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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Sommet USA-pays du Golfe : la peur persique

Historique, la réunion se tiendra dans un cadre doublement présidentiel, la Maison-Blanche et la villégiature officielle de Camp David.

L’un des pavillons bucoliques de Camp David.

Le prince héritier d'Arabie saoudite, l'émir du Koweït, l'émir du Qatar, le vice-Premier ministre omanais, le prince héritier du Bahreïn et le prince héritier des Émirats arabes unis se retrouveront après-demain mercredi à la Maison-Blanche pour les réunions préparatoires du sommet qui se tiendra jeudi. C'est la première fois que ces leaders viennent ensemble rencontrer un chef d'État, en l'occurrence le président américain Barack Obama. Autre première : ils ont décidé au récent sommet de Riyad de parler d'une seule voix. La raison de cet événement historique ? Le problème existentiel qui plane au-dessus de la région, sur les plans intérieur et extérieur.

L'idée de ce sommet a été lancée il y a quelques mois par Barack Obama, mais cela a été annoncé il y seulement un mois. Que faut-il en attendre? Selon les briefings tenus à huis clos par les hauts responsables américains, il n'y aura pas de résultats spectaculaires à attendre comme le voudraient les leaders arabes. Ceux-ci vont demander que les États-Unis construisent plusieurs centres nucléaires chez eux, capables d'enrichir l'uranium au même niveau que celui fixé à l'Iran par les 5+1. Sauf que Washington ne désire pas encourager la prolifération nucléaire dans la région. Et l'on doute que la Chine et la Russie accèdent à cette requête, car ils sont cosignataires de l'accord nucléaire avec Téhéran. Du coup, best case scenario de ce sommet : il accouchera d'un accord qui sera plus qu'un mémorandum d'intention, et moins qu'un traité. Bref, à ce rendez-vous inédit ce sera l'Iran, l'Iran et l'Iran.

(Lire aussi: Les monarchies du Golfe font bloc face à l'Iran)

 

Des antimissiles

Néanmoins, il y a quelques jours, les États-Unis ont annoncé la création, pour les pays du Golfe, d'un système de protection antimissile et de nouveaux accords de défense. Ainsi, plus sûrs d'eux-mêmes, il leur sera plus facile de négocier à pied d'égalité avec l'Iran. D'ailleurs, plusieurs sources suivant de près ce processus signalent que tout indique que cette signature aura lieu fin juin. Selon les déclarations de l'administration à la presse, ce sommet ne va pas effacer d'un coup de gomme le manque de confiance des pays du Golfe envers les USA. Toutefois, il représente une opportunité historique de remettre sur rails le partenariat existant entre eux depuis des décennies et qui a bien servi les deux côtés. Malgré les récentes turbulences dans la région et dans le monde, les USA vont s'efforcer d'empêcher l'effondrement de l'ordre régional.

En outre, il va sans dire que le spectre de la Syrie, de la Libye, de l'Irak et du Yémen hantera aussi les rencontres. Sans oublier, bien sûr, que les pays du Golfe n'ont absolument pas apprécié ce que le président américain avait affirmé dans une interview au journaliste Thomas Friedman, publiée dans le New York Times : « La plus grande menace à laquelle les pays du Golfe font face peut ne pas venir d'une invasion iranienne mais de l'intérieur de leurs propres pays », avait dit M. Obama. En réalité, ces pays aspirent à ce que les États-Unis contrôlent davantage l'influence de l'Iran, ce qui est peu probable.

(Lire aussi : Les Iraniens crient leur colère face à la famille régnante en Arabie)


D'un autre côté, les États-Unis ont clarifié leur position : ils ne livreront pas la clé des pays du Golfe à l'Iran. Barack Obama a précisé que son administration allait opter pour un engagement qui ne sera pas un traité, difficilement ratifiable par le Congrès. C'était sa réponse au ministre des Affaires étrangères des Émirats, cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahyane, qui avait formulé cette demande au nom des pays du Golfe.

Ni bowling, ni tennis, ni piscine

À Camp David, les leaders arabes ne profiteront pas de la piscine, du bowling et du court de tennis tant les discussions s'annoncent intenses.
Située à une centaine de kilomètres de Washington, cette villégiature présidentielle (depuis Franklin Roosevelt), tout en verdure et tranquillité, en a vu des plus belles et des plus agitées, notamment les accords portant son nom et signés par le président égyptien, Anouar el-Sadate, et le Premier ministre israélien, Menahem Begin, sous la médiation du président Jimmy Carter (en septembre 1978), et ceux, avortés à la dernière minute (juillet 2000), en présence du président Bill Clinton, entre Yasser Arafat et Ehud Barak pour « la paix au Proche-Orient ».

Sans compter les grands de ce monde qui ont été conviés pour un séjour, moins formel qu'à la Maison-Blanche, dans cet espace boisé de 50 hectares où ont été construits de petits pavillons. Winston Churchill a été le premier leader étranger à visiter ce lieu, souvent propice par son isolement et sa sérénité à des pourparlers délicats. Cependant, l'endroit n'a pas réussi à John Kennedy qui y avait tenu des discussions sur le débarquement de la baie des Cochons en 1961. C'est d'ailleurs après l'échec de cette opération qu'il a été décidé de construire la Situation Room, afin que la Maison-Blanche dispose d'un lieu adapté à la gestion des crises. De plus, Camp David ne figure pas sur la carte géographique de la région pour des raisons de sécurité.


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À LA RECHERCHE D'UN HERCULE ?

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 22, le 11 mai 2015

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Commentaires (2)

  • À LA RECHERCHE D'UN HERCULE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 22, le 11 mai 2015

  • ANALYSE : NON AFFILIÉ OU PARTISAN D'AUCUN PARTI OU FORMATION OU BLOC J'ANALYSE ET JE ME PRONONCE LIBREMENT. J'AVAIS NOMMÉ TOUT AU LONG DES ANNÉES ÉCOULÉES QUI ÉTAIENT LES PLANIFICATEURS ET INITIATEURS DES CRISES QUI BOULEVERSENT ENCORE LA RÉGION DU M.O. ET LEURS CAUSES. MAIS AUJOURD'HUI LA DONNE A COMPLÈTEMENT CHANGÉE. LES NOUVEAUX EXÉCUTEURS DES COMPLOTS OURDIS CONTRE EUX SONT LES PEUPLES DE LA RÉGION EUX-MÊMES. LES PERSES, AVEC LEURS PROVOCATIONS ET CELLES DE LEURS MILICES RELIGIEUSES DANS PRESQUE TOUS LES PAYS ARABES ET QUI JOUENT SUR DES TERRAINS QUI NE LEUR APPARTIENNENT PAS ET LES DÉTRUISENT SANS REGRET, EN SONT LES PREMIERS RESPONSABLES. VIENNENT ENSUITE LES ARABES, QUI RÉAGISSENT AVEC LEURS CRIMINELS MERCENAIRES RELIGIEUX ET QUI JOUENT SUR LEURS PROPRES TERRAINS ET LES DÉTRUISENT TOUT AUTANT SANS REGRET, EN SONT AUSSI LES SECONDS RESPONSABLES.__ IL FAUT LIRE ET BIEN ANALYSER LA NOUVELLE DONNE TOUT EN CONFRONTANT, SANS PARTI PRIS, LES VÉRITÉS DE FACE. SINON, ON TOMBE DANS DES ERREURS D'APPRÉCIATION ET DE CALCUL. LÀ Où L'ON EST, SEULES LES SOLUTIONS POLITIQUES SONT VIABLES. POURQUOI LES DESTRUCTIONS ET LES TUERIES ALORS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 07, le 11 mai 2015

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