Les évêques maronites « désolés » du report des élections municipales

Les évêques maronites se sont dits « désolés » mercredi du report d’échéances nationales fondamentales comme la présidentielle, les élections municipales et celles des mokhtars, « sous divers prétextes ». Ils ont aussi regretté la décision prise mardi par le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, de « modifier les contenus des épreuves d’examens officiels du baccalauréat », ce qui contribue « à détériorer le niveau de l’enseignement général au Liban », rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

À l’issue de leur réunion mensuelle à Bkerké sous la présidence du patriarche maronite, Béchara Raï, et avec la participation des chefs des différents ordres maronites, les évêques ont appelé les députés, dans une déclaration, « à prendre leurs responsabilités pour accélérer l'élection d'un chef de l’État et à œuvrer pour la protection de la démocratie et l'application de la Constitution ». Le pays n’a plus de président depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre 2022.

Sur le plan éducatif, ils rappellent « le droit des élèves, malgré les circonstances exceptionnelles, à des examens officiels sérieux et crédibles » qui évaluent toutes les matières et couronnent les efforts de toutes les composantes de la famille éducative, témoignant ainsi de la qualité de l’éducation au Liban.

Mardi, le ministre sortant de l’Éducation avait annoncé l’annulation de l’examen officiel du brevet. Il avait aussi réduit le nombre d’épreuves du baccalauréat en autorisant le choix de matières optionnelles parmi un groupe de matières. Et ce dans un contexte de politisation du dossier et de pressions de la part du tandem chiite pour faciliter la tâche aux élèves du Liban-Sud, défavorisés par la guerre entre Israël et le Hezbollah depuis le 8 octobre 2023.

Les évêques maronites ont salué les efforts des pays frères et amis pour la « neutralité du Liban » face à la guerre de Gaza et celle qui s’en est suivie au sud, détruisant de nombreux villages à la frontière libano-israélienne. Ils déplorent dans ce cadre « les pertes humaines, les destructions et le nombre important de déplacés ».

Par ailleurs, les évêques maronites ont dénoncé la volonté de certaines instances internationales de maintenir les réfugiés syriens au Liban. « Elles veulent maintenir les réfugiés syriens sur le sol libanais, en faisant fi des dangers que cette présence représente pour le Liban, car elle menace son entité et son État, et y sème le chaos sur le plan sécuritaire », souligne le communiqué. 

Le Liban et la communauté internationale affichent leur profond désaccord sur la question des réfugiés syriens. Les autorités libanaises (le gouvernement démissionnaire) tentent par tous les moyens de refouler « les déplacés syriens » chez eux, assurant que de nombreuses régions sont désormais sûres en Syrie. Mais la communauté internationale met en garde contre un refoulement forcé qui mettrait en danger la vie des réfugiés syriens.

Les évêques maronites n’ont également pas manqué, à l’occasion du 1er mai, fête du travail, de saluer les travailleurs du Liban.