À l'heure où certains pays font preuve de souplesse face à la consommation de cannabis, la législation libanaise demeure floue et incomplète à plus d'un titre. Selon la loi sur les drogues (loi 636 du 16 mars 1998, articles 125, 126, 127), aucune distinction n'est faite entre le cannabis et les autres drogues dites dures. Aucune distinction non plus entre un trafiquant et un consommateur qui achète à ses amis de la résine de cannabis. Ils seront passibles de travaux forcés à perpétuité, assortis d'une amende de 25 à 100 millions de livres libanaises. Offrir un joint à un copain est également prohibé et passible des mêmes peines.
Vu la grande banalisation de la consommation de haschich, les prisons sont aujourd'hui pleines de consommateurs, outre les trafiquants et les cultivateurs de drogue. En 2014, 2 709 consommateurs de substances illicites étaient arrêtés, selon les statistiques fournies à L'Orient-Le Jour par la brigade des stupéfiants. La même année, l'ensemble des arrestations pour divers crimes liés aux drogues s'est élevé à 3 587 personnes.
C'est dire l'ampleur du problème. La législation a pourtant fait un pas de géant en 1998 et considère le consommateur de drogue comme une personne qui doit se faire soigner plutôt que comme un criminel. L'article 127 souligne certes que le consommateur est passible d'une peine de prison de trois mois à trois ans, assortie d'une amende de 2 à 5 millions de livres libanaises, mais il précise que les poursuites sont abandonnées si le consommateur est mineur, s'il n'est pas récidiviste et s'il se fait traiter au sein d'une structure spécialisée, conformément aux recommandations de la justice. Son casier judiciaire restera vierge. Seul hic, et de taille, le manque de structures étatiques permettant aux toxicomanes de suivre des cures de désintoxication. Ces derniers n'ont d'autre choix que de débourser pour une désintoxication ou passer quelques mois, voire quelques années derrière les barreaux.
Liban
Que dit la loi ?
OLJ / Par Anne-Marie El-HAGE, le 15 avril 2015 à 00h00
À l'heure où certains pays font preuve de souplesse face à la consommation de cannabis, la législation libanaise demeure floue et incomplète à plus d'un titre. Selon la loi sur les drogues (loi 636 du 16 mars 1998, articles 125, 126, 127), aucune distinction n'est faite entre le cannabis et les autres drogues dites dures. Aucune distinction non plus entre un trafiquant et un consommateur...
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