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Moyen Orient et Monde - Ukriane

« La seule chose qui peut arrêter Poutine, c’est la force »

Kiev n'a « aucun doute » sur une livraison d'armes américaines, le sort des civils inquiète l'Onu.

Une femme enlaçant un militaire ukrainien à Kiev. Valentyn Ogirenko/Reuters

Le président ukrainien Petro Porochenko a affirmé hier n'avoir « aucun doute » sur une livraison d'armes par les États-Unis à l'Ukraine pour combattre les séparatistes prorusses, deux jours avant la visite à Kiev du secrétaire d'État américain John Kerry.
« Nous devons avoir les moyens de nous défendre », a-t-il ajouté, à l'issue d'une nouvelle journée de violences ayant vu la mort d'au moins 24 personnes, dont 19 civils, dans les combats touchant l'est séparatiste ukrainien. « L'Ukraine est en dialogue permanent avec ses partenaires » et espère y voir plus clair vers la fin de la semaine, après une série de rencontres avec des dirigeants américains, a déclaré plus tôt à l'AFP une source diplomatique ukrainienne haut placée ayant requis l'anonymat. « Nous espérons obtenir plus de détails après la visite cette semaine à Kiev de John Kerry », puis une rencontre entre le président Petro Porochenko et le vice-président américain Joe Biden en marge de la conférence internationale de Munich sur la sécurité, a ajouté cette source. Les discussions ne porteront que sur des armes défensives, a-t-elle encore dit, le quotidien The Wall Street Journal écrivant pour sa part que Washington étudie la possibilité de fournir à Kiev de puissants missiles antichars Javelin, des armes légères et des munitions. Dimanche, le New York Times avait pour la première fois affirmé que le gouvernement américain envisageait de livrer des armes à l'Ukraine.

« La situation empire chaque jour »
Les opinions sur le sujet au sein du gouvernement américain « ont mûri », compte tenu de l'appui qu'apporte la Russie aux séparatistes et des violations répétées des accords de cessez-le-feu de septembre dernier, a argumenté un responsable militaire américain. Et si certains experts craignent que des livraisons d'armes américaines n'augmentent les risques d'une guerre totale entre l'Occident et la Russie, d'autres y voient le seul moyen d'arrêter l'extension du conflit. « Cela va renforcer la puissance de l'armée ukrainienne et réduire la force de frappe des rebelles, permettant ainsi de réduire le nombre des victimes parmi les militaires et civils », a déclaré l'expert militaire ukrainien Olexi Melnik, du Centre Razoumkov de Kiev. « La seule chose qui peut arrêter Poutine, c'est la force. Les sanctions économiques aident, mais leur effet se fera sentir sur le long terme », a-t-il poursuivi.
Sur le terrain, les séparatistes tentent toujours d'encercler les soldats ukrainiens retranchés dans la ville de Debaltseve, important nœud ferroviaire situé à une cinquantaine de kilomètres au nord-est du fief rebelle de Donetsk. Mais des duels d'artillerie opposent aussi l'armée ukrainienne aux rebelles le long de la ligne de front, faisant plusieurs dizaines de victimes civils chaque jour. À Donetsk, les tirs durent chaque jour jusque tard dans la nuit, avant de reprendre dans la matinée. Des journalistes de l'AFP sur place ont vu hier plusieurs maisons touchées par des tirs de mortiers, dans un quartier situé à trois kilomètres du centre-ville. Par exemple, Elena Goura était dans sa maison quand un obus en a transpercé le toit, réduisant sa demeure en cendres. « Je ne sais pas ce que je vais faire. Je ne possède plus que ce que je porte sur moi », a-t-elle déclaré.
En outre, l'Onu a recensé 224 civils tués et 545 blessés ces trois dernières semaines, condamnant hier dans un communiqué « les bombardements aveugles sur les zones d'habitation, tant dans les zones contrôlées par le gouvernement que (dans celles contrôlées) par les groupes armés ». Les civils « sont pris dans des tirs croisés (...) et la situation empire chaque jour », a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans un communiqué diffusé hier. « Les habitants doivent se cacher dans les sous-sols pendant des jours et ceux qui tentent de leur venir en aide risquent leur vie », a déclaré le chef de la délégation du CICR en Ukraine, Michel Masson, cité dans le communiqué. D'ailleurs, selon Amnesty International, la population de Debaltseve est passée de 25 000 à 7 000 personnes en quelques jours, ses habitants fuyant des conditions humanitaires « catastrophiques ».

Le président ukrainien Petro Porochenko a affirmé hier n'avoir « aucun doute » sur une livraison d'armes par les États-Unis à l'Ukraine pour combattre les séparatistes prorusses, deux jours avant la visite à Kiev du secrétaire d'État américain John Kerry.« Nous devons avoir les moyens de nous défendre », a-t-il ajouté, à l'issue d'une nouvelle journée de violences ayant vu la...
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