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Liban

Ross Mountain : La conférence de Koweït, une tribune pour que le Liban parvienne à rassembler des fonds

Le Liban se prépare à participer à la conférence des donateurs pour la Syrie, qui se tiendra au Koweït la semaine prochaine.

Ross Mountain visitant une école abritant des réfugiés syriens.

Le représentant permanent du Pnud et coordonnateur des affaires humanitaires des Nations unies au Liban, Ross Mountain, a estimé dans un entretien avec « L'Orient-Le Jour » « qu'investir dans des projets de développement au Liban, c'est investir dans la stabilité socioéconomique du pays ».
Le Premier ministre Tammam Salam présidera la délégation libanaise à la conférence des donateurs du Koweït. Sa présence devrait renforcer la position du Liban devant la communauté internationale et lever ainsi des fonds pour le pays. C'est ce qu'a indiqué, dans une interview à L'Orient-Le Jour, le représentant permanent du Pnud au Liban, Ross Mountain. « La conférence de Koweït n'est pas un aboutissement en soi, c'est une étape dans le processus d'aide octroyée à la Syrie et aux pays voisins accueillant des réfugiés », a-t-il dit.
Au cours de la conférence, l'Irak, la Jordanie, la Turquie, l'Égypte et le Liban, pays abritant des réfugiés syriens, présenteront leur plan d'action. Beyrouth a déjà adopté ce plan en décembre dernier. Le gouvernement libanais, avec ses ministères impliqués dans le dossier des réfugiés, l'a conjointement élaboré avec les Nations unies et leurs différentes agences présentes sur le terrain au Liban.
Intitulée « Le plan libanais de réponse à la crise », cette initiative, la première du genre depuis le début de la crise syrienne, est échelonnée sur deux ans (2015-2016). D'un coût de 2,1 milliards de dollars, ce plan devrait venir en aide à 2,9 millions de personnes, des Libanais vivant dans la précarité, des déplacés syriens et des réfugiés palestiniens.
Au cours des années précédentes et depuis le début du conflit syrien, 140 communautés ont bénéficié de nombre de projets. Le plan libanais de réponse à la crise compte intervenir auprès de plus de 250 communautés.
Pour que cette initiative réussisse, deux acteurs sont importants : le gouvernement qui gère ce plan et la communauté internationale, qui devrait octroyer des fonds pour la mise en place de divers projets.
M. Mountain met l'accent sur « les projet de développement à long terme et les aides d'urgence ». « La crise en Syrie ne s'achèvera pas de sitôt, le Liban devrait faire avec les réfugiés qui se sont abrités sur son territoire. Ce n'est pas facile pour deux communautés de cohabiter, surtout que la communauté hôte est pauvre. On devrait attirer l'attention des donateurs sur un point : investir dans des projets de développement au Liban, c'est investir dans la stabilité socioéconomique du pays. Il coûtera beaucoup plus à la communauté internationale si, à Dieu ne plaise, le pays est déstabilisé », poursuit-il. Il ajoute que « nombre de pays ont déjà compris le message. Ainsi, le Liban, qui possède un PIB assez élevé par rapport à d'autres pays en développement, ne devrait pas, théoriquement, bénéficier d'une aide bilatérale en la matière. Nombre de pays font déjà une exception pour le Liban en finançant des projets de développement, notamment l'Allemagne, la Suisse, la Suède et le Royaume-Uni. »
Le responsable onusien met aussi en exergue la chute de l'euro face au dollar. Cette chute pourrait provoquer une baisse effective de l'aide des pays européens dont les fonds sont versés en euros alors qu'au Liban, les projets de développement et les besoins sont évalués en dollars.
En réponse à une question, M. Mountain souligne que, « malgré les crises qui touchent divers pays de la région, les aides que la communauté internationale a versées au Liban n'ont pas baissé de façon drastique ». Seule une légère baisse a été enregistrée. En 2013, les donateurs avaient octroyé un peu plus d'un milliard de dollars au Liban, alors qu'en 2014, cette somme a atteint les 874 millions de dollars. Pourtant, en 2014, uniquement 46 % des besoins du pays ont été couverts.
Pour atteindre les 2,1 milliards de dollars permettant de mettre en place le plan libanais de réponse à la crise, Beyrouth et les Nations unies devraient convaincre la communauté internationale. La conférence des donateurs de Koweït constitue une importante occasion pour le Liban de se faire entendre et mobiliser des fonds.

Le représentant permanent du Pnud et coordonnateur des affaires humanitaires des Nations unies au Liban, Ross Mountain, a estimé dans un entretien avec « L'Orient-Le Jour » « qu'investir dans des projets de développement au Liban, c'est investir dans la stabilité socioéconomique du pays ».Le Premier ministre Tammam Salam présidera la délégation libanaise à la conférence des...

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