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À La Une - Religion

A Sarajevo, François inquiet du "climat de guerre" qui règne dans le monde

Le pape montre du doigt "ceux qui cherchent l'affrontement entre cultures et civilisations".

Le pape François, en compagnie du président bosnien en exercice, Mladen Ivanic (g.), également représentant serbe au sein de la présidence tripartite (serbe, croate, musulmane), le 6 juin, à Sarajevo. AFP PHOTO / ELVIS BARUKCIC

Le pape François, inquiet du "climat de guerre" qui règne dans le monde, a prêché samedi la paix et la réconciliation à Sarajevo, ville meurtrie mais aussi symbole d'une coexistence entre cultures et religions, qu'il a citée en exemple face à la "barbarie".

Devant 65.000 fidèles rassemblés dans l'immense stade olympique de la ville, le pape argentin a dit ressentir "un climat de guerre" dans le monde, "attisé délibérément par ceux qui cherchent l'affrontement entre cultures et civilisations".

Dans ce contexte, "Sarajevo et la Bosnie revêtent une signification particulière pour l'Europe et pour le monde entier", avait souligné Jorge Bergoglio, dès son arrivée samedi matin. La coexistence de trois communautés, les serbes orthodoxes, les musulmans bosniaques et les croates catholiques, "témoigne au monde entier que la collaboration entre diverses ethnies et religions en vue du bien commun est possible", a-t-il dit dans son premier discours de la journée.
Mais il faut faire plus, particulièrement ici en Bosnie, a-t-il ajouté à l'adresse du président bosnien en exercice, Mladen Ivanic. Ce dernier est le représentant serbe au sein de la présidence tripartite (serbe, croate, musulmane) du pays. L'égalité de tous les citoyens devant la loi et dans son application est "indispensable", a-t-il ainsi averti.

M. Ivanic a affirmé de son côté que les autorités bosniennes multiethniques étaient "prêtes à travailler pour la réduction des nationalismes" et demandé un "soutien entier" du souverain pontife pour permettre à la Bosnie et aux autres pays des Balkans d'adhérer à l'Union européenne.
La Bosnie est "partie intégrante de l'Europe", a rétorqué le pape argentin, appelant la communauté internationale, et l'UE en particulier, à aider ce pays dans son parcours européen. Cette collaboration est "fondamentale", a-t-il souligné.

Le pape François s'est ensuite rendu au stade olympique dans sa papamobile, découverte, saluant la foule et embrassant les enfants qu'on lui tendait, comme il a l'habitude de le faire, lors de ses déplacements.
"Je suis ici puisque je souhaite que la paix règne dans le monde entier et que les guerres et la haine cessent", a dit Branimir Vujca, 50 ans, un médecin de Kiseljac (centre) présent au stade avec son épouse et ses trois enfants adolescents. "Sarajevo appelée +Jérusalem de l'Occident+, une ville qui a tellement souffert dans l'Histoire et qui est sur un beau chemin de paix. C'est pour cela que je fais ce voyage comme un signe de paix une prière pour la paix", a dit le pape aux journalistes durant le vol vers la Bosnie.
La guerre de Bosnie (1992-95) a fait près de 100.000 morts et plus de deux millions de réfugiés et de déplacés, soit plus de la moitié de la population du pays.

 

(Lire aussi : Une diplomatie sans armes et pourtant redoutable)

 

Pas de véritable réconciliation

Vingt ans après les accords de Dayton (Etats-Unis), qui ont mis fin à la guerre, la Bosnie est en paix, mais semble comme figée sans véritable réconciliation, en dépit de nombreux efforts au sein de la population.
"La Bosnie a besoin du message de paix que le pape va envoyer alors que le manque de confiance perdure entre les communautés de ce pays", a dit Katarina Dzrek, une Croate bosnienne, venue accueillir le pape.
Le temps fort de cette visite éclair, qui ne durera qu'une dizaine d'heures, sera aussi la rencontre interreligieuse avec des représentants des confessions musulmane, juive, orthodoxe et catholique.

Dans ce pays de 3,8 millions d'habitants, les musulmans représentent quelque 40% de la population. Viennent ensuite les orthodoxes serbes avec 31% et les catholiques, presque tous croates, avec 10%. Les juifs ne sont plus qu'une petite minorité.
Le souverain pontife est à Sarajevo dans un contexte sécuritaire très délicat et sa visite représente, selon des experts, un important défi pour les forces de sécurité. Des islamistes se réclamant du groupe Etat islamique ont appelé au jihad dans les Balkans dans une vidéo qui a été relayée vendredi par la presse locale, à la veille de la visite du pape. Environ 5.000 policiers devaient être déployés samedi dans Sarajevo.

 

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