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Liban - crise

Absence de volonté politique en faveur de « l’initiative Ibrahim »

On en est toujours au stade de la gestion des retombées de l'issue trouvée au problème des nominations sécuritaires. Cette phase se poursuit au rythme de menaces d'escalade aounistes, d'une part, et d'accusations lancées au CPL, d'autre part, de vouloir mener une confrontation avec l'armée. Mais la corde ne risque pas de se rompre : en effet, toutes les parties, y compris les alliés de Michel Aoun, ont, à travers « l'initiative du général Abbas Ibrahim » (qui serait le produit de plusieurs protagonistes), trouvé le moyen d'entretenir l'espoir en une éclaircie nationale générale, en faisant croire que le camouflet des nominations serait à la base de la démarche de Abbas Ibrahim. Cette initiative, rappelons-le, avait été avancée à la veille du Conseil des ministres de mercredi dernier. Elle prévoit la révision de la loi sur la défense, de manière à proroger de trois ans les départs à la retraite de tous les officiers. Elle pourrait, à première vue, conduire à la relance du législatif, puisqu'elle nécessite le vote d'une loi. Si la perspective de son adoption continue d'être évoquée dans les discours politiques, c'est surtout pour être rejetée.

Le Futur (dont les députés de Beyrouth se sont réunis hier avec le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk), et avec lui les indépendants du 14 Mars, l'ont clairement refusée dès le départ : cette initiative « nécessite une étude préalable », et risque de nuire à l'institution militaire, en inversant la pyramide des grades par un nombre trop élevé de généraux. La Rencontre démocratique conteste elle aussi cette option, bien que certains milieux aient fait état d'un rôle du député Walid Joumblatt dans la mise en forme de l'initiative Ibrahim. Le président de la Chambre, lui, dément que cette initiative ait émané de lui. Le Hezbollah s'abstient de se prononcer sur la question, mais continue de soutenir les revendications de son allié chrétien pour un réajustement du partenariat national. « Il n'existe pas de décision politique pour entériner l'initiative Ibrahim », révèle le député Jean Oghassabian à L'Orient-Le Jour. Il explique en effet que même s'il existe un début d'éclaircie –ce qui expliquerait par exemple l'optimisme du ministre de la Justice –, celle-ci « concerne la situation en Syrie, non celle du Liban ». La visite du chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, aujourd'hui, à Beyrouth, aura donc surtout un effet « moral », ajoute le député.

En somme, cette atmosphère « d'une initiative sans résultat » a pour but principal « d'apaiser les esprits » (aounistes en l'occurrence), en attendant que mûrisse une solution globale.
D'ailleurs, le député du bloc du Changement et de la Réforme, Farid el-Khazen, a reconnu hier, à l'agence al-Markaziya, que « l'initiative de Abbas Ibrahim, bien que louable, n'a toujours pas donné de résultats ». Déterminé toutefois à ne pas se taire « s'il est provoqué », le CPL a fixé la date du prochain Conseil des ministres, jeudi, comme l'échéance de son escalade prévue. Mais les milieux du Grand Sérail assurent que le ton de la réunion sera à l'apaisement. Toute confrontation sera évitée, ce qui sied, au final, à tous...

 

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