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Moyen Orient et Monde - France

Face à la montée du FN, le risque d’implosion pour l’UMP

Au deuxième tour de l'élection législative partielle dans le Doubs, Juppé appelle à voter pour le candidat PS, alors que Sarkozy ne donne aucune consigne.

Nicolas Sarkozy, à Paris. AFP/Archives

L'ancien président Nicolas Sarkozy a agité hier le spectre de l'explosion de l'UMP, le parti de droite dont il a pris les rênes en novembre, qui se déchire sur la stratégie à adopter face à une extrême droite conquérante.
Deux jours après l'élimination du candidat de l'UMP au premier tour d'une élection législative partielle dans le Doubs, le parti est divisé : d'un côté, les partisans d'un vote pour le candidat socialiste afin de faire barrage à la candidate du Front national (FN), et de l'autre, ceux qui prônent l'abstention. Une question stratégique décisive alors que l'extrême droite a le vent en poupe et qu'une victoire de sa chef de file, Marine Le Pen, à la prochaine présidentielle en 2017 « n'est plus hypothétique », a mis en garde l'ancien président devant les parlementaires de l'UMP, principal parti d'opposition face aux socialistes au pouvoir. Aussi, M. Sarkozy a tenté hier une impossible synthèse, estimant qu'il fallait dire « non au FN », sans aller jusqu'à appeler à voter socialiste, mais en laissant « les électeurs choisir ».

Cette position n'a fait que des mécontents. De son côté, Alain Juppé, l'ancien ministre des Affaires étrangères de M. Sarkozy et son principal rival dans la perspective de 2017, s'était prononcé dès lundi soir pour un vote socialiste pour battre la candidate FN. En revanche, son ancien Premier ministre François Fillon a rejeté à la fois toute « complaisance » avec le FN et toute « indulgence » envers le Parti socialiste (PS). Pour M. Fillon et ceux qui partagent sa position, appeler à voter socialiste reviendrait à alimenter le discours du FN sur une collusion entre la droite et la gauche.
Dans la soirée, le bureau politique de l'UMP a finalement appelé ses électeurs à voter blanc ou à s'abstenir lors du second tour de l'élection législative partielle du Doubs. Selon des participants à la réunion du groupe UMP, Nicolas Sarkozy a reproché au maire de Bordeaux de s'être exprimé avant la réunion du bureau politique, sans toutefois s'en prendre aux personnalités qui ont appelé à l'abstention ou au vote blanc.

 

(Lire aussi : Marine Le Pen en tête des intentions de vote pour le premier tour en 2017)

 

Valeurs incompatibles
Quelles que soient leurs positions, les dirigeants de l'UMP savent qu'une proportion non négligeable de leurs électeurs sont prêts à voter pour le FN, qu'ils sont de plus en plus nombreux à considérer comme un parti comme les autres. Mais pour M. Juppé et quelques autres, dont la numéro deux du parti Nathalie Kosciusko-Morizet, les valeurs de la droite républicaine sont incompatibles avec l'extrême droite qui reste le « principal adversaire ».
« Si j'étais électeur (dimanche), je sais ce qu'en mon âme et conscience je ferais : pour barrer la route à une candidate FN qui croit, entre autres choses, en l'évidente inégalité des races, je ne m'abstiendrais pas, je voterais pour le candidat qui l'affronte, c'est-à-dire le candidat PS », a écrit M. Juppé sur son blog. « Je combats le FN qui est un adversaire », a répliqué François Fillon. Pour autant « je ne veux pas d'un député PS de plus à l'Assemblée ». « Ne pas voter pour le PS, c'est à la fois une faute morale et une faute politique », a estimé hier le chef du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis. « Ça veut dire quoi ? Qu'un parti républicain égale l'extrême droite. »

À vrai dire, les turbulences traversées par l'UMP mettent une nouvelle fois en lumière les difficultés de Nicolas Sarkozy à s'imposer à la tête de ce parti dont il veut faire un tremplin vers sa reconquête du pouvoir après sa défaite de 2012 face à François Hollande. « Sarkozy peine à se débarrasser de ses habits d'ancien président. Ça l'empêche de faire de la politique », a lâché récemment un de ses anciens ministres sous anonymat.

 

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commentaires (4)

Depuis le RPF fondé par général de Gaulle en 1947, se sont succédés l'UNR, l'UDR, les Républicains socieux, puis le RPR fondé par Jacque Chirac en 1976, tous des produits gaullistes jusqu'à l'UMP y compris. Les membres de ces formations vivants et survivants, dont moi, sommes tous des orphelins du Général. Nous attendons tous l'avènement d'un nouveau DE Gaulle, serait-il Alain Juppé, un gaulliste pur sucre ?

Un Libanais

19 h 13, le 04 février 2015

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Commentaires (4)

  • Depuis le RPF fondé par général de Gaulle en 1947, se sont succédés l'UNR, l'UDR, les Républicains socieux, puis le RPR fondé par Jacque Chirac en 1976, tous des produits gaullistes jusqu'à l'UMP y compris. Les membres de ces formations vivants et survivants, dont moi, sommes tous des orphelins du Général. Nous attendons tous l'avènement d'un nouveau DE Gaulle, serait-il Alain Juppé, un gaulliste pur sucre ?

    Un Libanais

    19 h 13, le 04 février 2015

  • Moment historique pour l'UMP ,pour vider les brebis galeuses pro-socialiste ...sinon ... c'est l'implosion ...un parti de droite doit assumer ses responsabilités et ne pas voté pour la nomenklatura au pouvoir en France....

    M.V.

    18 h 44, le 04 février 2015

  • L'UMP héritière des partis gaullistes depuis le RPF fondé par le général de Gaulle en 1947, devenu UNR, puis UDR, puis RPR fondé par Jacques Chirac en 1976, je répète que l'UMP ne s'est pas remise encore de la disparition du Général en 1970. Ce sera ainsi jusqu'à l'avènement d'un nouveau De Gaulle !

    Un Libanais

    16 h 45, le 04 février 2015

  • Alain Juppe remis en selle après sa condamnation etait revenu en force pour servir et valoir ce que de droit a ses donneurs d'ordre . Rappelons que le meme juppe avait il y a une vingtaine d 'annees de ca refuse d'appeler a un transfer des voix de l'ump pour le candidat socialiste, contre le FN . Rien ne pourra entraver la marche vers la victoire de Marine , qui lavera la France encore plus blanc ...

    FRIK-A-FRAK

    13 h 59, le 04 février 2015

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