Au lendemain de l'attaque revendiquée par le mouvement de la Résistance islamique, l'aile militaire du Hezbollah, contre un convoi militaire israélien dans le secteur occupé des fermes de Chebaa, à la frontière libano-israélienne, la presse libanaise, divisée selon les lignes politiques traditionnelles, justifie l'attaque ou met en garde contre ses répercussions. Cette attaque a entraîné la mort de deux soldats israéliens.
Avec une manchette titrée "le communiqué numéro 1", en référence à la première réponse du Hezbollah au raid israélien meurtrier du 18 janvier contre le Hezbollah à Kuneitra sur le plateau syrien du Golan, al-Akhbar, proche du parti chiite, consacre six pages à l’événement. Dans un éditorial titré "La résistance donne sa réponse en matière de règles du conflit", Ibrahim el-Amine commence par souligner que "toute décision d'escalade (de la part d'Israël) bénéficie d'une couverture politique, surtout américaine". "Il faut également prendre en considération le message clair du Hezbollah, qui est prêt à aller loin dans une bataille établissant de nouvelles règles de confrontation." Pour M. el-Amine, "l'ennemi a appris une nouvelle leçon (...) En répondant à l'agression (de Kuneitra, ndlr), la résistance est entrée dans une nouvelle phase du conflit. Un étape qui n'a pas commencé il y a dix jours, mais il y a longtemps. Ainsi, il est à prévoir que l'ennemi se comporte dorénavant d'une manière différente".
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Dans un éditorial sous le titre "Le droit de réponse et la résolution 1701", Talal Salmane, proche de l'alliance du 8 Mars à laquelle appartient le Hezbollah, estime dans as-Safir que la résolution onusienne "est une sanction imposée au Liban, parce que l'ennemi israélien la viole presque chaque jour en se déplaçant comme bon lui semble dans notre ciel (...)".
"Israël a le droit de tuer directement (...) toute personne en qui il voit +une menace à sa sécurité+. Israël a également le droit de tuer +par erreur+ les soldats internationaux envoyés par le Conseil de sécurité en territoire libanais", dénonce M. Salmane. Un casque bleu espagnol de la Finul a été tué, mercredi, par des frappes israéliennes au Liban-sud.
"L"honneur de la résistance est qu'elle protège notre pays et qu'elle répond à toute agression, poursuit-il, en soulignant que l'opération de mercredi a eu lieu en territoire libanais. Le Hezbollah "a frappé l'ennemi sur nos terres occupées (par Israël, ndlr), à l'intérieur des frontières du Liban, pas à l'étranger", martèle M. Salmane.
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Dans les colonnes d'an-Nahar, proche du 14 Mars, Rosana Bou Monsef estime qu'"indépendamment des calculs que fait le Hezbollah pour s'assurer que l'opération sera +propre+ et n'aura pas de graves répercussions sur le Liban (...), elle a d'importantes conséquences négatives sur le gouvernement libanais et les partis politiques qui n'ont pas d'influence dans les calculs et les décisions du Hezb".
Le quotidien al-Mustaqbal du Courant du Futur (14 Mars), engagé depuis décembre dernier dans un dialogue avec le parti chiite, a choisi de se concentrer sur l'Iran, titrant, en manchette "L'Iran venge Dadi depuis le Liban". "Dadi" n'est autre que le général iranien des Gardiens de la Révolution, Mohammad Ali Allah Dadi qui avait été tué, avec six membres du Hezbollah, lors de l'attaque israélienne contre un convoi du Hezbollah, le 18 janvier, à Kuneitra.
"L'opération de Chebaa est une traduction claire du message du vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hussein Abdollahian, transmis à Israël via les Américains et selon lequel l’État hébreu a franchi la ligne rouge avec le raid sur Kuneitra et doit s'attendre à des conséquences. En ce sens, l'opération de Chebaa est une traduction directe de cette promesse", peut-on lire dans l'éditorial d'al-Mustaqbal. "Il est clair ainsi que le Hezbollah a réussi dans sa riposte."
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