Prêches itinérants du CPL à Jbeil et dans le Kesrouan

Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a encore une fois souligné hier l'importance des chrétiens d'Orient, après avoir pris part, à Sarba, à la messe célébrée par le vicaire patriarcal de la région de Sarba, Mgr Boulos Rouhana, à l'occasion de la fête de saint Ephrem, le patron de la ville. Le député Farid el-Khazen, ainsi que de nombreux notables, ont également assisté à la messe, qui a été suivie d'un lever de rideau sur la statue de saint Ephrem, offerte par le Courant patriotique libre. « Notre christianisme est un projet de vie et de reconnaissance et d'acceptation de l'autre, mais le pluralisme ne signifie pas l'élimination de l'autre. C'est pourquoi nous sommes aujourd'hui appelés à un acte de volonté et de résistance, pour préserver notre existence libre. Cette bataille pour notre pérennité n'est pas ponctuelle. Nous la menons au nom de tous les chrétiens du monde et de tous les Libanais : si nous parvenons à éradiquer le "noûn" (stigmate antichrétien) sur les dossiers de l'eau, de l'électricité et sur les ressources pétrolières, les rentrées de la téléphonie mobile, le capital des émigrés et toutes les richesses du Liban, nous referons du Liban une richesse en soi. Mais pour cela, nous devons croire en notre force. Que personne ne croie que nous sommes faibles. Nous sommes forts à travers vous, qui êtes présents ici, dans le jurd du Kesrouan », a-t-il déclaré. Dénonçant l'existence, au Liban, d'un « État islamique qui détruit notre participation à la vie politique libanaise, notre présence libre dans ce pays », Gebran Bassil a souligné que « le rôle du CPL est de construire là où tous se livrent au sabotage ». « Ils veulent faire de nous des dhimmis. Et cela nous ne l'accepterons jamais », a-t-il conclu.

Alain Aoun : Pour un président né de la volonté chrétienne
De son côté, le député Alain Aoun a effectué une tournée dans le caza de Jbeil, entamée par une messe à l'église de Eddé, suivie par une rencontre à caractère politique avec les habitants et les notables, dans le salon de l'église. « Nous sommes venus sonner les cloches dans les villages de Jbeil, pour prévenir du danger qu'encourt notre présence dans la région », a-t-il déclaré, avant de préciser que le CPL « veut élire un président aujourd'hui avant demain, tant qu'il émane de la volonté des chrétiens, et quelle que soit son identité ». « Nous ne voulons pas d'un président qui prolonge la crise, mais qui ouvre de nouveaux horizons. Et que personne ne parie sur notre fatigue ou notre désespoir : dans le bras de fer, nous serons les derniers à crier de douleur », a-t-il ajouté, avant de visiter successivement les villages de Ghalboun, Bejjé, Mayfouk, Hakel, Kharbé et Halat.
Dans la ville de Jbeil, dernière étape de sa tournée, Alain Aoun a repris le discours d'escalade en réaction à l'issue trouvée aux nominations sécuritaires. « Nous taire sur ce précédent dangereux nous conduirait à la disparition. Nous n'abandonnerons jamais la bataille avant d'avoir obtenu ce que nous réclamons », a-t-il ajouté. C'est alors que les crises institutionnelles se résoudront : « La présidentielle ne se dénouera qu'avec la consécration des critères de représentativité, le gouvernement ne sera débloqué qu'avec la reconnaissance de notre poids représentatif en tant que composante chrétienne et la crise du législatif ne prendra fin que lorsque sera votée une loi électorale juste », a-t-il expliqué.
Il a par ailleurs répondu au député de Tripoli, Mohammad Kabbarra, qui avait déclaré que le général Michel Aoun connaît ses derniers soubresauts en politique. « D'autres avant vous avaient estimé que le général était une dépouille politique, et ont été foudroyés par son retour au Liban en 2005 », a rétorqué Alain Aoun. Dénonçant les tentatives d'aucuns de « nous mettre en confrontation avec l'armée », il a estimé que « le trio de députés takfiristes, dont Mohammad Kabbara, connus pour leurs incitations contre l'armée, ne sont pas en position de donner des leçons de patriotisme au général Aoun et au CPL ».