Rechercher
Rechercher

À La Une - Yémen

Accord de sortie de crise entre le président yéménite et les Houthis

Kerry estime que l'accord accédait à la plupart des demandes des miliciens chiites.

Le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi et les miliciens chiites qui s'étaient emparés de son palais ont conclu mercredi soir un accord de sortie de crise, après plusieurs jours de violences dans la capitale Sanaa. AFP PHOTO / MOHAMMED HUWAIS

Le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi et les miliciens chiites ont conclu mercredi un accord de sortie de crise après plusieurs jours de violences meurtrières dans la capitale et la prise du palais présidentiel.

Selon le texte de l'accord, publié par l'agence de presse officielle Saba, les miliciens de Ansaruallah, aussi appelés Houthis du nom de leur chef, se sont engagés à quitter le palais, où ils étaient entrés mardi et avaient saisi d'importantes quantité d'armes et équipement militaires, et à libérer le directeur de cabinet de M. Hadi, Ahmed Awad ben Moubarak, enlevé samedi.
En échange, le projet de Constitution auquel ils sont opposés, pourra être amendé et les Houthis ainsi que "le mouvement sudiste pacifique, et toutes les autres factions politiques privées de représentation équitable dans les institutions de l'Etat auront le droit d'être nommés dans ces institutions".

Le président et les miliciens se sont également mis d'accord pour "normaliser" la situation à Sanaa où au moins 35 personnes sont mortes et 94 ont été blessées entre lundi et mardi. Le texte appelle aussi les employés à reprendre le travail, et les écoles à rouvrir.
Ces mesures doivent être mises en place "immédiatement".

Un précédent accord, signé le 21 septembre sous l'égide de l'Onu, prévoyait le retrait des miliciens de Sanaa et la formation d'un nouveau gouvernement. Il était resté lettre morte.

 

(Lire aussi : Aqpa vs Ansarullah : présentation des deux groupes islamistes qui agitent le Yémen)



Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a immédiatement réagi, estimant que l'accord accédait à la plupart des demandes des miliciens. Les Etats-Unis avaient appelé mercredi à une résolution pacifique du conflit au Yémen, qu'ils considèrent comme un pays clé de la lutte, notamment à l'aide de drones, contre el-Qaëda dans la péninsule arabique (Aqpa).
Le Conseil de sécurité de l'Onu avait aussi fustigé le coup de force des Houthis, et apporté son soutien à M. Hadi, tout comme le Conseil de coopération du Golfe (CGG), qui regroupe les monarchies arabes voisins du Yémen.

"Les Houthis veulent diriger, mais pas gouverner. Ils sont prêts pour cela à laisser Hadi comme président, mais ils exigent qu'il soit, tout comme le gouvernement, totalement à l'écoute de leurs demandes", a estimé Ibrahim Sharquieh, expert au Brookings Institute à Doha. "C'est sur cette base qu'ils vont ou non continuer avec Hadi".

Aéroport fermé dans le Sud
La pression était également forte sur le Premier ministre Khaled Bahah, qui a été autorisé mercredi à quitter la résidence du centre de Sanaa où il était bloqué depuis deux jours par des miliciens chiites. Il a pu se rendre vers une "destination sécurisée" après avoir négocié sa sortie, selon un porte-parole du gouvernement.
Affaiblis à Sanaa, les dirigeants ont reçu le soutien des autorités du sud du pays, dont M. Hadi est originaire et qui est majoritairement sunnite.

A Aden, la grande ville du Sud, l'aéroport et le port ont été fermés sur décision du Comité de la province, pour protester contre les "atteintes au symbole de la souveraineté nationale" qui est le président Hadi.
Cette réaction met de nouveau en lumière les profondes divisions entre le nord, fief des chiites, et le sud du Yémen, qui se sont fréquemment opposés par les armes dans le passé.

Le jeune chef du mouvement chiite, Abdel Malek al-Houthi, était sorti du silence pour fustiger, dans un discours télévisé mardi soir, les autorités, dénoncées pour leur "corruption". M. Houthi leur a également reproché de ne pas avoir associé suffisamment son mouvement à la rédaction du projet de Constitution, qui prévoit un Etat fédéral composé de six régions. Les chiites estiment que ce projet démantèlerait le Yémen et priverait le nord d'un accès à la mer, l'une des priorités d'Ansaruallah.
M. Houthi a par ailleurs assuré que la milice était prête à faire face à "toute mesure" du Conseil de sécurité de l'Onu.


Des responsables militaires favorables au chef de l'Etat ont accusé des fidèles de l'ex-président Ali Abdallah Saleh de soutenir activement les miliciens Houthis.

Chassé du pouvoir à la suite d'un soulèvement populaire en 2011, M. Saleh garde une forte influence et des réseaux qu'il a soigneusement tissés dans l'armée et parmi des tribus durant ses 33 ans de présidence. Son parti a indiqué mercredi que M. Saleh était favorable à des élections présidentielle et législatives anticipées.

 

Lire aussi
« Le risque de partition du Yémen est plus fort que jamais »

Le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi et les miliciens chiites ont conclu mercredi un accord de sortie de crise après plusieurs jours de violences meurtrières dans la capitale et la prise du palais présidentiel.Selon le texte de l'accord, publié par l'agence de presse officielle Saba, les miliciens de Ansaruallah, aussi appelés Houthis du nom de leur chef, se sont...

commentaires (3)

ENTRE LE PRÉSIDENT YÉMÉNITE... ET LA PERC(S)ÉE PLUTÔT ! S'ILS CONTINUENT À PERCER... ILS VONT ÊTRE PERCÉS... LES PERC(S)ÉS !!!

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 11, le 22 janvier 2015

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • ENTRE LE PRÉSIDENT YÉMÉNITE... ET LA PERC(S)ÉE PLUTÔT ! S'ILS CONTINUENT À PERCER... ILS VONT ÊTRE PERCÉS... LES PERC(S)ÉS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 11, le 22 janvier 2015

  • C'est bien! Il vaut mieux sortir de la crise. Que feront les grandes démocraties arabiques du golfe maintenant? Ils vont payer les chers services des mercenaires occidentaux pour une attaque contre le peuple Yéménite aussi? Ils peuvent toujours tenter.. quelque part c'est pour certains... souhaitable. W in ma kebrit... ma btezghar, disent les sages chez nous.

    Ali Farhat

    01 h 28, le 22 janvier 2015

  • Au Yémen comme un peu partout dans le monde arabe le fossé entre sunnites et chiites ne cesse de grandir .

    Sabbagha Antoine

    16 h 11, le 21 janvier 2015

Retour en haut