Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, le 7 mai 2024, à l'aéroport de Vienne, en Autriche. Photo d'illustration AFP / Joe Klamar
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a appelé à la "vigilance" lundi contre le trafic et le vol de matières nucléaires (uranium, plutonium et thorium) et autres matières radioactives, afin d'éviter qu'elles "ne tombent entre de mauvaises mains".
"La récurrence de ces incidents confirme la nécessité de faire preuve de vigilance et d'améliorer la surveillance pour contrôler, sécuriser et éliminer correctement les matières radioactives", a déclaré dans un communiqué Elena Buglova, responsable de la division sécurité nucléaire de l'instance onusienne.
Depuis le début de la collecte de données en 1993, 145 Etats ont signalé 4.243 incidents à l'AIEA, dont 350 liés ou susceptibles d'être liés à un trafic ou à une utilisation malveillante (détention illégale, mise en vente et contrebande).
C'est pendant le transport que se produisent plus de la moitié des vols. Les matières radioactives sont "particulièrement exposées aux menaces de sécurité au moment de leur transit", souligne Mme Buglova, appelant à "renforcer les mesures de sécurité". Mais la très grande majorité des problèmes constatés relèvent plutôt de la négligence, de la part d'individus utilisant et acheminant ces matières sans autorisation.
L'AIEA fait aussi état de cas de découverte fortuite de matières radioactives, comme de la ferraille contaminée. On en trouve souvent dans les hôpitaux, les laboratoires universitaires ou l'industrie. Sur la seule année 2023, il y a eu 168 signalements au total, "en ligne avec les moyennes historiques". L'organisation basée à Vienne, en Autriche, a publié ces données alors que s'ouvre lundi sa quatrième conférence internationale sur la sécurité nucléaire (ICONS).
Son rôle est d'aider les Etats à mieux "protéger leurs matières radioactives avec à la fois des mesures physiques et informatiques, pour s'assurer qu'elles ne tombent pas entre de mauvaises mains", précise Elena Buglova. La crainte est que des extrémistes s'en saisissent pour fabriquer une "bombe sale", une arme constituée d'explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés en poussière au moment de l'explosion.
Bien que les dégâts et les pertes en vies humaines causées par une "bombe sale" soient réduits en comparaison avec ceux qu'infligerait une bombe nucléaire à fusion ou à fission, ce type d'engin pourrait tout de même semer le chaos dans les zones urbaines.
Alors que "l'énergie nucléaire et par conséquent les matières nucléaires deviendront de plus en plus répandues dans les années à venir", il sera crucial que les pays qui utilisent l'énergie nucléaire "sécurisent et protègent les matérieux et les programmes", a déclaré à l'AFP en marge de la conférence Pranay Vaddi, haut responsable de la Maison Blanche pour le contrôle des armes et la non-prolifération.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a appelé à la "vigilance" lundi contre le trafic et le vol de matières nucléaires (uranium, plutonium et thorium) et autres matières radioactives, afin d'éviter qu'elles "ne tombent entre de mauvaises mains".
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