Photo tirée de la page Facebook de la campagne "Vous puez" dont des membres ont jeté jeudi des ordures devant la maison du ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk.
Face à la crise inédite des déchets ménagers à laquelle le Liban fait face depuis près d'un mois, la campagne "Vous puez !", née spontanément avec la crise, ne connaît pas de répit. Les activistes qui organisent fréquemment des manifestations contre la mauvaise gestion du dossier par le gouvernement ont décidé jeudi de faire monter d'un cran le niveau de leur mobilisation. Ils ont annoncé jeudi avoir déposé une quantité d'ordures devant le domicile du ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, appelant de nouveau à sa démission.
Dans un communiqué, la campagne indique que "cette mesure est une réponse à la politique menée par le gouvernement et le ministre Machnouk qui consiste à cacher les déchets et à nous tuer avec au lieu de les traiter. Il est de notre droit de défendre notre vie contre les bazars de la mort." "Ce n'est que le début", menacent les activistes.
Les déchets inondent les rues de nombreuses régions libanaises depuis le 17 juillet, date de la fermeture de la décharge de Naamé, au sud de Beyrouth, et de la fin du contrat de la compagnie Sukleen, en charge depuis des années du ramassage des ordures de la capitale et de sa banlieue.
Jeudi, Mohammad Machnouk a annoncé que l'ouverture des plis des offres d'entreprises pour la gestion des déchets de Beyrouth se fera mardi prochain. "Les résultats seront annoncés en toute transparence, mais cela ne résout pas le problème actuel auquel nous faisons face", a-t-il souligné.
Le 7 août, le ministre avait annoncé que trois offres sur quatre avaient été retenues pour la capitale.
L'appel d'offres faisait partie de la mise en œuvre du plan national de gestion des déchets, adopté par le gouvernement en janvier dernier. Ce plan divise le Liban en six régions (Beyrouth et banlieues, Mont-Liban nord, Mont-Liban sud, Nord et Akkar, Békaa et Hermel, et, enfin, Sud et Nabatiyé) devant être gérées par des compagnies privées (une même compagnie ne peut en principe être chargée de plus de deux régions).
"Certaines municipalités et régions ont accepté d'accueillir les déchets dans des dépotoirs sur leurs terrains, mais elles craignent la réaction des habitants", a ajouté M. Machnouk. Et d'inviter implicitement le Conseil des ministres à prendre "une décision courageuse" consistant à imposer de force l'aménagement de dépotoirs et à allouer les sommes nécessaires à la crise actuelle.
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