime, de retour à Paris )

 

Rebelles redéployés à Taëz

Les rebelles chiites zaïdites, originaires du nord du Yémen et soutenus par l'Iran, ont pris depuis l'année dernière le contrôle de larges portions du pays. Voulant empêcher qu'ils ne s'emparent de tout le pays, l'Arabie saoudite voisine a formé fin mars une coalition avec des pays arabes qui, en plus des frappes aériennes contre les positions rebelles, envoie armes et conseillers militaires sur le terrain pour épauler les forces loyalistes.

Après la reprise le 17 juillet de la province d'Aden, la capitale du Sud et deuxième ville du pays, et avant celle de Chabwa, riche en réserves pétrolières, les pro-Hadi avaient chassé les rebelles des provinces de Lahj, de Daleh et d'Abyane. Ces cinq provinces du sud du pays constituaient, avec celles de Mahra et de Hadramout jamais conquises par les Houthis, l'ancien Yémen du Sud, indépendant jusqu'en 1990 avant la réunification avec la partie nord.

Selon certains analystes yéménites, la série de victoires des loyalistes s'explique par le fait que les rebelles ont redéployé leurs forces à Taëz, où des habitants ont fait état de combats. Dans cette ville, les forces loyales au président Hadi ont repris vendredi le contrôle de plusieurs bâtiments tenus jusque là par les rebelles, notamment le quartier général de la défense civile, a indiqué le site gouvernemental Sabawa.net. "Taëz est sur le point d'être libérée et des renforts y arriveront bientôt", avait assuré jeudi le président Hadi.

 

(Pour mémoire : À Aden, les hôpitaux débordés se transforment en mouroirs)

 

Dix tonnes d'aide médicale à Aden

Selon des sources militaires, la coalition emmenée par Riyad a fourni ces dernières semaines des équipements modernes aux partisans du président Hadi, notamment des chars, des blindés, des transporteurs mais aussi un terrain d'entraînement pour les combattants yéménites. Six soldats émiratis de la coalition ont été tués depuis le début de l'offensive dans des incidents liés aux opérations au Yémen.

Le conflit au Yémen a fait depuis mars près de 4.400 morts et des milliers de blessés, selon un bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié mardi. Près de 21 millions de personnes ont besoin d'aide ou de protection et 1,3 million de Yéménites ont été déplacés, selon l'Onu.

Des humanitaires présents dans le sud du pays ont indiqué à l'AFP que des ONG internationale, saoudienne et émiratie avaient débuté une distribution de produits de première nécessité dans la ville d'Aden et ses environs. Un avion saoudien transportant 10 tonnes d'aide médicale a atterri à l'aéroport d'Aden samedi, a indiqué l'agence officielle saoudienne SPA, ajoutant qu'il s'agissait du septième vol à transporter de l'aide humanitaire à Aden depuis juillet.

 

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