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Qatar : appels en faveur d'un quota pour les femmes avant les municipales

Parmi les 118 prétendants, on ne compte que cinq femmes.

La campagne électorale bat son plein au Qatar pour le choix des membres de l'unique Conseil municipal. AFP / AL-WATAN DOHA / KARIM JAAFAR

Les Qataris sont appelés mercredi à choisir les membres de leur unique Conseil municipal alors que se multiplient les appels en faveur d'un quota pour les femmes, peu représentées au sein de la seule institution élue du pays.

Plus de 23.000 votants ont été enregistrés sur les listes électorales. Ils auront à choisir 26 élus municipaux parmi 118 candidats. C'est la cinquième fois que des élections sont organisées au Qatar, petit mais riche pays gazier du Golfe, depuis que le premier Conseil municipal, qui représente tout l'émirat, a été choisi pour la première fois en 1999 pour un mandat de quatre ans. La campagne pour les municipales n'a pas été marquée par une fièvre électorale, mais les candidats ont affiché leurs portraits dans les principales rues de la capitale Doha, avec des promesses d'améliorer les services municipaux.

Parmi les prétendants, seuls cinq sont des femmes, soit une de moins que lors de la première élection, il y a 16 ans. Et lors de la dernière élection, une seule femme a gagné un siège au Conseil municipal.

 

(Lire aussi : Qatar : la « kafala » supprimée avant la fin de l'année ?)

 

Les appels pour un quota favorisant la représentation des femmes dans cette instance se sont donc multipliés dans l'émirat, qui n'a pas de Parlement élu, malgré des promesses faites dans ce sens par la famille princière des al-Thani.
"Ce serait décevant si une seule femme était élue cette fois-ci", a déclaré à l'AFP Amal Issa el-Mohannadi, en indiquant "être candidate pour la deuxième fois en dépit de tous les défis". Vêtue de l'habit traditionnel, cette femme dynamique, déjà diplômée en informatique et poursuivant des études de doctorat, affiche sa motivation. Elle avait devancé lors de la dernière élection sept candidats hommes, avant d'être battue par le huitième de sa liste. "Sans une réunion tribale qui a décidé de voter pour le candidat masculin, j'aurais été élue", assure-t-elle, estimant qu'en l'absence "de quota pour les femmes, le défi restera énorme".

 

Le vote tribal défavorise les femmes
Le Qatar demeure, selon elle, "un pays tribal enclin à voter pour les hommes issus des tribus, car il croit que l'homme est plus à même de porter la voix du groupe qu'il soit compétent ou non". Fatma Youssef al-Ghazal, une directrice d'école à la retraite, est elle aussi candidate pour la deuxième fois. Elle croit qu"'il n'y a pas d'obstacles politiques à la participation des femmes aux élections". "Au contraire, le pays encourage les femmes à exercer leurs droits politiques, mais le problème est le vote tribal et familial", déclare-t-elle à l'AFP. "Nous avons besoin d'un changement de la loi pour donner un quota aux femmes".

 

(Pour mémoire : Le Qatar se démarque de l'Arabie saoudite en présentant des femmes aux JO de Londres)

 

Lors de la première élection municipale, les autorités avaient mis en place un comité chargé d'encourager les femmes à aller voter et à se porter candidates. La première femme élue avait été Cheikha Jufaïri. Elle a été choisie en 2003 pour siéger au Conseil municipal et n'a cessé d'être réélue depuis. Cette dernière minimise la sous-représentation des femmes au Conseil municipal. "Ce n'est pas une question de femme ou d'homme car cela dépend de la compétence de chacun et de sa capacité à garder le contact avec les électeurs", dit-elle.
"Je garde le contact avec les gens pour les encourager à aller voter, ce qui est un devoir national".

Devoir national ou pas, le taux de participation aux municipales reste faible. Il n'a été que de 43% la dernière fois.
Le droit de vote est limité aux Qataris de plus de 18 ans dans un pays où les autochtones représentent quelque 10% de la population totale. De timides voix se lèvent pour demander l'élargissement du corps électoral.
Une réforme, qui pourrait encourager la participation, consiste à donner plus de pouvoirs au Conseil municipal qui n'a actuellement qu'un rôle consultatif. "Le Conseil municipal doit avoir un pouvoir exécutif", estime Mme Ghazal.

 

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