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Lifestyle - Liban pop

Trois stars, trois clips, trois messages : la jalousie mortelle pour Waël et l’immortalité pour Myriam (2/2)

Les réalisateurs libanais Angy Jammal, Hass Ghaddar et Cherine Khoury ont mis en image Elissa, Waël Kfoury et Myriam Farès, lors de trois clips révélés quasiment ensemble il y a quelques jours.

 

Trame shakespearienne pour lui

 

 

Après Elissa et son clip Ya Mrayti réalisé par Angy Jammal, c'est Waël Kfoury, son grand ami, qui a dévoilé quelques jours plus tard son nouveau clip, également tourné en Serbie au mois de mars, et toujours sous le label Rotana. Essayant, comme ses confrères, d'éviter les tournages au Liban où tout a été trop filmé, le réalisateur de la chanson, Hass Ghaddar, qui a mis en scène Al-Gharam al-Moustahil (L'Amour impossible), a privilégié un cadre médiéval et est-européen, où « même les toits des maisons sembleraient tristes », comme il l'a confié à L'Orient-Le Jour.
Ce jeune professionnel, qui commence à percer dans le pays avec trois clips à son actif, a entrepris des études entre le Liban et des universités américaines, avant de s'investir dans la production de clips pour des stars mondiales au sein de grosses boîtes aux USA, puis de retourner à Beyrouth.
Après avoir réalisé la pochette de l'album de Waël Kfoury, il n'a pas été facile pour lui de convaincre la star de filmer un clip du tube Al-Gharam al-Moustahil. Le chanteur, souvent accusé de paresse, n'a tourné aucun vidéoclip depuis 2006, malgré des hits et des albums qui ont connu un énorme succès depuis. « Il ne voulait filmer aucune chanson de son album. Quand je lui ai proposé le storyboard, il a changé d'avis, raconte Hass Ghaddar. N'ayant pu nous mettre d'accord sur la chanson à choisir, nous avons finalement décidé de tourner nos deux chansons préférées en une seule histoire. »
« Le clip de la seconde chanson, qui commence là où le premier s'est terminé, sortira au mois de juillet », ajoute le réalisateur, refusant de dévoiler son nom alors qu'il a été choisi parmi les huit chansons de l'opus le plus récent de Waël Kfoury. L'un des albums les plus acclamés par la presse locale et arabe et récompensé il y a quelques jours par le Murex du meilleur album de l'année.

 

 

 

Dès les premières images, le chiffre 1 s'affiche près du titre, annonçant clairement un second épisode. Le minifilm dévoile ensuite des images oniriques peintes comme des tableaux. Dans de pittoresques paysages de Serbie, Waël Kfoury, plus chic que jamais, visite un somptueux palace où il a autrefois passé une soirée avec son amoureuse. Perdue dans une foule nombreuse, il finit par la retrouver avec un autre homme, installée près d'une piscine dans laquelle il se jettera par dépit. « Les gens y ont vu une trahison, mais ce n'est pas cela. C'est plutôt de la jalousie », souligne Hass Ghaddar. « Il s'agit d'un homme atteint du syndrome d'Othello, ou jalousie obsessionnelle. Je n'aime pas les clips très directs où 1+1 font 2 et Waël ne voulait pas d'un clip simple et normal », poursuit le réalisateur à la carrière prometteuse,et qui a opté pour un rythme cinématographique lent afin de faire passer tous ses messages subliminaux. « L'amour de cet homme ne sera jamais viable et il le sait. Cette trame shakespearienne ne pourra que se terminer en drame, avec une fin digne de Macbeth, dans le second épisode... ».

 

 

Un kaléidoscope pour elle

 




Si Angy Jammal et Hass Ghaddar ont réussi le difficile exploit de glisser subtilement le produit-sponsor sans lequel leur travail n'aurait jamais vu le jour, Cherine Khoury, la réalisatrice de 29 ans qui vient de signer le tout nouveau clip de la chanteuse libanaise Myriam Farès, n'a pas eu ce genre de souci. Amane, le mouwachah arabo-andalou que la chanteuse populaire a choisi de revisiter en version techno sur son album portant le même nom n'a pas eu besoin de sponsor. Il n'a, malgré cela, rien à envier aux clips internationaux et se démarque de ce qui a été produit jusqu'ici dans le monde arabe.
Tout comme Ya Mrayti et Al-Gharam al-Moustahil, ce minifilm prouve que le talent libanais n'a pas fini de surprendre, en musique comme au cinéma.
S'inspirant de la célèbre musique orientale du mouwachah, remixée par Hadi Charara et soulignée par les talents de danseuse de l'autoproclamée « reine de la scène Myriam Farès », Cherine Khoury a imaginé un clip conçu comme un kaléidoscope. On y aperçoit Myriam, déesse orientale mirifique et immortelle, danser entre les nuages dans un jeu de lumières réussi. Les images superposées se dévoilent graduellement et le résultat est juste bluffant, car il s'en dégage un feeling envoûtant créé par une musique rythmée par le déhanché de Myriam.

 

 

« Je travaille d'habitude avec des talents indépendants et non des stars. J'ai rencontré Myriam Farès alors que je filmais les coulisses du tournage d'une de ses publicités, raconte Cherine Khoury à L'Orient-Le Jour depuis Dubaï. Elle m'a demandé alors de l'accompagner dans sa lune de miel pour filmer le clip de son mariage Deqqo el-Touboul. C'était fun, mais aussi très bizarre. Je me sentais parfois indiscrète en la filmant avec son mari. C'est ensuite qu'elle ma confié Aman, ma chanson préférée », dit-elle.
« Je l'ai directement imaginée en déesse orientale, et cette chanson m'a donné une impression de galaxies en mouvement. J'ai une petite équipe, nous avons tourné à Beyrouth, en studio, pendant une journée. J'ai par ailleurs utilisé des images que j'avais déjà filmées pendant mes voyages et nous avons voulu créer un effet poétique. Myriam n'a pas peur d'essayer de nouvelles choses. Elle intervient souvent dans les détails du tournage, mais ses remarques sont toujours intelligentes et bien placées. J'ai surtout senti qu'elle avait confiance en moi, alors que je travaille de manière très expérimentale, loin des storyboards bien construits. Je suis assez fière du résultat », sourit Cherine Khoury.

 
Trame shakespearienne pour lui
 

 
Après Elissa et son clip Ya Mrayti réalisé par Angy Jammal, c'est Waël Kfoury, son grand ami, qui a dévoilé quelques jours plus tard son nouveau clip, également tourné en Serbie au mois de mars, et toujours sous le label Rotana. Essayant, comme ses confrères, d'éviter les tournages au Liban où tout a été trop filmé, le réalisateur de la...

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