« Chapitres de mon expérience », de Karim Mroué : Une lecture critique de cinquante années de militantisme

C'est un bilan exhaustif de sa réflexion politique que livre Karim Mroué dans son ouvrage Chapitres de mon expérience (Fouçoul min Tajribati) qui vient de paraître. Membre dirigeant du Parti communiste libanais, Karim Mroué relit son expérience personnelle et l'histoire de son parti, au nom d'un passé qui doit être « surmonté », vers un avenir nouveau.
L'ouvrage est donc une lecture critique de la vie du PCL et de ses pratiques. Cette lecture critique n'épargne pas, notamment, l'histoire du Mouvement national libanais, « de la gloire de sa fondation à sa misérable fin ».
L'ancien dirigeant communiste, qui a aujourd'hui 85 ans et n'exerce plus de responsabilités effectives, parle aussi de la « résistance nationale » anti-israélienne comme « phénomène arabe unique en son genre », de son heure de gloire à sa supplantation.
Sur le plan interne, M. Mroué s'arrête sur l'histoire du Parti communiste libanais, les congrès qu'il a tenus et leur importance, ce qui a abouti et ce qui est resté inabouti sur ce plan. M. Mroué fut l'artisan de ce qui fut considéré comme « un renouveau » dans la vie du PCL et « une transformation historique » dans la vie du parti aussi bien du point de vue de la pensée politique que des relations interarabes et internationales du Liban.
L'ouvrage s'arrête en particulier sur le rapport entre l'islam et l'idéologie marxiste et accorde une réflexion à la pensée de l'imam Khomeyni, ainsi qu'à la pensée salafiste et au terrorisme dans la diversité de leurs expressions respectives.
Depuis l'an 2000, le PCL est en crise, estime aujourd'hui Karim Mroué, qui s'adresse à ce sujet à l'actuel secrétaire général du parti, Khaled Hdadé, pour lui parler de l'avenir... Revenu à 85 ans de tant d'illusions, ayant côtoyé tous les dirigeants du parti ou presque, Karim Mroué n'a décidemment rien perdu de son enthousiasme militant et de ses rêves, au point de songer à modifier le nom du Parti communiste libanais, pour le délester des préjugés qui l'empêchent de repartir, après l'effondrement de l'URSS. Tonique.