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Moyen Orient et Monde - Environnement

Le pape réclame une « révolution verte »

Dans une encyclique en forme de manifeste politique au ton incendiaire, François dénonce les pays nantis et désigne l'homme comme directement responsable du réchauffement climatique.

Sur une affiche, une photo du pape François est apposée à côté d’une reproduction de sa lettre manuscrite. Vincenzo Pinto/AFP

Le pape François a exhorté hier les dirigeants mondiaux à agir vite pour sauver la planète, menacée de destruction par le réchauffement climatique et le consumérisme, dans une encyclique, Laudato si', en forme de manifeste très politique contre l'indifférence des nantis.
Tout au long des 187 pages de cette première encyclique sur l'environnement, très attendue avant la conférence climatique de Paris en décembre, le pape prend la défense des plus pauvres. Il désigne sans ambiguïté l'homme comme le « principal responsable » du réchauffement, « l'un des principaux défis actuels de l'humanité », balayant l'opinion des climato-sceptiques pour qui il a surtout des causes naturelles. « La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l'échec des sommets mondiaux sur l'environnement », écrit aussi Jorge Bergoglio dans cette encyclique au ton très concret et incendiaire à l'encontre des puissances d'argent, accusées de saboter le bien commun.
Car le climat est l'affaire de tous, et pour éviter que la Terre ne se transforme en un « immense dépotoir », le pape préconise rien de moins qu'une « révolution verte » et la fin, au plus vite, du recours aux énergies fossiles. Il évoque aussi « des responsabilités diversifiées », pointant du doigt les États riches, appelés à aider les plus pauvres à réaliser la transition énergétique. Les pays nantis doivent par conséquence accepter des sacrifices, y compris en acceptant de réduire leur train de vie.

Quel héritage ?
Le pape invite à réfléchir sur la « réalité des enfants qui naissent, croissent et meurent dans les ordures », a jugé le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, président de Caritas. « Quel type de monde désirons-nous transmettre à ceux qui viendront après nous ? Aujourd'hui, la Terre, maltraitée et saccagée, gémit (...) », a résumé de son côté le cardinal ghanéen Peter Turkson, en présentant le texte papal. Le titre de cette encyclique, Laudato si' (Sois loué), est inspiré d'un cantique de son modèle, François d'Assise, qui loue Dieu dans « notre mère la terre ».
Le président français François Hollande, qui présidera la conférence climatique à Paris, a « formé le vœu » que la « voix particulière » du pape soit « entendue sur tous les continents, au-delà des seuls croyants. » Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a salué l'encyclique, estimant que « l'humanité a l'obligation de protéger notre maison commune », et exhorté les gouvernements « à adopter un accord ambitieux et universel sur le climat ».
Aux États-Unis, si l'encyclique a également été saluée, elle a aussi été accueillie avec réticence, à l'image du républicain et catholique Jeb Bush estimant « ne pas aller à la messe pour entendre parler économie ou politique ».

(Source : AFP)

Le pape François a exhorté hier les dirigeants mondiaux à agir vite pour sauver la planète, menacée de destruction par le réchauffement climatique et le consumérisme, dans une encyclique, Laudato si', en forme de manifeste très politique contre l'indifférence des nantis.Tout au long des 187 pages de cette première encyclique sur l'environnement, très attendue avant la...
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