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Diaspora - Portrait

Jay Farhat, une étoile montante de Floride

Son nom n'est pas encore familier pour tous les membres de la communauté libano-américaine. Mais Jay Farhat s'est fait connaître récemment lorsqu'il s'est présenté aux élections de shérif de Jacksonville.

Jay Farhat : « J’aspire à ce que les Américains d’origine arabe se sentent en sécurité et soient bien perçus par leurs compatriotes. »

Jay Farhat a mené une belle campagne à Jacksonville, en Floride, pour accéder au poste de shérif, face à cinq autres candidats. Même s'il n'a pas été élu cette fois, pour certains, il a de fortes chances de prendre la tête de la police locale s'il se présente une prochaine fois.
Le poste de shérif, rappelons-le, est une fonction qui a beaucoup perdu de ses pouvoirs au fil des ans, mais qui demeure respectée. La raison : son système de représentativité revêtant un caractère démocratique. Le shérif est en effet élu par les citoyens de sa ville.
Pour certains analystes, la campagne de cette année a été intéressante à plus d'un titre : d'une part, les budgets dépensés étaient énormes et, d'autre part, les défis qui attendent le prochain shérif sont considérables. Ce dernier a dû notamment répondre à une question essentielle : comment maintenir le faible niveau de criminalité qui particularise Jacksonville ? En d'autres termes, comment travailler pour garder la population en sécurité.
Jay Farhat semble bien préparé à répondre à ces défis, en raison notamment de son amour pour cette ville qui le lui rend bien. Une histoire qui a débuté depuis plus de 23 ans.
Après avoir décroché un diplôme en sciences politiques avec une sous-spécialisation en criminologie, Jay Farhat décide d'effectuer plusieurs missions au sein des institutions publiques. Il est alors stagiaire auprès du bureau du procureur de l'État de Floride, ou encore superviseur de la plupart des grandes unités de la ville. Il a ainsi géré des affaires d'homicide, de violence familiale, de maltraitance d'enfants, de corruption publique.
Tout au long de ces années, l'ancien candidat n'a pas hésité à tisser des liens solides avec plusieurs clubs variés, tels que celui de la charité catholique, le Rotary club de San Marco, celui des hommes d'affaires de Southside. Tous ces engagements lui ont permis de démontrer à ses concitoyens qu'il est avant tout un Américain qui veut servir sa ville.

Donner plus de chance aux Arabes
Jay Farhat aspire surtout à ce que les Américains d'origine arabe soient mieux représentés dans les institutions officielles. « Je veux que nous nous sentions en sécurité et que nous soyons bien perçus par la population, nous explique-t-il. Notre maison est ici et nous y sommes très attachés. » Les Arabes de Floride semblent être du même avis puisqu'ils ont tous ouvert leur porte au candidat : des Libanais, aux Palestiniens, en passant par les Syriens, les Irakiens. La très large communauté s'est mobilisée pour qu'un de ses membres concrétise son rêve. En pratique, des meetings financés par des particuliers ont été organisés afin que Farhat puisse se faire connaître de tous. Des paroisses comme celle de l'église Saint-Maron ont rassemblé leurs fidèles pour lui donner la parole. Quant au Ramallah club de Jacksonville et le Salaam Club, ils l'ont pris sous leur aile en raison des liens profonds qu'il a tissés avec eux. Pour comprendre ses relations, il faut revenir à ses origines.
Jay Farhat cumule plusieurs identités arabes puisqu'il est palestinien du côté de de son père et libanais du côté de sa mère. « Je me sens avant tout arabo-américain et j'en suis très fier », déclare-t-il.
C'est en 1947 que son père a immigré de Ramallah. Il a rapidement fondé une épicerie familiale, et c'est là qu'il a appris à son fils l'importance du travail. « Quand il a débarqué aux États-Unis, mon père n'avait pas un sou en poche, et c'est grâce à un dur labeur qu'il s'est fait un nom pour lui et pour la famille », nous dit-il. Quant à sa mère, elle est demeurée profondément influencée par sa culture d'origine qu'elle a tenu à lui transmettre.
Selon Jay, tous les deux ont joué un rôle important dans sa vie. C'est leur éducation qui a forgé le style de leadership qu'il exerce au sein de la police. Il s'est alors imposé comme règle de toujours s'entourer des personnes adéquates et de prendre en considération tous les avis. Grâce à cette conviction, Jay Farhat s'est surtout fait connaître pour sa droiture. C'est sur cette qualité qu'il a compté pour devenir un bon shérif.
Même si cela n'a pas suffi cette fois, la réputation des Arabo-Américains en Floride a largement bénéficié de cette campagne.

Cette page est réalisée en collaboration avec l'Association RJLiban.
E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

Jay Farhat a mené une belle campagne à Jacksonville, en Floride, pour accéder au poste de shérif, face à cinq autres candidats. Même s'il n'a pas été élu cette fois, pour certains, il a de fortes chances de prendre la tête de la police locale s'il se présente une prochaine fois.Le poste de shérif, rappelons-le, est une fonction qui a beaucoup perdu de ses pouvoirs au fil des ans, mais...