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Liban - Crise

Les 16 otages d’al-Nosra bientôt libérés ?

Au lendemain d'une réunion avec Abbas Ibrahim, Nabih Berry n'a pas caché son optimisme. Ses visiteurs ont même affirmé que les militaires enlevés par al-Nosra retrouveraient la liberté dans un délai de 7 jours.

Place Riad el-Solh, le sit-in des familles n’a toujours pas été levé. Photo Matthieu Karam

Inexplicablement, et comme tombée du ciel, la nouvelle a fusé : les militaires pris en otage par le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, depuis plus de neuf mois devraient bientôt être remis en liberté. Depuis quelques jours déjà, des informations faisaient état d'une percée dans les négociations menées par le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, qui a multiplié les visites en Turquie et au Qatar, aboutissant, disait-on, à un accord d'échange entre les otages et des détenus islamistes à Roumieh qui n'ont toujours pas été jugés. Mais hier, le président de la Chambre Nabih Berry, qui s'était réuni mardi avec le général Ibrahim, a clairement révélé qu'un dénouement se préparait. Ses visiteurs du mercredi ont même affirmé que les 16 otages d'al-Nosra seront libérés dans un délai maximal d'une semaine, grâce à une médiation qatarie.


Dans les détails, le Front al-Nosra aurait accepté de libérer les otages en échange de trois détenus non terroristes et cinq femmes, dont l'Irakienne Saja al-Doulaïmi, épouse du chef du groupe État islamique, Abou Bakr el-Baghdadi, Ola al-Okaïli, épouse d'Abou Ali el-Chichani, responsable au sein d'al-Nosra, et Joumama Hmayed qui avait été arrêtée alors qu'elle tentait d'introduire une voiture piégée en territoire libanais. L'agence al-Markaziya a, de son côté, assuré que « moins de 40 prisonniers seront libérés lors de l'échange qui se concrétisera aujourd'hui ».
Si cette nouvelle est tombée de manière soudaine sur les familles des otages, ces derniers se sont toutefois souvenus des nombreux signes avant-coureurs qui ont précédé cette vague d'optimisme, notamment la remise de la dépouille mortelle du policier Ali Bazzal à ses parents après médiation des cheikhs du Qalamoun, ainsi que la distribution récente par l'armée de 250 rations alimentaires aux réfugiés syriens, pour lesquels s'inquiètent beaucoup al-Nosra.
Les familles des otages restent toutefois sceptiques même si elles peinent à cacher leur excitation et leur joie. « Nous ne pouvons pas dire que cette fois est comme les précédentes, confie Marie Khoury, dont le frère Georges est détenu par le Front al-Nosra. Nous sentons et nous entendons dire que le dossier touche à sa fin. » « Cette nouvelle nous a surpris mais tout semble bien réel », ajoute-t-elle, assurant que les familles ne cherchent pas à se réunir avec le général Abbas Ibrahim et les responsables. « Laissons-les travailler, déclare-t-elle. J'espère que vous écrirez bientôt dans le journal que mon frère est enfin rentré chez lui ! »

 

(Repère : Qui sont les militaires libanais otages des jihadistes?)

 

Daech prêt pour les négociations
Si les choses semblent donc aller bon train du côté d'al-Nosra, cela n'est pas forcément le cas du côté de Daech, qui détient toujours le reste des otages, même si les parents espèrent que l'atmosphère positive pavera la voie à une opération d'échange avec l'EI aussi. Mardi, depuis Aïn el-Tiné, le général Abbas Ibrahim a assuré que les négociations avec l'EI se poursuivent et que l'État libanais s'active tout autant que le Qatar et la Turquie pour aboutir aux résultats requis. L'EI, pour sa part, a envoyé hier des messages aux familles des otages, par le biais de médiateurs, leur annonçant être prêt à reprendre les négociations avec l'État libanais « là où elles ont été suspendues, et sans retour à la case départ ». Le groupuscule a également assuré avoir transporté ses otages en territoire syrien pour les protéger.


« Ils disent qu'ils ont déjà déplacé trois d'entre eux jusqu'en Syrie et qu'ils les déplacent un par un », explique Nizam Mghayt, dont le frère est otage de l'EI. Assurant que les familles « n'ont pas de problème pour qu'un dossier soit réglé avant l'autre », il tient toutefois à rappeler que « le Premier ministre Tammam Salam avait promis que tous les otages seraient libérés en une seule fois, lors d'un package-deal exhaustif ». Il espère également que la libération des otages d'al-Nosra sera « contagieuse » et facilitera le retour de son frère.
Nizam Mghayt ne peut cependant s'empêcher d'être sceptique concernant le délai de sept jours rapporté par les visiteurs de Nabih Berry. « Nous savons que les choses sont largement influencées par les événements sur le terrain », note-t-il, affirmant enfin qu'une délégation des familles rencontrera samedi à Moukhtara le leader druze Walid Joumblatt et le ministre de la Santé Waël Bou Faour.

 

Pour mémoire

Nouvelle menace d'escalade des familles des militaires détenus en otage

 

Inexplicablement, et comme tombée du ciel, la nouvelle a fusé : les militaires pris en otage par le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, depuis plus de neuf mois devraient bientôt être remis en liberté. Depuis quelques jours déjà, des informations faisaient état d'une percée dans les négociations menées par le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim,...

commentaires (2)

PRIMAUTÉ À LA LIBÉRATION DES OTAGES !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 16, le 16 avril 2015

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Commentaires (2)

  • PRIMAUTÉ À LA LIBÉRATION DES OTAGES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 16, le 16 avril 2015

  • Ca marche donc de tenir un homme par les cojones . Si la nouvelle s'avere vraie , les tenants de la ligne dure ont eu raison de le faire , dommage pour les soldats executes par les bacteries salafowahabites . L'etat reprend pas mal le dessus sur ces barbares teleguides par le qatar et la turquie !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 44, le 16 avril 2015

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